Baby's knocking
S. Lena Stam & Lewis R. Halverson « Pour lundi, revoyez la loi d'habeas corpus et rédigez un commentaire, que je ramasserais, alors pas de bâclage jeunes gens » La sonnerie stridente de l'université, annonçant la fin des cours de la journée, ponctua la fin de la phrase de l'enseignant, qui se détourna de ses élèves pour effacer son tableau, conscient que l'attention générale était définitivement perdue. Tels des automates, les étudiants se levèrent d'un même mouvement, et commencèrent à ranger leurs affaires, tout en discutant avec enthousiasme de leurs projets de la soirée. Lewis referma tranquillement son manuel et s'empressa de réunir ses notes afin de n'égarer aucune de ses notes. Il savait déjà comment sa fin de journée allait se dérouler. Il rentrerait chez lui, s'installerait durant une petite demi-heure devant la télévision afin d'assister aux informations. Puis, il préparerait maladroitement un repas à sa tante qu'il placerait dans le micro-ondes. Naturellement, il se contenterait lui-même d'un sandwich, avant de passer à son devoir. Sa tante étant de garde à l'hôpital, il n'aurait rien de mieux à faire. Le jeune homme ramena sa chaise contre son bureau, avant de passer la lanière de son sac bandoulière sur l'une de ses épaules. Distraitement, il salua son professeur, avant de franchir le seuil de la porte. Il se retrouva immédiatement emporter par le flot des élèves, pressés d'accéder à la sortie. Sans effort, il se laissa aller, conscient qu'il serait de toute manière inutile de forcer le passage face à la densité de la foule.
Cela faisait désormais plusieurs mois que le jeune homme vivait de manière permanente chez sa tante, établie depuis de nombreuses années à Sydney. Le jeune californien avait décidé de se saisir de son indépendance et, de quitter le nid familial. Il était plus que fatigué de devoir subir la déception de son paternel durant le peu de temps qu'ils passaient ensemble. Il y a quelques temps, Lewis avait été mêlé à une affaire judiciaire avec laquelle il n'avait strictement aucun rapport. Le jeune Halverson en avait assez d'assurer son innocence à ses parents, lorsqu'il voyait ses arguments passé sous leurs yeux désabusés comme une lettre à la poste. Sans considération. Désormais, il pouvait s'occuper de lui, de ses projets professionnels tranquillement. Bien entendu, ses parents ne savaient pas que leur fils, au lieu de suivre une filière de médecine, participait aux cours de droits, afin d'obtenir un diplôme. C'était un détail qu'il avait préféré passer sous silence. Après tout, ils payaient ses études, et ne leur offrirait aucune raison de lui retirer ce bénéfice financier.
Lorsqu'ils atteignirent la sortie de l'établissement, la foule d'étudiants s'élança vers l'extérieur, désireux de vaquer le plus rapidement possible à leurs projets. Lewis s'écarta légèrement du flot afin de ne pas se faire inutilement bousculer, et tenta de rejoindre le parking de l'université. Bien qu'il soit déjà déjà cinq heures et demie, le soleil brillait clairement dans le ciel, et une chaleur presque étouffante s'abattait sur les australiens. Paraît-il que c'était une chose tout à fait naturelle en Australie où les saisons étaient inversées avec le reste du globe. Lewis n'était pas encore parvenu à bien s'y adapter. Depuis son plus jeune âge, il avait l'habitude de rendre visite à sa tante durant le mois de juillet, lorsque les températures étaient bien plus fraîches qu'à cette période de l'année. Il lui tardait que le temps perde quelques degrés. Le jeune homme se redressa, cherchant son véhicule du regard.
Il finit par la repérer à l'extrémité de la rangée de voitures étincelantes. Il conduisait une charmante petite audi A3 gris métallisée, que son père lui avait offerte quelques années plus tôt. Lewis pouvait s'étonner qu'il ne lui en ait pas repris les clés, mais il n'allait certainement pas s'en plaindre. Il avança rapidement, cherchant ses clés dans son sac. Il pressa l'un des boutons de la commande, et le coffre s'ouvrit dans un déclic sourd. Le jeune homme y balança sans ménagement son sac de cours. C'est à ce moment là qu'il repéra à la périphérie de son champs de vision la présence d'une jeune femme pliée en deux. Lewis la reconnue presque aussitôt : c'était Lena ! Il se précipita vers elle, une mine anxieuse s'installant sur ses traits :
« Hé hé! Sawyer ! Tu te sens bien ? Viens t'asseoir par-là ». Le jeune homme l'attira et la contraignit à se poser sur le bord de son coffre. Le californien s'accroupit afin de pouvoir la regarder dans les yeux et posa une main sur son épaule :
« Est-ce que ça va ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu as besoin d'un médecin ? » la bombarda t'il de questions avec inquiétude. Comble de l'ironie, une futur médecin qui aurait besoin d'un médecin...