Ju', encore en larmes, répondit à son papa tout en montrant la petite fille du doigt : «
Elle m'a volé ma balançoire. »
Il n'en ajouta pas plus, il ne voulait pas que son père se doute que la principale raison de son désarroi était en fait que la petite était avec sa maman quand lui n'en avait plus pour s'occuper de lui. Il le serra de toute ses forces contre lui, cherchant à ce qu'il le prenne dans ses bras. Il lui dit ensuite, les joues pleines d'une eau salée mais la voix vide de tristesse : «
Puisque c'est comme ça, on va aller jouer au ballon ! Tu en as pris un, j'espère ? »
Malheureusement, Tiago ne s'était pas préparé à cette éventualité et Ju' l'esprit toujours pratique lui proposa : «
Tant pis, on a plus qu'a en acheter un nouveau. Hein que t'es d'accord ? Je le veux blanc et noir comme les vrai ballon de foot ! »
Et il sauta à terre et courut jusqu'au marchand ambulant qui vendait des glaces tous les jours à la même place. Il se mit sur la pointe des pieds pour que l'homme le voit et dit : «
Je veux une glace fraise-chocolat pour moi et une poireaux-endive pour mon papa ! »
Le marchand le regarda bizarrement puis regarda Tiago qui arrivait à la suite de son fils. Il dit au polisson qu'il n'avait pas ça en stock mais qu'il pouvait lui mettre choux-haricot vert à la place puis demanda à son père : «
Sérieusement, qu'est ce que je vous sert ? »
Après ce épisode, père et fils se promenèrent main dans la main, ce dernier avait déjà oublié la petite fille et sa balançoire (que c'est bien d'être petit !). Il dit à son papa : «
Tu sais, la maîtresse, elle m'a dit que j'avais très bien travaillé aujourd'hui et que si je continuais comme ça, je pourrais devenir aussi intelligent que toi. » Et il ajouta tout bas : «
En fait elle a dit aussi important que Barack Obama mais il faut que je sois très gentil si je veux un nouveau ballon. »