Je faisais la fermeture au club ce soir là. Normalement j’aurai dû la faire avec Lewis mais je lui avait dit d’aller profiter des vagues à la place. Elles étaient sérieusement phénoménales aujourd’hui ça aurait été moche qu’aucun de nous deux ne puisse en profiter. En allant tourner le petit panneau à l’entrée pour indiquer que nous étions fermés je jetai un regard envieux vers la plage, voyant sa petite silhouette s’agiter au loin avant de finalement me décider à faire les comptes, verrouiller la caisse et me mettre à ma partie préférée (veuillez noter l’ironie s’il vous plait) : le rangement et le ménage.Ce faisant, mon esprit vagabondait mais ce n’était plus à ma frustration de ne pas surfer que je pensais.
Il m’avait dit de venir. C’était hier soir, un vrai spectacle selon ses dires. Grâce aux derniers équipements qu’il avait montés sur sa caisse il était sûr de gagner et c’était pas de l’excès de confiance. La meilleure voiture pour le meilleur pilote de Sydney, bien sûr qu’il ne leur laissait aucune chance. Il y a une époque où je lui aurais même pas laissé le temps de me poser la question, où j’aurai été au courant qu’il y avait une course avant même qu’il n’ait eu le temps de me le dire. Oui je serai venue même pendant cette période où on ne se parlait pas juste parce que j’aimais les courses l’adrénaline et l’ambiance qui allait avec à l’exception de toutes les pouffiasses qui n’y allaient que pour montrer leur cul mais ça c’est un autre débat.
Depuis son accident pourtant j’avais été incapable d’y retourner. Franchement j’avais jamais autant flippé de ma vie...du genre le coeur à 200, les genoux à deux doigts de lâcher et tout ce qui va avec. Suffisamment pour que je laisse de côté ma fierté tiens...c’est dire à quel point je tiens à Daren.
Tout ça pour dire que hier une nouvelle fois j’avais décliné l’offre et sans prendre de gants parce que de toute façon je faisais jamais dans la dentelle. On s’était engueulés pour changer et j’avais pas eu de nouvelles de la journée. De quoi me faire psychoter, la preuve j’y pensais encore, mais jouer les copines paranos c’était pas mon trip non plus je préférai me dire qu’il faisait encore la gueule. De toute façon honnêtement si il s’était passé quelque chose de grave j’aurai été au courant j’connaissais pas mal de gens qui y étaient allés à coup sûr. N’empêche j’étais pas tranquille, sans parler du fait que depuis que j’allais plus aux courses un paquet de salopes devaient se sentir plus libres de leurs mouvements. Rien que pour ça j’aurai voulu pouvoir surmonter mon blocage.
Des coups au carreaux me ramenèrent à la réalité. J’étais dos à l’entrée et j’étais pas d’humeur. Je me contentais de crier en finissant de balayer.

Désolée, on est fermés!

Les coups au carreau se firent plus insistant. Putain ils voulaient me péter la vitre ou quoi? Je me retournai avec ma tête des mauvais jours et il était là. Daren avec son sourire en coin. Celui que je connaissais assez pour traduire qu’effectivement il l’avait gagné sa course et d’une bonne longueur d’avance probablement. Je m’approchai de la porte pour la déverrouiller et le laisser entrer. Je refermais derrière lui c’était pas rare que les clients «oublient» de lire l’écriteau et j’aimais pas être dérangée. Appuyée contre la porte je le regardai sans sourire oui parce que fière de lui ou pas et bien que je sache à quel point c’était important pour lui j’aimais pas... j'aimais plus parler des courses. Je me contentais donc du strict minimum. pas de questions sur les participants ou sur son chrono comme je l'aurais fait avec entrain il y a quelques années, déjà que j’étais pas la femme la plus bavarde qui soit... C'était Daren de toute façon, il entendait les choses que je disais pas juste en me regardant pas la peine d'en rajouter trois couches en verbalisant.

Félicitations.

Une course qui arrivais, pas n'importe laquelle, une putain de course et contre le type qui avait failli me tuer, vu la tronche de Naya, elle flippait que tut recommence et elle avait sans doute les tripes serrées.. Moi tout ce que je voyais ? Une revanche. Si j'avais peur, je ferais pas ce genre de défi.. ce type, il allait dérouiller.. Et croyez moi je parlais pas que de la course. Expliquer à Naya pourquoi je continuais serait vain. Certains avançaient, oubliaient le passé, moi il faisait et ferait toujours partie de moi tout comme cette cicatrice ne disparaitrait jamais. Il fallait que je continue à faire des courses, que je me dépasse, pour revivre tout ça, pour faire de ce moment du passé mon présent et mon avenir. J'avais tout préparé et comme un gosse qui joue avec ses jouets je vérifiais tout quinze fois limite jme serais vu parler avec la caisse.. Non je vous rassure on y était pas encore ! Et puis jlui envoyais un texto "Souhaite moi bonne chance et sinon les roses blanches c'est mon kiff ok princesse ?". Ouais je la cherchais à peine, mais l'humour noir c'était une de mes petites manies qu'elle trouvait absolument pas adorable.. Parfois on se demandait ce qu'elle aimait chez moi, vous savez, à part le sexe. Je fis deux trois courses, j'enfilais mon débardeur blanc, un pull blanc et je filais à la course. Le type arrive et fonça presque sur moi. « Alors tu veux encore perdre ? » Jle regardais comme s'il ne fut qu'un simple moucheron, un truc insipide, un truc inutile et continuait mon chemin.. Je lui répondis même pas. En fait j'étais pas quelqu'un de très violent, fallait pas trop m'emmerder, mais là, il n'en valait clairement pas la peine. On annonça le départ, je montrais aux poufs présentes (jeune femme très peu vêtue et trainant autour des pilotes ) que j'allais devoir y aller et je filais dan ma caisse.. Ce fut pas des plus faciles, ce fut même dangereux mais je finis par arriver à le distancer. J'avais quasiment gagné, j'arrivais au bout et une fois qu'on aurait du se serrer la main et lui s'avouer vaincu il se mit à me rentrer dedans.. Je sortais de la voiture en boitant - je m'étais fait mal à la cheville en tentant de déplacer la caisse au bon moment -et fonçais sur le mec pour lui plaquer la tronche sur sa voiture.. Jlui mis qu'un coup dans la figure et me barrais. En rentrant je bandais ma cheville aussi vite que je pouvais et regardais les dégâts dans le miroir.. Un joli bleu apparaissait sur mon abdomen, elle allait criser.. Même si je ne l'avouerais pas elle m'avait manqué lors de la course, même s elle aurait détesté la fin de celle ci.. C'était un moment qu'on partageait autrefois et ça me tuait de me dire que ce serait plus comme avant.. Déjà qu'elle supportait pas de toucher la cicatrice sans trembler.. A une époque elle en aurait chialé.. Je me grouillais de me trainer jusqu'à son magasin - ouais dormir aurait été plus tentant dans un sens - et je frappais au carreau.. Elle gueulait on est fermés jusqu'à ce qu'elle comprenne de qui il s'agissait. Elle ouvrait et me regardait, son regard disait tout, elle était furax, jle sentais d'ici.. Elle sortit un félicitation mais c'était pas sincère.. Je m'approchais d'elle en dissimulant au maximum le boitement et la prenais pour la pousser contre le comptoir.. « Waouh, presque convaincant.. Un autre con aurait pas pigé le message.. Jlui ai défoncé sa tronche au fait.. C'était Jacob.. Il recommencera pas vu la honte qu'il s'est payé.. Dis t'as pas un remontant ? Un café ? Je crève de soif » dis je comme si de rien n'était, attitude qui me vaudrait ou une gifle ou une énième engueulade. Je reprenais le chemin de ses hanches puis lâchais et avançais dans le magasin.. Saleté de cheville, elle allait me faire griller..

Je détachais mes yeux des siens tandis qu’il me poussait vers le comptoir de telle sorte que je ne me rendis pas compte à ce moment là de ce boitement qu’il prenait tant de soin à dissimuler. Je l’écoutais secouant la tête lentement en l’entendant parler de Jacob. Ce putain de prénom que j’aurai préféré en plus jamais entendre mais bon il fallait se rendre à l’évidence dans le cercle fermé des courses de rues c’était un moment inévitable. Le genre de chose qu’il valait mieux que j’apprenne après cela dit mais bon là tout de suite c’était juste une raison de plus de pas lâcher un sourire.

C’était sincère... pour ce que ça vaut si tu dois faire une course j’préfère que tu la gagnes tu sais.

J’évitais de préciser que c’était du fait qu’il choisisse d’en faire que j’étais moins fan. Il le savait déjà et puis c’était écrit partout sur mon visage. Enfin pour être parfaitement honnête d’une certaine manière je l’admirais pour ça. Il avait surpassé cet évènement traumatique alors que moi j’en étais incapable. Il lâchait pas sa passion et c’était pas quelque chose que je pouvais lui reprocher. Pourtant j'étais pas à l'aise avec ça et je le cachais pas. Je pris appuis sur le comptoir derrière moi, m’y hissant lentement afin de pouvoir lui voler un baiser au passage, lui mordant très légèrement mais volontairement la lèvre au passage. J’avais besoin de lui, je l’aimais mais tout le stress et l’énervement était pas encore retombé...tout ça traduit dans un baiser parce que c’était plus simple que les mots tandis que ses mains s’attardaient sur mes hanches en une brève étreinte réconfortante. Tandis qu’il s’éloignait je pivotais sur mes fesses pour passer de l’autre côté du comptoir et en descendit d'un petit saut. Il y avait une machine à café dans un coin. De toute façon me demander si j’avais du café dans un endroit où je passais plusieurs heures par jour c’était comme demander à un bédouin si il y avait du sable dans le désert. Je le regardais avancer tandis que je prenais l’eau pour le café. Qui a dit qu’y avait que les mecs qui mataient les beaux fessiers? Bon on devait pas avoir les même critères mais au final le résultat était le même. Enfin là ce qui retint mon attention ce fut plutôt sa démarche. Je rêvais pas il boitait. Je le fixai encore pendant une ou deux secondes accoudée au comptoir d’un air incrédule, puis me décidai à me bouger et lancer le café.

Laisse moi deviner? Trop pressé de venir me voir tu te l’aies tordue en courant?

Les fausses excuses il avait pas besoin de les trouver je les inventais pour lui, c’était une petite manie que j’avais, ma façon de dire maintenant que c’est fait on peut passer à la vraie version. Même si depuis le temps il savait que ça servait à rien de tourner autour du pot sans que j’ai réellement besoin de jouer à ce petit jeu-là.
J’attrapais deux mugs, y servit les cafés et ramenai tout vers le coin essayage où il y avait une petite banquette.

Évidemment qu'il valait mieux que je la gagne.. Pourquoi tout ce qu'elle disait avait un rapport avec ce putin d'accident ? Mais merde, elle pouvait pas éviter d'en parler.. J'essuyais d'oublier moi, enfin j'y arrivais pas mais j'avais tenté.. A croire que je devais vivre avec ça.. Dès que j'apercevais cette putain de cicatrice, j'avais qu'une envie briser le miroir.. En fait première fois que jlavais vu, j'avais envoyé mon poing dans ce miroir qui me renvoyait à des souvenir enfouis.. Ce fils de chien avait eu sa race ce soir et il ne reviendrait pas.. Je suis vulgaire ? Essayez d'être poli quand ce type a failli vous détruire.. Voire vous buter pour une putin de course ! Et j'étais remonté à cheval et pourtant, je le cachais bien, à chaque fois que j'entrais dans une caisse, je savais que je pourris en sortir les pieds devants.. Ce qui est drôle c'est que j'avais toujours interdit à Mariah ou Naya de toucher aux caisses, parce que je vivrais pas si elles n'étaient plus.. Pourtant moi, chaque jour je leur faisais peur.. Penser à Mariah qui était loin me tuait et j fini par reporter mon regard sur la femme merveilleuse et têtué qui était devant moi et qui pourtant, avait le chic pour m'éloigner d'elle avec ses peurs et ses doutes. « C'est un peu le but et tu sais que je perds jamais... Sauf cette fois quoi.. » Et voilà qu'elle me volait un baiser.. Saleté, j'y résistais jamais longtemps à ses putin de lèvres sur les miennes, j'avais toujours envie d'aller plus loin d'ailleurs à chaque fois.. Je me concentrais, ne pas craquer, Naya, tu m'auras pas, pas cette fois.. Elle était sans doute entrain de mater mon ptit cul, pas étonnant, il est divin mon cul de toute façon.. Un doute ? Allez, oubliez et venez voir ! Non ? Tant pis, juste pour la demoiselle alors, pour le moment. Elle allait chercher de l'eau puis j'entendis le ronronnement de la cafetière, punaise, le café, j'y étais accro.. c'était sa faute, limite elle buvait que ça.. On dit qu'on est rempli d'eau à 70% elle c'est du café je vous le dis ! Et puis il fallu qu'elle me voit boiter tiens.. Grillé.. Le mieux avec Naya, avouer, ça évite la crise, du moins l'atténue .. « Voilà c'est ça.. N'importe quoi.. Non la course a failli tourner. Enfin il m'a encore fait un coup de pute parce que j'avais gagné.. C'est juste une entorse j'en mourrais pas.. Dis moi plutôt combien de sale type t'ont reluqué aujourd'hui et que je vais devoir buter..? » Jaloux moi ? Et encore vous devriez me voir avec les mecs de ma Mariah..Limite jles frappe avant de leur parler, pour voir si il encaissent bien... Je sais pas, prenez les libres et faites pas chier.. Ouais cette histoire de couples libres c'était pour faire genre, mais en fait, moi j'aime jouer, elle j'ai horreur qu'elle joue.. elle est maline, elle évite de me les présenter la Naya elle.. Alors que Mariah a toujours voulu mon approbation pour tout.. Elle fini par apporter café sur le coin banquette et jla suivais je finis par la pousser su le canapé et la mettre à l'horizontale.. « Dis...J'ai le droit de te faire bonjour maintenant qu'on l'a dit ? » Faire bonjour ? Vous connaissez pas ? D'abord on fdit bonjour tu m'as manqué, ensuite on le fait..e je parle pas de sexe...enfin pas toujours quoi.. Je me mis sur elle et capturais ses lèvres à nouveau et liais mes doigts au siens.. Puis je nous retournais pour qu'on soit sur le côté et face à face.. « Au fait.. Tu m'as manqué tigresse » dis je en prenant d'assaut ses lèvre encore une fois comme un camé en manque.. Ma dose, chaque jour, c'était elle, la pire des drogues ? L'amour.. Ou le cul..mais putin, les deux réunis, c'est sympa aussi !

«Sauf cette fois», ouais justement si c’était censé être une parole rassurante l’effet était raté. La plupart du temps je me détestais de ressentir ce que je ressentais. Je trouvais ça nul d’en arriver à espérer qu’il arrête un truc qui le rendait heureux. Et puis y avait d’autres moments où j’avais envie de me foutre un bon coup de pied au cul...celui qui me donnerait le courage d’aller à une course, de prendre la ligne de départ et qu’il comprenne ce qui me traversait la tête. Bien sûr il savait que j’avais peur, c’était plus un secret à ce niveau là, je pense qu’il le comprenait mais le sentir vraiment au fond de ses tripes ça n’avait rien à voir.
Je savais que c’était stupide, d’une gaminerie sans nom...sans doute dangereux aussi parce qu’avec la nervosité allez savoir comment ça se finirait. Mal probablement...voire très mal. N’empêche...il m’arrivait d’y songer. Est-ce que j’irai jusqu’à le faire? J’en savais rien, ce serait pas la première fois que j’irai au bout de ma connerie mais pour l’heure c’était pas d’actualité.
Je pris sur moi pas besoin de continuer sur ce terrain là après tout...pas pour le moment en tout cas, des fois que je me mette à penser à haute voix...
Et avec ses explications à propos de sa cheville ça arrangeait rien, valait mieux pas qu’il voit ce qui se passait dans ma tête en ce moment. Enfin j’avais voulu la vérité fallait assumer.

Tu sais que t’es pas supposé marcher sur une entorse?

Si c’était pas si grave autant que ça le reste non? Je m’assis laissant mes claquettes au sol pour pouvoir ramener mes pieds sur la banquette. Le patron aurait pas aimé, rien à foutre il était pas là. Je bu une gorgée de café brûlant tandis que Daren déviait la conversation. Je laissai un sourire en coin de dessiner sur le coin de mes lèvres en reposant mon mug. Il aurait sûrement voulu le nom et l’adresse de tous ceux avec qui j’étais susceptible de passer du bon temps...il se fourrait le doigt dans l’oeil là. Comme si moi j’avais droit au récit détaillé de ses conquêtes. Valait mieux pas cela dit...ça me rendrait pire que féroce. Je fis un petit geste de la tête vers le comptoir.

T’as le registre de clientèle si tu veux... ils s’adressent pas au mur généralement quand ils veulent louer du matos.

Mon petit sourire s’effaça le temps que je lui rende la pareille.

Tu vas me dire où je peux trouver tes salopes maintenant?

Je savais pas si un jour on cesserait ce petit jeu, être un «couple libre» vu de l’extérieur c’était supposé être une façon de pas se prendre la tête. Pour être tout à fait sincère c’était pas toujours le cas mais mes vrais coups de sang je les réservais pour quand je prenais vraiment la pouffe la main dans le sac ou plutôt sur mon homme. C’était l’oeil au beurre noir ou la fuite...certaines l’avaient appris à leurs dépends. Savoir et voir c’étaient des choses différentes, ma limite se posait là... Quoi que ce qui me ferait le plus mal ce serait qu’il une autre vraie relation... ouais... ça ça passerait pas. Il était à moi.
Bref en tout cas pour l’heure il avait raison on s’était pas encore dit bonjour correctement. Voir pas du tout en fait.

Approche.. murmurais-je d’une voix feutrée sans que ce soit vraiment nécessaire parce que le temps que je le dise sa bouche était déjà à deux millimètres de la mienne. Je pouvais sentir son souffle sur moi et nos regards étaient plongés l’un dans l’autre se délectant de ce court moment de tension avant la délivrance.

Il m’allongea et je passais mes jambes autour de sa taille. Répondant à chaque baiser. J’en avais jamais assez. Ce qui se passait en moi quand il m’embrassait j’pouvais pas le retrouver ailleurs les autres n’étaient que distraction, lui me rendait vivante. Il nous bascula sur le côté et je laissais une de mes jambes enroulée autour de lui. Il me disais que je lui avais manqué, moi j’appronfondissais son baiser comme possédée par l’envie. Inclinant la tête, je commençais à déposer des baisers affamés le long de son cou, remontant jusqu’au lobe de son oreille en mordillant quelques endroits stratégiques où je savais que je lui ferais de l’effet. Arrivée contre son oreille je lui répondis enfin tout en passant mes mains sous son t-shirt, redessinant chacun de ses muscles saillants.

Montre moi.

J’avais pas besoin de ça...juste envie. Je savais bien qu’un soir de course qui plus est il aurait pu avoir n’importe qui, et même plusieurs filles à la fois si l’envie lui en prenait au lieu de ça il était venu ici. Je retirai mes mains d’un coup pour les ramener contre sa nuque, me rapprochant à nouveau de ses lèvres sans l’embrasser tandis que je m’aidai de ma jambe pour me reserrer volontairement contre lui, vers son bassin. Là où je pouvais sentir un désir ardant monter en lui sans aucun doute permis.

Simple vérification.

Enfin, je repris d’assaut sa bouche avec encore plus d’avidité.

Tu m'as manqué aussi et tu viens chez moi cette nuit.

C’était plus une affirmation qu’une question. Pas moyen que je me réveille sans lui.

Et là elle parlait de ma cheville... Ouais, quel idiot j'étais de croire qu'elle s'en moquait tiens.. toute façon ça faisait pas mal.. Ou peut être que si, plus le bleu que j'avais sur l'abdomen qu'elle allait finir par voir en plus... Lui montrer de suite ou attendre qu'elle découvre qu'en fait je rêvais d'aller dormir mais que l'envie de la serrer contre moi était plus fort.. J'avais jamais été un mec très attentif car, il faut le dire, j'étais pas le genre douillet non plus, alors la plupart du temps pour moi c'était des détails mineurs.. Ne pas l'avoir là bas avec moi, c'était dur, j'avais eu envie d'être là, de fêter ça disons le.. « C'est bon ça fait pas trop mal bébé.. T'as fini de toujours t'inquiéter.. Tu veux t'en occuper toi même ? Moi j'ai fait à l'arrache.. J'étais pressé de retrouver une belle brune.. » J'espérais en réalité qu'elle me dise non pas la peine, mais bon, c'était peine perdue..Elle prononçait le mot hosto et la bagatelle elle oubliait.. Cet endroit, plus jamais j'y allais, dussais je crever pour ça tiens.. la petite phrases sur les filles que j'avais pu voir, j'étais mort de rire..Ouais, j'avais pu suivre les mecs et jlavais pas fait.. Peut être parce que j'en avais pas envie ce soir, que c'était la seule avec qui je voulais être.. « Je peux te le dire, pas une seule... A part une petite brune.. Mais elle c'est spécial.. Lui répète pas, elle va prendre la grosse tête ! » Je fis mine de ne pas faire attention à sa remarque et la laissais parler des types à qui elle avait parlé. Croyez vous qu'elle sache que rien qu'un sourire et jme damnais là de suite.. Parfois jme surprenais à penser lui être fidèle, si si ça m'arrivait, et la seconde d'après paniqué à l'ide d'être un mec coincé dans une relation.. Mais dans un sens, on pouvait même faire un mariage libre tiens.. Même si bonjour le cliché... Le tatouage serait peut être plus sympa qu'une bague non ? Elle eut direct le réflexe de mettre ses jambes bien musclées - oui j'aime pas les filiformes ni celles qui se négligent - autour de moi mai du coup elle appuya sur mon abdomen.. Ce qui me fit gémir un instant.. Et merde autant lui dire sous peu où elle risque de me tuer.. Ses baisers étaient de plus en plus fougueux et je m'en plaindrais pas.. Jpourrais l'embrasser des journées entières.. La femme parfaite.. Jalouse - oui ça excite un mec - un tantinet masculine tout en étant sexy à souhait, aimant les caisses et les moto - du moins avant - ayant un putain de franc parler qui me faisait monter en grade en trente seconde et un charisme à faire changer de bord un gay... Sérieux cette femme était un rêve.. Elle s'attaqua à mon cou et je laissais le désir et la douleur s'installer.. J'appuyais là ou fallait pas.. Mordre, pas une tigresse pour rien, elle renait en otage mon oreille à présent.. Elle passais ses doigts sur la blessure t je me mordais la lèvre, elle prendrait ça pour de l'excitation en plus j'en suis sur.. Elle me rapprochais d'elle insidieusement et se collais à mon corps..Ok là j'en pouvais plus.. Putin de merde ! « Ok par contre pendant que tu regarderas ma cheville.. Faut que tu regarde ça aussi.. » lui dis je en enlevant tant bien que mal mon t-shirt avec ma puce en mode koala collée à moi. « Et flippe pas mon ange c'est qu'un bleu hein.. » ajoutais je vite avant qu'elle père un cable et s'inquiète..comme d'habitude..

Tu trouves que j’ai une tête d’infirmière?

Je le regardai en arquant un sourcil. La seconde d’après je faisais rouler mes yeux. Un seul regard et j’avais compris que c’était pas la peine d’évoquer ni hôpital ni médecin ni quoi que ce soit qui s’en rapproche. J’aurai dû faire médecine tiens, mes parents auraient été contents en plus. Ca avait été le drame à la maison quand j’avais décidé d’arrêter mes études. N’importe quoi, j’aimais bien ma vie d’aujourd’hui.

On doit avoir un kit de premier secours quelque part dans le coin. Faut juste que je le tr...

J’allais pas finir ma phrase...le fameux bonjour vous savez? Dans ces moments-là il y avait quelque chose de fusionnel entre nous...limite bestial et très excitant. Peu importe depuis quand on s’était pas vu si on se retrouvait tous les deux on célébrait ça comme il se devait. La même fougue qu’au premier jour...peut-être même pire. Ne pas être exclusifs c’était aussi ne pas tenir l’autre pour acquis. C’était peut-être ce qui maintenait la flamme. Pourtant ce feu brûlant j’avais pas l’impression qu’il pourrait s’éteindre. Comme si mon âme était liée à la sienne. C’était un sentiment que je pouvais pas fuir.
A un moment je le sentis s’éloigner doucement de moi. Un truc clochait. Je le regardai d’un air interrogateur.

Quoi?

Et là il me montra son bleu. Un putain d’hématome sur l’abdomen avec une couleur assez improbable. J’avais dû appuyer dessus une bonne dizaine de fois. Je m’éloignais d’un coup.

Bordel, Daren tu pouvais pas le dire tout de suite! T’attendais quoi?

L’humeur câline avait été éphémère je passais en mode soins et bandages. Je me levais avec vivacité pour trouver cette fameuse boïte. Au passage je pris un sachet de glaces à l’eau dans le petit congel de l’entrée et lui lançai pour qu’il le mette sur son hématome. Je revins pour m’occuper de sa cheville. Je vins m’asseoir à l’autre bout de la banquette tournée vers lui, et posai délicatement son pied sur ma cuisse repliée.Heureusement que c’était pas la première entorse que je voyais. J’en avais eu moi-même mon lot. Avec tout ça j’avais eu le temps que faire redescendre la pression, de dédramatiser (l'avantage d'avoir un papa boxeur et d'être soi-même accro aux sports de combats ) et de retrouver mon côté sarcastique. Alors que je finissais de refaire le bandage je levais les yeux vers lui. Limite j’aurai pu rajouter un petit sourire mais j’en étais pas tout à fait là encore. C'est vrai quoi pourquoi ne pas me le dire de suite et me laisser lui faire mal.

Jacob est toujours en vie?

Quand Daren se battait, tout ce que vous aviez à faire pour imaginer l’état de l’autre type c’était multiplier par 10 ou 20 ce que vous observiez sur lui. Plus il en prenait et plus il en rendait.Finalement j’allais finir par le lâcher ce petit sourire. Après tout il pouvait bien être six pieds sous terre celui-là c’est pas moi qui le regretterai.

Avait elle une tête d'infirmière ? Non, pas vraiment, mais c'était ça ou rien. J'irais pas, c'était pas de la mauvaise volonté d'un gamin qui veut pas finir ses épinards - moi j'adorais ça en plus - c'était juste que si j'y allais, jserais foutu de faire un malaise.. Ca m'était arrivé deux fois, Naya n'insistait plus vraiment.. Quitte à prendre un pote qui sait recoudre quand il faut en somme. Bref, je ne répondis pas à sa remarque sachant qu'elle irait quand même... Elle allait chercher le nécessaire et jl'attendais sagement à moitié nu.. Toute façon il faisait chaud ici, jpassais pas mal de temps pas très habillé, pire quand Naya s'évertuait à me désaper... C'était d'ailleurs incroyable le nombre de fois où on finissait par le faire.. Pas d'endroit précis, c'était une envie, une envie assouvie.. On faisait pas dans la dentelle, ya tant de gens qui se prennent la tête à chercher le "bon" moment.. Le secret ? Yen a pas.. On peut le faire n'importe quand ! Mais quand elle vit l'hématome, elle paniqua, comme je l'avais prédis tiens.. Faut dire c'était particulièrement voyant, mais plus impressionnant que ce n'était grave.. Jlui caressais la joue puis passais un doigts sur ses lèvres. « Hey bébé jtai dit que c'était rien. A choisir entre avoir un peu mal et te dire "bonjour" je pense que le choix est vite fait.. Si ca faisait plus mal que ça crois moi, j'aurais réagis avant.. Tu sais bien que je plie pas au premier bobo.. J'ai vu pire jte signale..» Elle m'envoya de quoi calmer la douleur et désenfler l'hématome et alors que je le posais sur moi elle me fit m'allonger à moitié puis pris mon pied.. J'étouffais un bruit quand elle y toucha et on pouvait voir qu'elle avait presque triplé de volume.. J'allais en entendre parler tiens.. Elle enleva le truc à l'arrache et rebanda correctement ma cheville non sans me faire grimacer plusieurs fois, pas plus, j'étais pas vraiment douillet, donc je dirais pas que ça picotait, juste que la douleur, j'avais eu pire.. Tenter la brulure sur plusieurs partie du corps et un accident grave, après ce genre de chose, ça vous passe au dessus.. Et puis la question fatidique.. Jacob était il toujours en vie..? Oui. J'allais pas tuer un homme, j'étais pas de cette branche là.. Et même si ça me ferait absolument rien s'il mourrait la gueule ouverte, je n'aurais porté le coup fatal.« Pourquoi veux tu qu'il soit mort..Jlui ai mis mon poing dans la figure, jlai pas tabassé..je t'ai dit qu'il m'était rentré dedans avec sa caisse.. Pas qu'on s'était battu.. Tu penses sincèrement que j'ai l'âge de faire joujou à la bagarre pour rien ? » Jme relevais et allais me faire un second café.. C'est là que je compris que ouais, une entorse ça fait mal quand même.. Je me stoppais un instant puis en boitant continuais pour revenir 5minutes plus tard avec mon café..Je m'installais et au final posais mon pied sur un coussin.. Ca la paniquerait moins déjà - oui j'étais pas contre non plus que mon sort lui importe c'était le cas de peu de gens - et puis je le nierais pas j'avais tout de même mal.. Je fini par lui intimer de me rejoindre - sur moi - en agitant le doigt dans mon sens. « Je me doute que parfois t'as du mal à suivre ma puce.. Mais, je suis pas fan des papotages au coin du feu.. Mais j'oublierais pas qu'à.. Enfin pour tu sais quoi t'étais là.. Même quand les dégâts étaient pas beau à voir.. Je sais même pas comment tu pouvais me regarder sans vomir.. » Cette période, oui elle restait gravée dans mon esprit.tout m'y ramenait, et elle la première.. Arrivé à Sydney je ressemblais à rien du tout.. Et sérieusement, jme supportais pas moi même.. Je fini par la prendre dans mes bras et poser ma tête sur la sienne..Tant de souvenirs, qui ont failli nous éloigné à jamais..

Hey relax, c’était juste une façon de parler... et puis vu que tu me dis pas tout j’suis bien obligée de jouer aux devinettes.

Je le vis s’éloigner à peine le bandage refait. Je fis un mouvement du bras en signe de désapprobation et commençait à ouvrir ma bouche pour protester à nouveau. Pourquoi ne pouvait-il pas comprendre qu’il est important de ne pas forcer sur une entorse en particulier les premiers jours?Je laissais tomber me contentant d’un petit son du coin des lèvres. Il en faisait toujours qu’à sa tête. Comme moi finalement. Je rangeais tout dans la boîte et allai la remettre en place avant de le rejoindre me posant sur lui.
En l’écoutant me parler des images me revenaient en tête, des images que j’aurais voulu oublier mais qui refaisaient surface régulièrement. Chaque fois qu’il partait faire une course en fait.

Tu sais pas? Premièrement, je suis une grande fille il en faut beaucoup pour m’impressionner (bien que tu te sois donné du mal).

J’essayais de sourire à mon propre sarcasme mais c’était pas facile avec tous ces souvenirs en tête. Il me prit dans ses bras et posa sa tête sur la mienne.

Et deuxièmement, peu importe dans quel état tu es, quand je te regarde je te vois toi et je t’aime quoi qu’il arrive.

Je me détachais un peu de lui au bout d’une ou deux secondes.

Quelle merde, j’parle comme une vraie fille maintenant! Je sais j’en suis une mais bref...Et je comprends pourquoi tu continues les courses et tout ça. Vraiment...J’pense pas que je pourrai arrêter le surf même avec une jambe en moins je crois que j’trouverai le moyen de remonter sur une planche, tu sais. Mais bordel j’suis passée à deux doigts de te perdre... si j’dois me réveiller un jour en me disant que je te reverrai plus jamais j’deviens quoi? Et me sors pas des conneries du genre vis ta vie pour toi t’as besoin de personne etc...je sais tout ça. Mais les soirs de courses tout change, j’raisonne différemment. J’dois pas être si forte finalement.

Et voila pourquoi j’aimais pas parler, j’finissais toujours par dire des trucs qui auraient dû rester dans ma tête. Moi qui préférait garder mon image de la fille qui s’en fout. Et pourquoi en plus? Rien, parce que tout ça il s’en doutais déjà...enfin j’imagine. Pas la peine de me transformer en carpette ou en chochotte plus que je ne l’étais déjà.

Et merde,achève-moi bébé!

Jouer aux devinettes.. Ouais, en fait elle avait tout de suite misé sur la bagarre.. Alors qu'à part par jalousie, j'étais pas le genre à me bagarrer comme ça.. J'aimais pas les ptits branleurs, c'était pas pour leur ressembler tiens.. Enfin c'était pas la première fois quelle me prenait pour un violent.. Je l'étais pas. Sauf si un mec s'avérait coucher avec Naya ou encore qu'un mec tournait autour de ma soeur Anna... Je souris presque quand elle dit qu'elle avait besoin de plus pour être impressionnée... C'est vrai que j'avais pas choisi la chochotte du coin.. Non cette fille avait un charisme de malade.. Simple lorsqu'elle entrait dans une pièce elle faisait impression sur tous.. Ils savaient, ils ne lui arriverait jamais à la cheville.. Cette fille, jamais jpensais que moi un pauvre mexicain l'aurais pour moi.. Rencontre fortuite pendant des courses.. J'avais jamais été fidèle mais j'avais beau dire, aucune ne me donnait ce dont j'avais envie.. Elle grimpait la température juste avec son putin de sourire.. Un rêve éveillé je vous le dis.. Jamais on pense à ce genre de fille, on vise bas, j'avais eu le top.. Sans tout ça elle serait encore là à regarder mes courses et je pourrais la prendre dans mes bras après chacun d'elles... Parce que Daren Winsworth ne perds pas, il gagne ! J'aime pas en parler en général, mais là c'est pire, elle se force à sourire mais elle déteste ce sujet, et je déteste quand jlui fais perdre son soutire.la voir énervée encore, mais triste ? Ca j'ai horreur de ça.. Je crois que c'est pareil avec Anna, j'ai tellement "couvé " cette fille que ça me tuerait de la voir malheureuse.. Et je sais que jleur ai tous filé un coup et que tout le monde se demande si un jour, j'en reviendrais pas.. Mais j'ai besoin de ça.. L'adrénaline, la vitesse, le danger, c'est ma vie, et sans ça, sérieux, je pense pas que la vie au rait un sens ou du gout.. Quand mon père est mort, j'ai compris, les gens bien partent les premiers..Alors j'ai décidé que ce serait pas pour moi.. Puis elle sortit ce que moi je disais pas, ou rarement..Pas que jpensais qu'elle était acquise, au contraire jme disais qu'un jour elle en aurait marre de ma gueule et qu'elle me laisserait et qu'aucun lit ne me ferait oublier ça.. Je t'aime.. Oh oui moi aussi je t'aime ma belle, mais le dire, c'est plus dur que de le penser, parce que dans chacun de mes paroles, de mes gestes, je l'aime à en crever.. Accro, une vraie drogue, mais l'avouer ? Dire que moi je dépendais de quelqu'un ? Moi je dépendais de personne ! Et là elle s'énervait toute seule et jme marrais à mort. Jla serrais plus contre moi et embrassais sa tite tête et prenais ses mains dans les miennes, dieu que j'aimais ce contact merde.. Elle flippait et jle savais ça, mais l'entendre fut dur pour moi.. pas si forte ? Jconnaissais pas de filles aussi forte qu'elle.. A part ma mère mais depuis la mort de mon père c'était plus vraiment ça.. Ca l'avait tué, et je crois, que ça avait tué une partie de moi..Sinon, jamais j'aurais quitté le Mexique.. Jamais.. Jlui serrais ses petites mains et la serrais un peu plus contre moi.. « Premièrement ya pas plus forte que toi , tu te sous estime..deuxièmement je compte pas crever dans peu de temps, jte dis les emmerdeurs ça crève pas vite..Troisièmement jle sais ma belle, et jpense que tu dois pas avoir peur..de me dire ça.. Juste que je peux pas te dire que j'arrête parce que si j'arrête crois moi, tu verras la différence.. Les courses c'et moi, c'est notre rencontre, c'est nos retrouvailles, c'est plus qu'un simple jeu de voitures.. C'est une passion, qui a donné lieu à une autre.. Mon père m'a offert ma première caisse et ce jour là, jte jure, la terre a stoppé sa course un instant.. J'oublierais jamais ce moment.. T'es une fille mon ange, c'est normal..au moins je sais que tu tiens à moi c'est déjà ça.. Je sais que tu t'attends a ce que je le dise..mais ces mots là, jle sort pas tu le sais, ça veut pas dire que jtiens pas à toi..Tu le sais j'espère bébé ? » Et là jla retournais pour l'embrasser et la laisse se blottir sur moi..parce que si on m'avait demandé, ouais, ça fait un putin de bien fou de l'avoir contre moi..

Je voulais pas être forte «pour une fille», ou être une bonne surfeuse «pour une fille» et ce genre de chose. Peut-être parce qu’entre mon père et les garçons qu’il entraînait j’avais toujours eu un esprit de compétition basé sur autre chose. J’me poussai à toujours être plus forte, plus dure, encaisser sans broncher parce que je connaissais pas d’autre façon d’être et puis aussi parce que c’était ma façon d’affronter la vie. Vivre à cent à l’heure, être toujours occupée, constamment à la recherche de sensations, les pousser jusqu’à l’extrême me sentir libre et vivante. La seule sensation que j’avais toujours ignoré sans vraiment y penser c’était la peur. J’avais pas eu peur d’affronter une vague de 12 mètres, j’avais pas eu peur de la déception dans les yeux de mon père quand je lui avais dit que j’arrêtais les cours pour louer des planches sur la plage, j’avais pas peur non plus de l’immensité de mon amour pour Daren. Et pourtant j’aurai eu de quoi. J’étais fière, indépendante et présumément indomptable et voila que je me surprenais à aimer ce sentiment d’aliénation que me procurait sa présence, j’en redemandais même. J’avais pas peur de le direce que j’aimais pas c’était surtout la façon dont c’était sorti. J’assumais plutôt deux fois qu’une, c’était la meilleure des adrénalines. L‘aimer c’était voir une vague de 50mètres, le truc énorme que tu peux voir qu’en rêve, tu la vois et t’hésites... normal... puis tu te décides et là tu peux plus faire marche arrière tu la prends et tu sais que la chute serait être fatale -au mieux tu meurs au pire t’es en mille morceaux- mais tu sais aussi que c’est exceptionnel, grisant, et que si t’étais passé à côté ta vie ça aurait était bien pâle. La peur c’était venu avec l’accident et là j’avais perdu tout contrôle, tout repères, le sol se dérobait sous mes pieds, j’étais happée par un putain de tourbillon et je pouvais rien faire pour m’en sortir...juste attendre. Attendre je savais pas faire...j’avais pas appris ce mot, dans ma tête il y avait toujours quelque chose à faire. Depuis, j’avais appris que j’étais fragile...le truc que je voulais jamais être.
Je restais blottie contre lui, réfléchissant à ce qu’il venait de dire.

Je me sous-estime pas... jamais eu le temps toujours occupée à faire mieux, à viser plus haut... c’est juste que j’ai pas toujours été comme ça. Y a pas si longtemps j’les trouvais cons les gens qui avaient peur et maintenant je leur ressemble.

Je me frayais un chemin vers ses lèvres. A vrai dire j’m’attendais pas à ce qu’il me dise qu’il m’aimait. Je vivais dans l’instant et puis j’avais toujours préféré les gestes aux paroles. Il était là c’était surtout ça qui comptait.

J’ai pas besoin de mots, j’ai juste besoin de...

Je lâchai un soupir.

Continues juste de passer me voir après les courses...ou envoie un texto comme tu veux.