Mercedes avait entendu le réveille-matin à cinq heures trente ce matin-là et comme la plupart des samedis de la première semaine du mois depuis des années et ce depuis que Pandorà avait acquiert son permis et une voiture, elle c’était réveillé avec enthousiasme. Elle avait enfilé un short en jean très court délavé ainsi qu’un t-shirt rosé décolleté en V, en dessous duquel, elle avait mis son maillot de bain. La dernière fois qu’elle avait fait une virée en voiture, Mercedes et Pandorà n’avaient pas apporté leur maillot et elles l’avaient totalement regretté avec la chaleur qu’il faisait. Mais cette fois, Mercedes avait prévu le coup! Mercedes était très emportée à l’idée d’aller faire de nouveau une balade en voiture avec Pandy, comme a l’habitude, les deux jeunes femmes allaient se balader au vent sur une distance inconnue pour le simple plaisir de vivre, de se libérer de leurs fardeaux respectifs pour un simple instant de leur vie. Respirer l’air frais, ou plutôt chaud, du vaste étendu de terre sur lequel nous vivions, s’arrêter un instant et savourer l’essence des choses, seulement exister, se laisser aller à l’oisiveté…

Mercedes adorait ce genre de balade, elle lui permettait de prendre du recul sur sa vie et de faire le point. Comme si l’on écrivait un livre et que l’on réviserait chaque chapitre après en avoir écrit le contenu. Puis, après avoir réussis à faire le point, elle ne s’en faisait plus avec ce qui était dans le passé, elle ne s’appuyait que sur l’avenir, car cette chose qu’était le temps passait sans même que l’on s’en rende compte, à tout instant, le présent devenait passé, à tout instant, l’avenir devenait présent. Mais que s'aperçoit-on l’on? Le présent devient déjà instant passé. Bref, elle ne vivait que l’instant présent sans se soucier de l’avenir ou du passé, elle ne faisait que vivre, elle se laissait aller au plaisir de la vie et le partageait avec une amie très chère ce qui ne faisait qu’embellir ses souvenirs.

Après avoir avalé sa deuxième latte, en moins d’une demi-heure, elle vit enfin arriver Pandorà au volant de sa voiture. Mercedes enfila donc une paire de sandales et mit ses verres fumés, puis elle se dirigea directement à la voiture, sans oublier son sac qui semblait sur le point d’exploser. Elle entra dans la voiture du côté passager et elle boucla sa ceinture. C’était parti pour une journée de pur plaisir, l’aventure pouvait enfin commencer.

Après avoir roulé sur plusieurs miles les cheveux au vent, Pandy avait décidé de s’arrêter à un endroit, un endroit inconnu autant pour une que pour l’autre. Les deux jeunes femmes ne s’étaient pas du tout parlé depuis le début du voyage, ce qui aurait pu surprendre d’autre personne, mais les deux jeunes femmes, elles, savaient seulement qu’elles n’avaient pas besoin de se parler pour se comprendre, un simple sourire aux lèvres avait suffi pour qu’elles se disent bonjour et puis le silence avait régné, car d’aussitôt matin, tout ce que les deux jeunes femmes avaient à s’offrir mutuellement c’était la confiance et le plaisir d’être en compagnie l’une de l’autre pour cette aventure d’une journée qui se répétait depuis des années.

Malgré le fait que Mercedes et Pandorà faisaient ses voyages tous les mois, cela faisait un bon bout de temps qu’elles n’avaient pas réussi à avoir le bon timing pour réorganiser ce genre de promenade. Mercedes était prise par son boulot, gérer une compagnie n’était pas toujours simple à faire, même si ce n’était pas la plus grosse au monde. Dans le business, on n’avait pas le droit au retard surtout quand il s’agit d’évènement, on ne peut jamais retarder ça. De plus, elle savait aussi que Pandorà avait aussi son boulot à gérer et toute une vie en fait, ce qu’elle comprenait tout à fait aussi. Mercedes réalisait vraiment qu’elle n’était plus à l’époque du lycée où tout était si simple, mais compliqué à la fois. Elle ne regrettait pas cette époque, mais elle aimait bien songer à ce qu’elle pouvait faire, elle n’avait pas de restriction, mais aujourd’hui dans le monde des grands, elle n’avait plus le choix de respecter les règles et de prendre ses responsabilités, c’était comme ça. Tout ça pour en venir au fait que Pandorà et elle n’avaient pas fait de virée en voiture depuis un bon bout de temps et ça la soulageait pour une fois de pouvoir se libérer de son quotidien, de s’évader entre amies et de relaxer. Par contre, elles faisaient leur cinglé en mettant la musique au fond après une demi-heure de route et elles chantaient comme de vrai défoncée. Puis elles s’arrêtaient quelque part comme à cet instant, au beau milieu de nulle part, dans l’un des déserts de l’Australie et mettaient la musique à bas niveau, sauf si toute fois une chanson qui passait à la radio était un gros hit qu’elles adoraient écouter, mais sinon elles relaxaient, s’étendaient sur le capot de la voiture et fermaient les yeux et ne disaient rien et puis disaient quelque chose et puis plus rien et rediscutaient. Parfois même, elles divaguaient se croyant toujours dans leurs pensées, mais finalement dans la réalité et poussaient quelques mots sans s’en rendre compte vraiment.
Mercedes poussa un soupir de contentement, elle était trop bien au soleil elle serait restée la pendant des siècles, relaxer, sans soucis, sous la chaleur. Puis Panda lui dit : « Je pourrais rester là pendant des années sans vouloir bouger rien que pour profiter de cette liberté ». Mercedes ne put s’empêcher de sourire au commentaire de Pandorà, elle aurait pu lui répondre qu’elle aussi pensait exactement la même chose et c’était vrai, mais elle croyait au fond d’elle-même qu’elle n’avait pas vraiment besoin de répondre à cette question, c’était une évidence à ses yeux. Ne plus avoir à se soucier de ses problèmes quotidiens, ne plus pensé à son meilleur ami de lycée, à ce qu’il était devenu, à ce qu’il faisait au moment présent, à quoi il ressemblait, avec qui il était, à quoi il pensait… Et Pandorà reprit : « Enfin, des années… je ne dis pas peut-être pas à ce point, mais quelque temps, rien qu’assez de temps pour que quand je rentre… tout ce qui me guette à ma route se soit arrangé en mon absence… la magie » . Mercedes écouta les paroles de son amie, mais fut surpris d’entendre le mot « magie » de sa bouche. Elle se demanda si elle lui parlait vraiment ou bien si elle était atteinte d’un cancer de phase terminale auquel elle aurait des hallucinations. Mercedes divaguait, elle savait bien que son amie n’était pas atteinte d’un cancer, enfin pas à sa connaissance et elle n’allait jamais espérer une telle chose. « Faut pas rêver », dit encore une fois Pandy. Mercedes ne put s’empêcher d’échapper un petit rire futile. Malgré le fait qu’elle comprenait la moitié de ce qu’elle disait, elle répondit à Pandorà : « Mais pourquoi ne fais-tu pas ta propre magie? Rends tes rêves réels! On a tous le choix dans la vie non? » Mercedes disait ça, mais elle n’aurait surement pas eu le courage de faire la moitié de ce qu’elle venait de dire. Bien sûr, elle avait ouvert sa propre boite et bien sûr que c’était l’un de ses rêves. Mais après un bout de temps, ce rêve était devenu plus d’un style d’obligation, elle aimait trop organiser des évènements pour des magazines, des après-matchs ou bien même des mariages ou de grandes fêtes, mais la gestion du tout en devenait épuisant et son rêve s’éteignait. Mais ce qui la faisait rêver le plus, c’était de retourner aux États-Unis à l’époque de ses 16 ans et rester près de Tyler… Elle l’avait aimé… Elle l’avait regretté… Mais, à cet âge, on n’avait pas le choix d’écouter ses parents. Puis, le bon côté de la chose c’est qu’elle avait retrouvé sa plus jeune amie d’enfance, qui à vrai dire était sa meilleure amie toujours aujourd’hui et elle avait connu Pandy et puis toutes les autres aussi… Mais Tyler… Mercedes ne comprenait pas vraiment pourquoi elle retournait son passé comme ça, habituellement, ces anciens évènements, ces anciens souvenirs étaient tous des dossiers classés et restaient barrés à double tour. Ce devait être la magie de revivre des moments passés en compagnie de Pandorà qui lui faisait rappeler ces souvenirs-là. « Tu n’as pas l’impression que le temps joue avec nous comme des marionnettes? » Si puissant est-il pour contrôlé 6,8 milliards d’êtres humains.