L’Australie… Pays dont j’apprenais petit à petit à connaitre, non sans mal je dois bien l’admettre. Conduire à gauche me chiffonna, au départ… Je me rappelle la première fois que j’ai pris la voiture, j’ai cru avoir un infarctus et heureusement que Shanae était avec moi, sinon nous allions droit dans le mur. Quoiqu’il en soit je m’adaptais plutôt bien dans ce nouvel environnement. Je n’avais pas vraiment eu le temps de profiter de tous les avantages de ce nouveau pays, mais je n’étais pas à plaindre non plus. Quoiqu’il en soit, alors que je me réveillais difficilement dans la chambre d’amie de Shanae, je tentais de faire un petit bilan. Déjà une semaine ici, et je me sentais divinement bien… Je comptais aider ma meilleure amie et éviter de devoir trop lui en demander. Vivre avec elle était une bonne chose, mais je devais trouver mon indépendance, et pour cela je devais à tout prix travailler. Trouver un métier n’était pas chose facile et je ne sais quel avenir je pouvais bien avoir. Mon rêve s’envolait avec les années et je n’étais pas idiote, je savais que le temps m’était compter, que devenir danseuse dans un opéra, n’était que l’image pré conçu que je me faisais de la vie. Je ne voulais pas reprendre mes études, je ne savais que faire de ma vie, je n’étais douée en rien… Hormis faire la fête, boire trop, fumer beaucoup trop, et faire l’amour. Comment sortir de tout cela ?

Hors de question que je redevienne une pute, non pas que j’avais honte de cette partie de ma vie, mais je ne voulais pas revenir à cette période de ma vie ou j’étais dépendante des hommes. Je préférais ma liberté, m’amuser, profiter des bras d’un homme, mais ne pas s’encombrer du reste. Je valais mieux que cela, tout du moins je me l’imaginais. Danseuse dans un bar me convenait amplement, je pourrais faire ce dont j’aime, danser sous le regard non sans lueur des hommes du club. J’aimais plaire et cela ne faisait pas de moi une peste, au contraire. Je ne me qualifiais pas comme tel, parfois trop masculine, garçon manquer, j’aimais le gout d’un baiser sur mes lèvres, mais pas de l’apparence d’un couple, je préférais la passion ardente d’un câlin volé, que la routine d’un amour, la passion à la raison, du sensuel à l’obligation. Un électron libre dans un champ astrale, je voulais faire ce que mon cœur me dicte même si ce dernier était foutrement incapable d’aimer qui que ce soit, j’ai aimé ma mère avant qu’elle ne meurt sous mes yeux, mon père se laissant mourir comme un pauvre con. Les gens que j’aime finissent tous par partir un jour, aimer c’est les perdre… C’est surement pour cette raison insensé que je me raccrochais à ma meilleure amie, plaquant petit copain et vie à Los Angeles, pour la rejoindre.

Je n’avais plus qu’elle, je ne voulais pas la perdre… Il devait être 21 heures quand je suis partie de la maison, pour travailler. Portant une robe très sexy, courte dévoila surement ce que j’aime le plus chez moi, mes jambes, je portais de haut talon, mettant en valeur mes jambes divinement belles. Cheveux détachés, encadrant mon visage, légèrement maquillée, j’étais prête pour danser dans ce club, vendre du fantasme aux gens. Je ne sais combien de temps, je restais à me trémousser sur les notes rythmiques de cette boite, ce que je ressentais quand je dansais était incomparable, j’aimais la danse sensuelle d’un corps, la vibration de la musique, le transport bien ailleurs du reste. Prenant ma pause, je me retrouvais prêt du bar. « Une vodka… » Je plissais les yeux afin de regarder le prénom sur le badge du serveur. « … Alex s’il te plait ? » Dis-je un sourire sur les lèvres, alors que je me tournais pour regarder autour de moi. Soudain au loin, sans vraiment me voir je vis mon inconnu de la dernière fois. Pas vraiment inconnu, un jeune homme au sex-appeal prononcé, au regard envoutant… A la facilité de ce dérobé sous mes yeux, exaspérante. Ne voulant pas reproduire son échappatoire de la dernière fois, je demandais à Alex de lui servir un verre à mon nom, souhaitant provoquer une réaction, n’importe laquelle… Un sourire, je ne te quittais plus des yeux, tu ne fuiras pas cette fois-ci…

roméo et ashelina

Je voue mes nuits à l’assasymphonie et aux blasphèmes. J’avoue je maudis tous ceux qui s’aiment.

« Qu'est-ce que j'en ai à foutre de ta santé ? » dit-il d'un ton étonnamment calme, une expression contrariée sur son visage. « J'aurais pensé que t'aurais aimé être au courant. » Il éloigna le téléphone portable de son oreille et raccrocha en soupirant. Un simple rhume, sa mère appelait pour un simple rhume. Juste pour trouver une excuse pour pouvoir lui parler, certainement. Mais qu'est-ce qu'il s'en foutait. Roméo retourna s'installer sur le canapé, reprenant l'ordinateur portable sur ses jambes, vérifiant que le site de son cabinet d'avocat soit bien à jour. Ses yeux ne voulaient qu'une seule chose : se fermer. Fichu boulot, fichu mode de vie, c'est ce que le jeune homme se disait dans ce genre de situation. Il observa l'heure sur son portable, oubliant carrément qu'il l'avait sur son ordinateur et ferma ce dernier, en se levant d'un bond. Le fait de savoir que le soir approchait, lui faisait l'effet de plusieurs tasses de café. Allant se préparer, il se contente d'une douche et de vêtements simples. Sortir le soir était une activité maintenant bien trop fréquente pour qu'il choisisse soigneusement ses vêtements. « T'es fatigué mais t'es vraiment con. » dit-il à son reflet avec un ton de mépris.

Comme à peu près tous les soirs, il viola la loi en prenant sa voiture pour se rendre dans une boîte. Assez dérangeant pour un avocat. Mais le fait d'avoir son permis ou pas ne changeait pas le fait qu'il sache quand même conduire. Si on suit cette optique, il a donc le droit de prendre sa voiture. Il roula à sa vitesse habituelle, une vitesse relativement rapide pour une personne qui venait d'avoir un accident de voiture, justement à cause de cette vitesse. Roméo se gara dans un coin sombre et parcourut quelques mètres à pied avant de pénétrer dans la boîte. Aussitôt la musique envahit son crâne. Bien trop habitué à ce genre de volume sonore, il n'y fit même pas attention. Il jeta un coup d'œil aux danseuses et s'attarda sur une d'elles. Seulement, il n'eut pas le temps de l'observer un peu plus que son téléphone sonnait. « T'es encore en boîte Roméo ... tu vas finir par mourir de fatigue. » Réussit-il à entendre, se bouchant une oreille. Il sourit et continua la conversation assis à une table, au fond de la boîte. Un barman vint l'interrompre, lui offrant un verre de la part d'une certaine Ashelina. Le jeune Conte raccrocha aussitôt, cherchant du regard la demoiselle. Une fois qu'il l'eut repéré, il prit son verre et se dirigea vers le bar. « T'as pas honte de gâcher ton argent pour m'offrir un verre ? » dit-il en s'asseyant à ses côtés, sans même lui lancer un regard. Mais il but néanmoins son verre en une fois. le jeune homme afficha un sourire en coin, tournant enfin ses yeux vers la demoiselle. Toujours particulièrement sexy, peut-être aurait-il du mal à lui résister, ce soir-là. « J'me disais bien que je t'avais vu te trémousser comme une déesse en entrant. »

Danse, alcool et Rock & Roll… Une soirée forte intéressante pour la femme que j’étais. J’aimais cela, le son d’une voix, le rythme d’une chanson et me laisser porter par ses instruments, uniquement dans l’espoir de m’amuser un peu. La fatigue ne se laissant pas encore ressentir, je descendais de l’estrade afin de me retrouver devant ce bar. Boire, j’aimais cela mais avec modération toute faite. Mon père mort à cause de l’alcool, Shanae qui se rendait malade pour cette cochonnerie, je n’aimais pas vraiment l’alcool mais cela ne m’empêchait pas de boire un verre de temps en temps bien au contraire. Passant commande, voyant au loin ce jeune homme pas si inconnu que cela, j’attendais, ne pouvant me résigner à ne pas me trémousser au rythme de la musique. J’aimais la danse que voulez-vous, sauf qu’en cet instant je fixais le jeune homme pas très loin téléphone en main. J’avais encore ce gout amer dans la bouche, celui de sa fuite de la dernière fois, et de la fois d’avant. En même pas une semaine, nous nous étions rencontrés plusieurs fois et à chaque fois, il trouvait le moyen de partir, me laissant en plan, chaud comme la braise. Ce n’était pas humain un tel comportement, on ne me résistait pas… Je semblais être à son gout, à moins que ce soit qu’un jeu pour lui… Soit, je n’allais tout de même pas le laisser faire, j’avais une vengeance à reprendre et je l’aurais. Son verre en main, il se rapprocha de moi, se positionnant juste à mes côtés, les coudes contre le bar, ne m’adressant aucun regard.

Je ne le quittais pas, un léger sourire sur les lèvres, une envie de le bouffer sur place. Il fallait faire attention, quand je commençais de la sorte, il était fort possible que je ne sombre dans ma folie. « T'as pas honte de gâcher ton argent pour m'offrir un verre ? » Dit-il alors que je laissais échapper un ricanement au son de sa voix. Buvant cul sec son verre, je ne faisais plus attention au monde extérieur, mon monde tout entier était tourné vers lui et ce petit sourire en coin qu’il m’avait déjà adressé par le passé. Souriant toujours, je frôlais presque la transe quand la musique se fit plus sensuelle dans son rythme, dieu que j’avais envie de danser en cet instant. Mais je tentais de me concentrer sur lui, je pouvais me montrer persuasive quand il le fallait, quand je le désirais ardemment. « J'me disais bien que je t'avais vu te trémousser comme une déesse en entrant. » Rajouta-t-il alors que cette fois-ci je pouvais encrer mon regard dans le sien, azur. Je levais les yeux aux ciels avant de prendre enfin la parole. « Je travail ici, c’est gratuit… Mais pour ton sourire, je pourrais peut-être me damner, qui sait. » Je lui adressais un sourire avant de prendre le citron de ma vodka et d’y sucer le jus, ne le quittant pas des yeux. « Tu veux danser avec la déesse ? » Dis-je alors que je m’étais rapprochée de lui, au niveau de son lobe d’oreille. Sensuellement presque… Ma main glissa sur son bras avant de prendre sa main… « Une simple danse ! » Je souriais avant de me mordiller langoureusement la lèvre inférieure.

Un mec au bar, craquant… me résistant avec une telle facilité que cela en devenait presque frustrant. Plus qu’une envie de le séduire et de passer une soirée agréable en sa compagnie, je ne pouvais lutter contre ce défis à satisfaire, avoir le dernier mot alors que je pouvais m’y bruler les ailes. Je le connaissais, certes depuis quelques jours nous nous contentions de nous croiser, de si et de là, dans les bars, se souriant, se cherchant, mais je le connaissais… Son visage, ce sourire, cette allure… Il s’agissait d’une image encollé sur les photos de ma meilleure amie. Un ami ? Un cousin ? Membre de sa famille, je ne me rappelais plus exactement quel rôle il jouait dans sa vie, mais je n’arrivais pas à ne pas écouter cet envie de le déshabiller sur place. Elle n’aimait pas la manière dont je traitais les hommes, je pouvais le comprendre. Mais avait-elle déjà vu en vrai ce qu’il pouvait dégager comme attirance. Je l’étais… Attirée, et je n’avais aucune autre solution pour le moment, juste l’envie de passer une agréable soirée en sa compagnie, de gouter la saveur particulière de ses lèvres, je devais tout tenter… « C'est bon à savoir. » Répondit-il avec son sourire en coin tellement séduisant alors que je finissais de sucer mon citron. N’avez-vous jamais aimé la saveur d’un fruit, l’acidité d’un aliment, j’aimais cette sensation sur ma langue, j’aimais le mélange avec l’alcool, puis je jouais ma belle devant ses yeux, comme une gamine de quatorze ans, souhaitant impressionner son amoureux. Me rapprochant sérieusement de lui, caressant son bras, tentant de ne pas lui arracher directement ses vêtements, je me contentais de lui demander une danse, juste une danse. Qu’il sache danser ou non, je n’en avais que faire, je voulais juste une danse, le temps d’un moment.

Où, nos deux corps, bien trop roche pour s’éviter, pas assez proche pour se consumer, danseraient au rythme de la musique. Ne le quittant pas des yeux, j’attendais avec impatience sa réponse, me mordillant ostensiblement la lèvre inférieure, emprunte d’une volonté d’avoir ce que je désire. « J'suis vraiment pas doué pour ... danser. » Dit-il avant de passer une main dans ses cheveux, je m’apprêtais à débouler un nombre incalculable d’argument en ma faveur, pour qu’il cède à l’envie de danser avec moi. Je n’en avais que faire s’il ne dansait pas à la perfection, nous n’étions pas là pour un concours de danse, non, mais je me disais que de se trémousser ensemble, pouvait être quelque chose de très agréable en soit. « Mais j'pourrais bien... faire une exception. » Finit-il par dire alors qu’un énorme sourire s’étira sur mes lèvres. Me dirigeant vers la piste, je le vis prendre un verre qu’il avala à une vitesse folle. Je souris, comprenant que comme la plupart des hommes, il n’était réellement pas à l’aise avec la danse. Prenant sa main, entrelaçant nos doigts, je l’attirais à moi pour danser. Un rythme, des gens autour de nous, je ne faisais plus attention à eux, je dansais, pour lui contre lui. Entourant son cou de mes bras, je me rapprochais de lui, tout en soufflant sensuellement dans ses oreilles. « Laisse-toi faire ! » Un clin d’œil, et je suivais le rythme de danse, emportant avec moi son corps. C’était simple de danser, le rythme se répétant sans cesse, ne quittant pas ses yeux, je tachais de ne pas sauter sur lui comme une lionne affamée, difficile. Langoureusement, je collais mon corps, ne résistant pas à l’envie de me trémousser, tout contre lui, disant à peine inaudible. « Dieu que tu es sexy ! »