Un garçon au grand coeur.

Il parait que la vie c’est le meilleur cadeau que l’on puisse nous faire. Pour ma part être la fille de deux personnes ingrate à ce point, n’était pas réellement un cadeau. Non, je leur en voulait d’être mes parents, je ne les aimais pas, ou plus, j’avais toujours cru qu’un jour en comprenant le lien qui m’unissait à Gaylwen, ils s’arrêteraient de vouloir nous séparer…Je me rappelais très bien la fois ou j’avais connu Pandorà, ou mes parents m’avaient alors poussé a trainer avec elle pour que je délaisse mon amour, le seul et unique amour de ma vie… Rebelle, je n’avais pas écouté mes parents…Non, la vie n’était pas le meilleur cadeau qu’il soit… Car plus j’avançais dans ma vie et plus je voulais mourir. Pourquoi mettre jeter sur un mec armé ? Pour qu’il me tue tout simplement et encore… il m’avait simplement raté me tira alors dans l’épaule. Je n’avais pas de chance… J’aurais très bien pu mourir ce jour là, mais non, le destin en avait décidé autrement… Pourquoi ? Je n’en savais rien… Je me laissais, dans l’abandon, croulant alors sous l’alcool… J’oubliais les nombreuses fois ou Ashelina m’avait alors envoyé a contre cœur dans des centres de désintoxication… A peine sevré, a peine sorti, je reprenais l’alcool sans m’en lasser. Je buvais, buvais a ne plus en finir, au point de vouloir crever sous cette boisson si désaltérante…

Elle me faisait tout simplement oublié le jour ou mes parents m’ont mit de force dans cette avion il y a huit ans, pour enfin me séparer de Gaylwen. Ils avaient gagnés… Aujourd’hui il était marié et il avait surement plein de gosse. Il aimait les gosses… J’aimais les gosses. Plus maintenant. Je ne voulais pas me marier, ni même avoir des gosses si ce n’était pas avec lui… Et il était clair que je ne changerais pas d’avis, j’étais quelqu’un de borné et d’entêtée…. Je ne changeais pas d’avis comme ça… Si seulement j’avais su qu’un jour je reviendrais sur Sydney… Je n’y aurais pas cru car je ne voulais pas y retourner, mais ma mère m’y contraignait, cette femme que je n’aimais pas, que je ne considérais même pas comme ma mère qui m’avait pourri ma vie… J’étais à présent, celle qui détenait, sa vie, son avenir, et il était clair que j’allais alors, lui pourrir la vie… Si seulement je pouvais la tuer de mes propres mains, je n’hésiterais pas une seule seconde. Mais j’étais quelqu’un d’intelligent et de réfléchit. Ma vie était déjà assez foutue comme sa… Aucun diplôme, seulement le bac avec mention très bien, une entrée pour Harvard que j’avais décliné… Deux ans d’avance pour rien, tout sa a cause de mes parents qui en avait décidés ainsi… Si seulement j’avais pu prévoir que Gaylwen serait serveur dans un bar… Je n’y serais jamais entré… Je ne voulais pas le voir, je ne voulais pas ressentir cette peur qui me tuer de l’intérieur, qui me rappelait qu’il n’était plus mon fiancé, qu’il n’était plus rien, et qu’aujourd’hui, il m’avait totalement oublié pour se marier avec une autre femme… Une femme avec surement plus de poitrine, une femme beaucoup plus belle que moi…

Jouait-il a cap ou pas cap avec elle ? Je n’en savais rien… J’étais folle, folle de rage… Le voir, la travailler, lui parler, entendre le son de sa voix qui tait au passage un peu plus grave qu’à l’époque… Son corps changeait, métamorphosait… oui il était un peu plus fin mais surtout encore plus musclé… Il était beau, horriblement beau et tentant… Je me rappelais encore de nos moments dans ma chambre alors que l’on découvrait nos corps… C’était du passé… Oui, du passé… Mais malheureusement, je ne voulais pas vivre dans le présent, je m’accrochais à notre passé, nos quatorze ans d’amitié, d’amour, de folie… Je m’y accrochais comme je le pouvais. Mais pour le moment, je devais quitter ce bar. Sans rien dire, payant mes consommations d’alcool, je pris mon sac et parti alors hors de ce bar. Sans me retourner, je ne le pouvais pas, je ne voulais pas craquer devant lui, pas lui montrer que j’étais devenu une épave, qui buvait et qui fumer tout simplement pour essayer de l’oublier… Mais en quatre ans, jamais, non jamais je ne l’avais oublié… Ouvrant la pote, je la refermais aussitôt et parti vers la droite, pour ne pas être vu par lui… Je ne voulais pas qu’il me voit non… Lâchant mon sac le laissant tomber sur le sol je posais mon front contre le mur, laissant alors les larmes couler le long de mes joues. Je l’aimais encore, c’était irrévocable. Irrémédiable. L’amour que j’avais pour lui depuis mes deux ans… Oui… Depuis tout ce temps je l’aimais, je l’aimais depuis vingt deux ans… Laissant échapper un gémissement de ma bouche, je frappais le mur de mon poing fermait. Pleurant de plus belle je me reculais pour passer mes mains dans mes cheveux, tournant autour de moi-même, je ne reconnaissais plus rien, j’étais totalement paumée. Sydney avait changé en huit ans… Mes mains dans mes cheveux je me laissais alors tomber contre le mur en pleurant de plus belle. J’avais tout perdu, je l’avais perdu, j’avais perdu le seul homme que j’aimais… Le seul qui connaissait tout de moi…

Une journée de plus en moins à faire! C'était ce que Sam se disait tous les soirs lorsque sa journée touchait à sa fin. C'était une manière de s'encourager lui-même, se motiver à ce que le jour d'après soit encore meilleur que celui qui s'achevait à présent. C'était entre autre une des choses qu'on lui avait appris lors de sa cure de désintoxication; il y a d'autres jours derrière la montagne. L'infirmière qui s'occupait de lui là-bas était une Suissesse alors on comprend mieux le sens de cette expression car elle ne pourrait pas venir de la bouche d'une Anglaise ou d'une Australienne. Depuis le petit mois que Sam était arrivé dans la métropole Australienne, pas un jour ne s'était passé sans qu'il soit fatigué le soir, il n'avait pas eu une seule journée à lui, et là il avait besoin d'un break; entre le boulot, le déménagement, l'intégration dans la grande ville Australienne, bref, il avait été assez occupé.

Exceptionnellement, ce soir là, Sam rentra tard du travail. Il venait à peine de quitter l'agence dans laquelle il travaillait et avait décidé de rentrer à pieds afin de profiter de la douceur de cette soirée et d'un ciel magnifiquement étoilé. Il avait bien sur hâte de retrouver son appartement et son chien Peanut, de pouvoir se poser sur son balcon avec un verre de limonade et souffler un peu. Chaque fois qu'il rentrait à pieds depuis le travail, Sam devait passer par une rue connue très fréquentée car présence de plusieurs bars et restaurants. Cela faisait trois ans qu'il n'avait pas touché à une goutte d'alcool et il en était fier mais c'est vrai que des fois, une petite bière le soir avec des amis ça passerait bien mais le plus longtemps qu'il tenait, mieux ça serait. Le trentenaire s'autorisait une cigarette par contre, même si ce n'était pas trop recommandé pour son coeur mais il devait déjà s'interdire trop de choses alors la clope du soir il n'allait pas y renoncer tant que son coeur tiendrait le coup. Eh oui, le jeune homme est né avec une maladie de coeur, lui demandant un train de vie sain et surtout sans efforts physiques. Il avait grandit en regardant les autres enfants jouer à la place de jeux ou ses camarades de classe pratiquer l'heure de gym à l'école. L'avantage c'est que pendant ce temps, il avait pu développer son sens unique de la photographie.

Le jeune homme adorait cette ville, vraiment, elle était pleine de couleur et la nuit toutes les lumières des terrasses s'allumaient et on avait l'impression d'être sous des étoiles de toutes sortes de couleurs. On pouvait entendre de la musique sortant des bars et des gens rires à s'en tordre le ventre. Le photographe passa devant un bar rempli de personnes, mais ce ne fut pas cela qui l'interpela. Une jeune femme était appuyée contre le mur, la tête entre ses deux mains et son sac à main à côté d'elle. Sam fronça les sourcils et s'arrêta, observant très rapidement la situation. La jeune femme était en pleurs et une de ses deux mains était rouge avec quelques gouttes de sang commençant à couler sur le dos de sa main. Evidemment, Sam n'allait pas passer son chemin comme ça, ce n'était pas du tout dans sa nature. D'un pas rapide, il s'approcha de la jeune femme et posa un main sur son épaule "Hey... Mademoiselle. Vous allez bien?" Sans même attendre une réponse de la jeune femme, Sam retira sa propre veste et la mit autour des épaules de l'inconnue qui avait vraiment l'air mal. Elle sentait l'alcool, ce qui fit grimacer le jeune homme. Sentir l'odeur de la vodka ou de la tequila était comme du sang humain pour un vampire, mais c'était le cadet de ses soucis pour l'instant "Mademoiselle? Répondez-moi... Vous pouvez me dire quel est votre nom?"demanda-t-il très doucement afin de ne pas brusquer la jeune femme

Parfois la vie peut être compliquée, et aujourd’hui elle l’était particulièrement… Oui, surtout depuis que j’avais retrouvé mon fiancé, mon ex fiancé plus exactement… Comment faire ? Franchement, je n’en savais rien, il était là, il était a nouveau dans ma vie, alors que je luttais depuis quatre ans pour l’oublier, comme lui l’avait fait en allant se marier… Je ne pouvais plus, je ne pouvais plus vivre ainsi, je ne pouvais pas continuer d’espérer l’oublier, c’était impossible. Il était malheureusement ancré en moi pour l’éternité, jusqu’à ce que je rende mon dernier souffle. Ma vie était donc condamnée à être horrible, je ne serais qu’une simple femme, sans étude, car j’avais tout arrêté pour lui pour travailler, avoir de l’argent pour revenir en Australie… Une femme qui fait du strip le soir dans un bar pour mec et voilà… Les hommes regarderont mon corps, sans pouvoir le toucher, je n’aurais pas droit au mariage, ni au fait d’avoir des enfants, je serais simplement Shanae, ou Cassie la meuf qui fait du strip dans le bar du coin… J’étais damnée a faire cela toute ma vie… Pauvre sans un sous a essayer de m’en sortir…

On ne pouvait pas dire que j’avais de la chance, non je n’en avais pas, vraiment pas… Assise dans cette rue, devant son bar, j’essayais tant bien que mal de cesser mes pleures… Mais je n’y arrivais pas, je ne pouvais pas. C’était comme le rayer de ma vie d’un seul coup de baguette magique. Non… Gaylwen resterait à tout jamais dans mon cœur et ma tête… Les yeux rivés sur mes genoux j’essayais de me contrôler, pourtant je m’en fichais que l’on puisse me voir dans cette état, je n’étais pas le genre de fille qui faisait attention à l’attention des autres, non loin de là même… Tout à coup, je sentais une main se poser sur mon épaule. Merde non il était sorti il avait voulu voir si j’étais toujours la … Non, oh non, je ne voulais pas qu’il me voit ainsi. « Hey... Mademoiselle. Vous allez bien? » Cette voix. Je ne la connaissais pas. Plissant le nez, je ne savais pas quoi faire. Relever le visage, me montrer le maquillage coulant et lui dire quoi ? Je ne connaissais pas cette voix… Le cœur s’emballant, je déglutissais longuement en sentant alors sa veste se poser autour de mes épaules. Mais qu’est ce qu’il faisait là ? Fermant doucement les yeux, je me sentais horriblement bien. On s’occupait de moi. J’aurais tellement voulu que sa soit Gaylwen…

Mais non, un inconnu s’occupait de moi, lui au moins il prêtait attention à ma petite personne… Il ne m’ignorait pas comme mon ex fiancé… Inspirant doucement, je passais ma langue sur mes lèvres pour les humidifier. « Mademoiselle? Répondez-moi... Vous pouvez me dire quel est votre nom? » Frissonnant une nouvelle fois, j’enlevais alors mes mains de mes cheveux voyant alors que ma main saignait. Fronçant les sourcils, j’avais frappé un peu trop fort ? Je n’avais même pas senti la douleur. Relevant un regard vers lui, je le baissais automatiquement essuyant du mien que je pouvais de mes doigts le maquillage qui avait dû couler. « Shanae… Je m’appelle Shanae » dis-je doucement dans un murmure tout de même audible. Reniflant longuement, je toussais quelque peu en me relevant lentement. Clignant des yeux, je regardais rapidement vers le bar et les alentours, il n’était pas sorti… Heureusement, mais à la fois j’aurais tellement qu’il me rattrape… Qu’il ait cette idée de me rattraper pour ne pas me laisser partir… Me baissant j’attrapais mon sac le glissant sur mon épaule.

« Je… Hum… Merci pour la veste… Je… Merci vraiment » dis-je en plantant mes yeux bleus dans les siens tout aussi bleus. Un léger sourire aux bouts des lèvres, je la mordis doucement en détournant le regard. « Je vais bien… Enfin… Non mais oui… Non en fait… ça ne va pas du tout. » Dis-je en me remettant à pleurer comme une idiote sans pouvoir me retenir. Les larmes devaient couler, elles devaient sortir, je devais évacuer tout ce que j’avais ressentis dans ce bar, toute cette tension… Je l’aimais, c’était irrémédiable malheureusement… J’étais condamné à un amour a sens unique… « Pardon, oh pardon… Je monopolise votre veste et en plus je n’arrête pas de pleurer… » Rajoutais-je doucement en reniflant bêtement enfouissant alors mon visage dans mes mains.

On disait souvent de Sam qu'il était quelqu'un de mou, de trop gentil, que sa bonté allait le perdre un jour mais c'était sa nature. Combien de fois dans sa vie on l'avait aidé et qu'il s'en était sentit tellement bien après. Y a certaine phase dans une vie ou c'est juste impossible de rester seul, de se battre seul contre tous nos problèmes, contre les gens aux alentours... Jamais le jeune homme ne remercierait assez le ciel de lui avoir fait cette punition - pensant à son overdose - il en était sortit vivant, changé et même si irrévocablement on savait que la race humaine était surtout composée de sinistre abrutis, Sam persistait à voir le bien en chaque être humain. Bien sur, il n'était pas si naïf, il savait reconnaître qui avait besoin d'aide, qui en serait reconnaissant et qui n'était pas honnête et allait se moquer de sa tête. Ce n'est pas simplement le fait de vouloir être aimé ou quoi que ce soit mais c'est aussi pour sa propre conscience car si la vie lui a redonné une chance ce n'est pas pour regarder les autres sombrer.

Quelques jours auparavant, il était venu en aide à une jeune femme au port. Elle dealait avec un homme louche et Sam n'avait pas pu rester là, à regarder sans rien faire. Il ne voulait pas qu'elle passe par ce que lui avait passé, il voulait l'aider avant qu'il ne soit trop tard, qu'elle fasse une overdose et qu'elle soit envoyé en centre de désintoxication ou pire qu'elle meurt, la quantité de drogue dans son sang étant trop grande.
Un ex toxicomane dira toujours la même chose, les centres prévu pour les personnes souffrant d'addiction sont bien aménagé, on est bien nourrit, on s'occupe de nous etc mais jamais il ne souhaiterait à qui que ce soit - même pas son pire ennemi - de finir dans ce genre d'établissement. Le sevrage est vraiment long et très douloureux. Notre corps et en manque, mais je ne vous parle pas d'un manque comme les gens d'aujourd'hui quand ils n'ont pas eu leur café le matin, non le manque vraiment qui vous tord les tripes et que vous perdez la tête. Pourquoi croyez vous que le périmètre du centre est balisé de barrière et qu'il y a une barre transversale à chaque fenêtre de chambre? Les gens n'en peuvent plus et préfèrent souvent se suicider. C'est comme si le sang qui coulait dans vos veines n'était que feu et les premières semaines sont vraiment les plus douloureuses...

En voyant la jeune femme ainsi, Sam lui caressa doucement les cheveux "Ne bougez pas Shanae, je reviens de suite" c'est comme si le jeune homme avait un don pour rassurer et calmer les gens. Il laissa la jeune femme ainsi et alla vite dans un restaurant italien en face du bar ou il venait de trouver la jeune femme, et alla demander une poche de glace. Les gens en Australie sont très aimables et gentils, en plus lorsque vous êtes anglais et que votre accent est très distinct on vous aime déjà d'entrée. Après avoir emballé la poche de glace dans une serviette du restaurant, Sam retourna vers Shanae. Il prit délicatement la main de la jeune femme et posa la glace dessus "C'est pas agréble je sais, mais ça va aténuer la douleur" Les gens passant dans la ruelle très fréquentée ne s'arrêtaient même pas, voyant que le trentenaire avait la situation en main. Il fouilla dans la poche de sa chemise et appela un taxi afin de ramener la jeune femme chez lui. Il pourrait ainsi garder un oeil sur elle le temps qu'elle se calme et qu'elle déssoule aussi "Vous pensez pouvoir vous lever?" La jeune femme fit un vague hochement de tête, elle avait vraiment l'air exténuée. Sam passa son bras derrière son dos et attrapa sa propre main sur l'autre côté de la jeune femme afin de la lever en douceur. Un taxi ne tarda pas à arriver, heureusement "Ca va aller, ne vous inquiétez pas" Il ne connaissait pas l'histoire de l'inconnue, pourquoi elle était dans cet état, mais c'était le genre de phrase qui faisait toujours du bien, même quand on va très mal.

J’étais en quelque sorte une fille qui n’avait aucune volonté. Qui n’en avait plus. Oui je l’avais perdue il y a quatre ans quand mon ex belle mère m’avait alors annoncé que mon ex fiancé se mariait. Je n’y croyais pas et pourtant c’était bien vrai… En quatre ans il avait eu le temps de m’oublier, lui… J’avais du faire avec et depuis ce jour la, ma force, ma volonté de me battre avait disparue… Je ne voulais plus vivre, d’ailleurs je ne vivais plus je survivais. J’étais tombé d’alcool comme une idiote… Pensant que sa me ferait oublier Gaylwen… Parfois j’y arrivais, mais coucher avec un homme en l’appelant par le prénom de mon ex fiancé, ce n’était en rien plaisant. Je n’étais pas addict a l’alcool non, j’avais juste l’habitude d’en boire. Je tenais des jours sans boire, la preuve trois jours sans boire et sans ressentir le besoin… C’est juste que je n’aie… aucune limite quand je commence… J’étais une fille bien, malgré mes quelques allez retour dans les centres de désintoxications… La première fois car Ashelina avait peur pour moi…

La secondes car l’hôpital avait déjà marqué mon nom et qu’au prochain coma… J’y avais droit… Génial… La troisième ? Je ne m’en rappel même plus tant j’avais été mal en point. Je replongeais tout le temps. L’alcool était ma délivrance. En fait pas du tout… Puisque même sous alcool je pensais à lui… J’avais foirée ma vie… Alors autant crever de quelque chose et vite… Je n’étais plus la même Cassie, je n’étais plus cette fille brillante qui a sauté deux classe et qui sans buché ramène des dix huit ou des vingt, non je suis Cassie la fille qui a arrêter ses études après le bac pour essayer de se sortir de cette galère dans laquelle ses parents l’ont foutue. M’envoyer aux states sans argent sans rien… Devant travailler, à la limite de la prostitution pour essayer d’avoir de l’argent… Ce n’était pas une vie… Non… Et aujourd’hui tout basculait. Le passé resurgissait à nouveau et il était bien présent. C’était quelque chose d’horrible… Surprenant, frustrant… Et cet homme qui lui ne me connaissait pas et qui essayait de m’aider. Combien de gens le ferait ? Combien de gens se serait arrêté dans cette rue si lui ne c’était pas arrêté ? Je n’en savais rien, a vrai dire je m’en fou complètement.

Je n’étais pas une fille qui cherchait à être aidé. Mais lui, le fait qu’il se soit arrêté… Enfin un homme de bien. Enfin… Peut être que si je n’aimais pas, ou plus Gaylwen j’aurais pu me jeter dans ses bras et le draguer, ou j’en sais rien… Je n’ai jamais dragué d’homme… Mais… Un type bien sa ne court pas les rues comme ça… « Ne bougez pas Shanae, je reviens de suite » Déglutissant longuement, je le regardais partir au loin. Qu’est ce qu’il faisait. Soufflant longuement, je toussais fortement, entre l’alcool, la tristesse et la conversation avec Gaylwen, mon corps n’avait pas pu supporter le stresse, la nervosité et surtout toutes ses émotions fortes. J’étais une épave. Je craquais enfin, réellement depuis longtemps. Il fallait que sa sorte. Et sa faisait un bien fou de pleurer à nouveau. Depuis combien de temps n’avais-je pas pleuré ? Du moins pour Gaylwen. Puisqu’il y a quatre jours quand on m’a annoncé la mort de mon grand frère j’avais été anéantit, mais ce n’était pas les même émotions. Lorsque l’inconnue revint, c’est vrai… Je ne savais pas son prénom…

Me pinçant les lèvres, je le regardais mettre la poche de glace sur ma main. Gémissant doucement, je fermais les yeux. Je n’avais même pas réalisait à quel point sa pouvait être douloureux. Relevant le regard vers le sien, je le regardais longuement. Ses yeux bleus, ses cheveux bruns... bons sang il me rappelait Gaylwen. Détournant le regard je me pinçais le nez en inspirant longuement. « C'est pas agréble je sais, mais ça va aténuer la douleur » Souriant doucement, je regardais alors la poche sur ma main. « Ne vous inquiétez pas, je n’avais pas encore senti la douleur… Mais merci vraiment, de vous occuper de moi… » Lâchais-je d’une voix coupé par les pleures. « Vous pensez pouvoir vous lever? » Fronçant les sourcils, je relevais le regard vers lui en soupirant. Je n’en savais foutrement rien. Je tremblais comme une feuille morte… Et marcher avec des talons aiguilles de près dix centimètres, ce n’était pas le bon moyen… Son bras passant dans mon dos, je m’accrochais alors à lui pour me lever attrapant son avant bras pour me tenir. Ne le lâchant pas une fois debout, je titubais légèrement m’accrochant de plus belle à lui. Un taxi venait d’arriver. Ou est ce qu’il m’amenait ? Devais-je avoir peur ? Non il m’inspirait trop confiance… Nous n’étions pas dans un film… « Ca va aller, ne vous inquiétez pas » Souriant doucement, je serrais un peu plus ma main sur son avant bras. « Merci… Mais pitié arrêtez de me vouvoyez, j’ai l’impression d’être une vieille dame… » Soufflais-je doucement en rigolant nerveusement. Séchant quelque peu mes larmes je tournais un regard vers le bar tout en frissonnant. Gaylwen… Passant ma langue sur mes lèvres je me tournais alors vers l’inconnue. « Votre prénom ? Je ne connais même pas votre prénom… J’aimerai savoir qui s’occupe de moi » murmurais-je en le regardant droit dans les yeux tout en lui faisant un faible sourire, mes jambes tremblant continuellement.

Quand on est enfant, on nous apprend à ne pas parler aux inconnus et à ne surtout pas monter dans leur voiture. Evidemment, Sam était quelqu'un de confiance et l'idée que la jeune femme puisse se méfier lui avait bien sur traversé l'esprit, d'un côté elle était trop saoule pour lui expliquer quoi que ce soit. Elle avait peut-être les idées claires mais il ne fallait pas qu'il lui parle trop, afin qu'elle n'ait pas trop d'information et qu'elle les mélanges. Tout cela, il l'avait apprit au centre de désintoxication et en grande partie rien qu'en observant les infirmières et les médecins qui s'occupaient de lui.

La jeune femme lui demanda de ne pas la vouvoyez, car elle n'était pas vieille. Cette remarque le fit rire "De nous deux c'est moi le plus âgé alors si je te disais vous c'était par politesse" N'oublions pas que Sam est anglais donc les bonnes manières il les a apprises au berceau avant même de savoir dire papa ou maman. Souvent, on demandait au trentenaire s'il faisait une fixation sur son âge, sous-entendant la fameuse crise de la trentaine. Cette expression le faisait bien rire, l'être humain fait durant toute sa vie des crises pour un oui ou pour un non - surtout pour un non. Oui, il n'aimait pas trop se rappeler de son âge car il n'avait pas l'impression d'avoir accompli quoi que soit durant les 15 dernières années, mais Sam allait être le genre d'homme à profiter de sa jeunesse à trente ans mafois. Shanae lui demanda comment il s'appelait "Moi c'est Sam"

Le taxi se gara sur le côté du trottoir et le jeune homme, tenant toujours la jeune femme, ouvrit la portière arrière et l'aida à se glisser sur la banquette arrière. Il s'installa à ses côtés, ferma la porte et indiqua son adresse au conducteur de taxi. Une fois qu'il eut démarré, Sam referma bien sa veste autour de la jeune femme afin qu'elle ne prenne pas froid, puis il lui enleva ses hauts talons afin qu'elle n'ait pas mal et qu'elle puisse se dégourdir un peu. Il leva les yeux vers elle "Ne t'en fais pas, je ne te veux aucun mal. On va aller chez moi ou tu vas dormir et te reposer d'accord? Je ne veux pas te laisser toute seule dans cet état. Je ne te veux pas de malt" Le lendemain si elle voudrait elle pourrait lui raconter toute sa vie, ça ne le dérangerait pas, du moment qu'elle allait se calmer et se sentir mieux. Sam souleva la poche de glace qu'il avait posé sur le dos de la main de la jeune femme et constata que ça ne saignait plus, ouf. Il regarda à nouveau la jeune femme et constata que malgré la température ambiante, elle grelottait légerement. C'était à cause de la fatigue, de l'alcool, de la rage bref de son état. Sam passa un bras derrière elle, et l'attira contre son torse pour que la chaleur de son propre corps réchauffe celui de Shanae.

Une dizaine de minutes plus tard, le taxi se gara dans une allée, celle de son appartement. Sam paya la course au conducteur, puis reprit la jeune femme de manière à l'aider de sortir du taxi. Ils marchèrent très lentement en direction de la porte d'entrée afin de ne pas écorcher ses pieds nus à elle. Une fois que la porte d'entrée fut ouverte, Sam déposa délicatement la jeune femme dans son canapé et s'en alla préparer son lit. Il mit des draps propres et une petite bassine à côté si jamais elle se sentait mal durant la nuit. Il ferma les rideaux et alla rechercher la jeune femme, l'aida à nouveau à marcher et la fit s'assoir sur son lit. Il sortit un tshirt et un de ses calçons et les posa à côté d'elle "Tu peux te changer, si jamais je dors sur le canapé, hésite pas à venir me réveiller si quelque chose ne va pas" Sam alla chercher les escarpins et le sac à main de la jeune femme au salon afin de les mettre sur la commande dans sa chambre "Tu veux que je reste un peu ou tu vas t'endormir?"

Quand j’étais petite, ms parents m’avaient toujours dit de ne jamais parler aux inconnus et surtout de ne pas leurs prêter attention. Je n’avais jamais été seule dans la rue de toute façon, j’étais toujours avec mon frère ou Gaylwen. C’était ainsi, je ne sortais jamais seule et aucun inconnu ne m’avait accosté. Mais depuis que je n’étais plus avec mon frère ou bien même Gaylwen, combien de gens m’avait accosté ? Je ne les comptais plus. A vrai dire j’étais maintenant grande et je savais très bien me défendre. J’avais appris a me battre j’avais appris à ne pas être faible a savoir frapper la ou sa faisait mal. Puis j’avais de la force. C’est peut être con mais étant danseuse professionnelle, j’en ais sacrément bavé. J’avais certes perdu du poids, mais on nous avait musclés oui, on était musclé et il m’arrivait de faire n’importe quel sport pour me défouler. J’aimais par exemple faire du surf ou bien même un bon footing pour me changer les idées. J’aimais sentir l’adrénaline sortir de mon corps, j’aimais tellement le sport. C’était ma façon de m’évader en quelque sorte. Mais l’alcool m’aidait aussi, il était clair que je ne pouvais pas le renier… Non… L’alcool m’aider beaucoup, malheureusement…

« De nous deux c'est moi le plus âgé alors si je te disais vous c'était par politesse » Regardant mon inconnu, je lui fis un léger sourire. Il était vraiment trop chou. Il devait avoir quoi ? Trois, quatre ans de plus que moi ? Je n’en savais rien… Reniflant doucement, je m’accrochais toujours à lui. « Hum, c’est gentil, t’es un type bien toi ! » Dis-je en baillant légèrement, essayant de m’étirer quelque peu. Regardant droit devant moi, j’essayais de ne pas penser au fait qu’il se trouvait à moi de quinze mètre de moi, l’homme de ma vie, celui que j’aimais depuis tout ce temps, celui que je voulais épouser, a qui je voulais faire des enfants… Mais tout ceci était totalement impossible… Oui, car il ne m’aimait plus, en huit ans il avait eu le temps de m’oublier… J’avais simplement été conne de croire qu’il aurait pu m’attendre… Trop bonne trop conne… « Moi c'est Sam » Tournant un regard vers lui, je le regardais droit dans les yeux. Sam, joli prénom. « Enchantée Sam, jolie prénom… » Soufflais-je alors, en entrant dans le taxi avec son aide. Me calant bien contre le siège, je m’attachais rapidement en frissonnant doucement. La porte se fermant, j’entendais vaguement l’adresse qu’il lui donnait. On allait chez lui alors ? Sans rien dire, je le laissais fermer sa veste sur moi. On aurait dit un ange gardien.

Comme s’il avait fait ça toute sa vie. S’occuper des gens en détresse. Peut être était il dans un métier de la sorte ? Secouriste ? Un truc du style… Je n’en savais strictement rien. Sans que je ne m’y attende, il enleva mes chaussures. Rougissant doucement, je n’avais pas pour habitude qu’un homme s’occupe de moi, du moins plus depuis huit ans. D’habitude c’était Gaylwen… Quand j’étais fatigué, il me déshabillait et me mettait en pyjama… Tout ça c’était fini, aujourd’hui c’était Sam qui s’occupait de moi, Sam un inconnu. Un homme au grand cœur. « Ne t'en fais pas, je ne te veux aucun mal. On va aller chez moi ou tu vas dormir et te reposer d'accord? Je ne veux pas te laisser toute seule dans cet état. Je ne te veux pas de mal » Souriant doucement, j’aimais la façon dont il avait de s’inquiéter de ce que je pouvais penser. Je savais qu’il ne me voulait aucun mal. Il n’avait pas l’emploi à être tueur a gage ou violeur ou je ne sais quoi… Je lui faisais confiance, et si jamais je m’étais trompé, et bien que dire a part, tant pis pour moi ? Rien… La vie était tellement injuste avec moi… Tout à coup, totalement dans mes pensées, je le sentis me prendre dans ses bras.

Ecarquillant les yeux, je me retrouvais collé contre son torse. Entrouvrant la bouche, je rougissais telle une tomate. Depuis combien de temps je n’avais pas touché un homme ? Depuis combien de temps n’avais-je pas était dans les bas d’un homme ? Hormis Lewis ? A chaque fois que je couchais avec un homme, j’étais tellement bourré que je ne me rappelais pas trop de la soirée… Mais lui, certes j’avais bu, mais pas au point d’être totalement ailleurs… Me mordant la langue, je posais ma main sur son torse me mettant a l’aise aimant alors, la chaleur de son corps. Fermant les yeux, je commençais a m’endormir quand le taxi s’arrêta. Payant la course je voulu protester que je réglais au moins la moitié mais ma bouche ne s’ouvrit pas. Pieds nues, je marchais lentement jusqu’à son appartement sans le moindre souci. J’avais l’habitude d’avoir mal aux pieds… quand on faisait huit heures voir douze heures de danse par jours, les pointes abime totalement vos pieds… Je saignais même parfois, alors marcher pieds nues… Ce n’était strictement rien. Entrant il m’installa dans son canapé en s’éclipsant. Lorsqu’il revint il m’amena alors dans sa chambre me mettant sur son lit. Un t-shirt et un caleçon à mes côtés. Plissant le nez, je relevais la tête vers lui.

« Tu peux te changer, si jamais je dors sur le canapé, hésite pas à venir me réveiller si quelque chose ne va pas » Plissant les yeux, je regardais a nouveau ses affaires et le vit sortir de la chambre. Me relevant, je pris son t-shirt ne sachant pas quoi faire. Ma mère était seule… Ma mère… Pourquoi je pensais à elle tout à coup ? Qu’elle crève… Qu’elle aille au diable rejoindre mon père. « Tu veux que je reste un peu ou tu vas t'endormir? » Sursautant en le revoyant je rigolais nerveusement. « Euh, je vais… Me changer, parce que cette robe pu la clope et hum… Je vais te rejoindre sur le canapé, d’accord ? » Dis-je doucement, en posant mes mains sur son torse pour le faire reculer. Non pas que j’étais pudique, loin de la, avec la danse, j’avais l’habitude de me retrouvé dénudé avec mes collègues de travail… Mais bon… Je ne voulais pas qu’il me prenne pour ce que je n’étais pas. Le faisant légèrement sortir de la chambre, un sourire au bout des lèvres, je fermais la porte en soufflant longuement. Enlevant ma robe, me retrouvant en simple tangua j’attrapais son t-shirt et l’enfila. Il me servait presque de petite robe… Enlevant mon dessous j’enfilais rapidement son caleçon. Posant mes affaires dans mon sac j’attachais mes cheveux d’un blond immonde. Demain, coiffeur… Reniflant j’enlevais mes bijoux, excepté le collier et retourna alors dans le salon en me laissant tomber sur le canapé. Repliant mes jambes sur ma poitrine je regardais rapidement Sam. « Pourquoi tu fais ça ? Tu ne me connais pas… Et tu m’accueilles chez toi et tout… Je n’ai pas l’habitude… C’est… Hum… Bizarre, mais plaisant… Merci Sam. »

Quand le jeune homme avait observé Shanae dans le taxi il avait ressenti vraiment de la tristesse et comme une boule dans la gorge. Ca lui rappelait les soirées ou il rentrait avec des filles après des fêtes. Elles étaient complètement ivres et il allait - désolée de la vulgarité - les sauter sans scrupule. Dieu merci, il n'était plus comme ça et s'il pouvait tirer un trait sur cette partie de son passé il le ferait avec le plus grand plaisir. Finalement, Sam était une sorte d'ange gardien, comme avec Blue, lorsqu'il l'avait vue faire les mêmes conneries que lui à son âge il n'avait pas pu faire autrement que de lui venir en aide et là il recommençait avec Shanae. Evidemment, elle n'avait pas l'air d'une toxicomane mais juste d'une fille triste à qui la vie ne sourit pas toujours et qui a fait les mauvais choix... En espérant que le photographe ne croise pas tous les jours des personnes comme Shanae et Blue sinon il pourrait ouvrir son propre centre de désintoxication, voilà pourquoi on disait toujours de lui qu'il était trop gentil, Sam ne sait pas dire non, impossible ce mot ne fait pas partie de son vocabulaire.

Suite à ce qu'il lui avait demandé, la jeune femme lui répondit qu'elle allait se changer puis le rejoindre sur le canapé. Elle le fit même sortir de la chambre comme s'il allait rester pour la regarder se changer. Certes, ça fait trois qu'il n'a pas vu une femme de près mais tout de même, il a plus d'estime et de respect pour la gente féminine! Il laissa donc la jeune inconnue se changer puis alla vite sur son balcon tirer deux ou trois bouffées d'une clope, il en avait besoin - même si ce n'était pas trop recommandé - et en plus il n'avait pas eu le droit à son petit rituel de la clope sur le chemin du retour après le travail. Juste deux ou trois bouffées, pas plus, il devait s'occuper de la jeune femme. Il s'appuya contre le mur, debout sur son balcon et tira une première latte sur sa cigarette, regardant le ciel étoilé. Il adorait son appartement et la vue qu'il avait sur le port. Il pouvait voir le voilier de Blue et il se demanda si elle allait bien... Une deuxième taffe dont il en profita comme si c'était la dernière de sa vie puis il écrasa la cigarette dans le cendrier sur le rebord de la fenêtre. Il retourna à l'intérieur, laissa la baie vitrée entre ouverte puis alla voir ce qui lui restait dans le frigo pour casser la croûte. Il trouva de quoi faire des omelettes à la viande hachée, il posa tous les ingrédients sur la table de travail puis alla s'assoir dans le canapé. La jeune femme le rejoint très vite, lui demandant presque immédiatement pourquoi il faisait tout ça, mais elle le remercia aussi.

"Je ne pouvais pas te laisser comme ça, ça ne me dérange pas ne t'inquiète pas" Sam sourit "Tu te sentiras mieux après avoir dormi. Tu veux manger un petit truc?"

Est-ce que les anges gardien sa existe ? Je n’en savais rien à vrai dire je ne m’étais même jamais posé la question… Je n’en avais jamais eu trop besoin puisque j’en avais eu un des ma naissance, le fameux Gaylwen… Mais aujourd’hui que j’étais seule, lui ce Sam était là, il s’occupait de moi comme si c’était normal, comme si nous nous connaissions ou que nous étions proche. Alors qu’en fait, c’était un parfait inconnu que je ne connaissais que depuis quelques minutes… Qui dormirait chez un inconnu ? Je me le demande bien, moi en l’occurrence, je n’avais pas peur, pourquoi avoir peur ? Faire confiance aux gens, je ne savais faire que ça… J’avais fait tellement confiance, que j’avais même cru ma belle mère pendant des années… Cette femme qui me mentait à longueur de temps et de journée… Ma mère et mon père… Mais plus jamais je ne recommencerais les mêmes erreurs, non il était hors de question que je fasse les mêmes erreurs que dans le passé… Je ne le concevais vraiment pas…

Une fois changé dans les habits de Sam qui au passage sentait extrêmement bon la lessive, je me faufilais alors sur son canapé, a côtés de lui pour lui demander, pourquoi, oui pourquoi il faisait tout ceci pour moi, une parfaite inconnu. J’aurais pu être une méchante. Bon ok, une femme qui joue les durs à cuire, sa n’existe pas réellement… « Je ne pouvais pas te laisser comme ça, ça ne me dérange pas ne t'inquiète pas. Tu te sentiras mieux après avoir dormi. Tu veux manger un petit truc? » Le regardant attentivement, je posais mon menton sur mes genoux dénudés sans le quitter du regard. « T’es une sorte d’ange gardien ? Tes un type bien, ça se voit. Ta vraiment un bon fond. » Soufflais-je doucement en détournant le regard pour regarder son appartement. Très beau, quand je pense que moi, j’avais vécut pendant huit ans dans des studios pas plus grand qu’une chambre… Vive la vie… Inspirant longuement, je déglutissais en sentant l’odeur de la cigarette. Il venait de fumer.

Frissonnant, je dépliais mes jambes les tendant devant moi, pour poser mes pieds sur le sol. « Je ne veux pas trop m’imposer… Mais je ne mange pas beaucoup de toute façon voir très peu… Je me suis habitué à manger un repas par jour… Donc… ne te fait pas de souci pour moi, Sam » dis-je en regardant vers sa cuisine. Me levant doucement, je m’étirais longuement, faisant alors craquer les articulations de mon dos. Croisant les bras je me tournais alors vers lui. « Par contre, j’aimerais bien aller à la salle de bains pour me rincer le visage, le mascara qui coule, ce n’est pas top et sa me brule les yeux… » Soufflais-je doucement le plongeant à nouveau mon regard dans le sien. Marchant doucement dans le salon, je regardais attentivement, il avait bon gout, vraiment, cet homme avait du gout et j’aimais ça.

Sam ne pu pas s'empêcher de ricaner lorsqu'elle lui demanda s'il était une sorte d'ange gardien. Il n'avait pas cette prétention loin de là, tout ce qu'il voulait c'était aider du mieux qu'il pouvait les gens qui pourraient en avoir besoin. La jeune femme lui dit qu'elle ne voulait pas s'imposer, il ne retint pas, si elle le dérangeait il ne lui aurait pas demandé si elle voulait manger quelque chose et il l'aurait encore moins ramené chez lui. Le fait qu'elle ne mange qu'un repas par jour était très mauvais et c'était une habitude qu'il allait essayer de lui changer. Il n'était pas son père - quoi que la jeune femme avait l'air extrêmement jeune - mais il ne pouvait pas la laisser se détruire ainsi "Attends, je te montre où est la salle de bain" il se leva et alla dans sa chambre vers une porte "Voilà" il sortit ce qu'il fallait à la jeune femme pour se nettoyer légerement "Désolé, je n'ai pas de démaquillant" avoua-t-il en rigolant légerement puis il quitta la pièce pour aller au salon puis à la cuisine. Il se servit un verre de limonade - bien sur! - puis commença à préparer à manger.

Il avait travaillé dur toute la journée avec Heather sur leur fameux projet sur la métropole Australienne, alors il était fatigué et il avait surtout faim car le dernier repas qu'il avait avalé datait d'il y a bien huit heures en arrière. Sam prit les trois oeufs qu'il avait sortit et les battu dans un récipient avec du lait et de la farine. Il ajouta quelques épices de et du persil haché. Ensuite, il ouvrit le paquet de viande hachée, mit de l'huile dans une poêle et attendit que ça chauffait. Une fois que ce fut prêt, il mit la viande hachée et assaisonna avec du poivre et du maggi. Quand la viande était croustillante, il versa les oeufs battus mélangé avec la farine et le lait dans la poêle et mélangea le tout. Il laissa le tout cuire pour faire une grande omelette.

La jeune femme était revenue de la salle de bain et elle continuait à observer son appartement. Sam n'était pas le genre de mec à être très bavard, en général c'est les autres qui parlent. Sa meilleure amie, Pandy, parlait tellement qu'elle avait assez de ressources pour parler à sa place à lui. Ce n'est pas qu'il est quelqu'un de réservé ou de grognon, il est juste comme ça. Le photographe était assez fier de son appartement, évidemment il ne payait rien, l'entreprise ou il travaille lui met cet appartement à disposition contre ses services et un bon salaire. Du reste, pour la décoration il avait tout commandé sur internet lors de son arrivée ici. Jour après jour il recevait des colis et il rangeait les objets comme bon lui semblait.

Sam fila très rapidement à la salle de bain afin de prendre un cachet pour Shanae, c'était le genre de médicament à faire fondre dans l'eau qui allait dissoudre petit à petit l'alcool dans le sang. C'est aussi ce qu'on prend lorsqu'on a trop mangé ou qu'on a mal à la tête, c'est très efficace. Il retourna à la cuisine, mit la pastille dans un verre d'eau puis mit deux assiettes sur son bar de cuisine avec deux fourchettes et couteaux. L'omelette étant finie, il la coupa en deux et servit un bout dans l'assiette de la jeune femme puis le reste dans son assiette "Voilà, j'espère que c'est bon"

Alors que je regardais son appartement que j’adorais fortement, il vint à mes côtés pour me montrer ou était la salle de bains. « Attends, je te montre où est la salle de bain » Le suivant j’allais alors vers sa chambre ou il ouvrit une porte allumant la lumière me montrant alors la dites pièce. « Voilà » Souriant doucement, je me tournais alors vers lui. « Merci beaucoup » Dis-je en entrant dedans alors qu’il me sorti tout ce qu’il fallait pour me rincer. Ce type était sacrément propre, l’appartement était nickel. Il n’y avait rien a redire, alors qu’en général les hommes avaient tendance à se laisser aller… « Désolé, je n'ai pas de démaquillant » Rigolant à mon tour je me tournais vers lui amusée. « Je me doute, mais bon tu sais de nos jours beaucoup de mecs se maquille hum ! » dis-je en le laissant alors partir. Rigolant encore un peu, j’allumais l’eau chaude, la laissant couler pour qu’elle soit à bonne température. Me regardant dans le miroir, on aurait dit un fantôme. J’étais pâle… très pâle de nature, et la blondeur de mes cheveux me faisait un visage dur… alors que normalement les cheveux bruns sur un visage pâle fait le même effet…

Mais pas avec moi… Je me préférais brune… Mais j’avais tellement voulu changer en ayant perdu Gaylwen… Demain c’est décidé… après trois années blondes, je redeviens brune… Il était tant à nouveau de faire du changement dans ma vie… Puis bon sang, il était blond lui aussi ! Il s’était teint en blond ! Bon sang… Destin de merde… Tirant mes cheveux bien en arrière pour ne pas les mouiller, je mis mes mains sous l’eau chaude, frissonnant de bien être. Me penchant je m’éclaboussais alors le visage pour l’humidifier. Attrapant Le gant qu’il m’avait sorti, je mis du savon dessus et commença a me frictionner le visage avec énergie, au point que ma peau devint rouge. Je marquais tellement vite… Inspirant longuement, je me rinçais alors le visage rapidement et coupa l’eau. Me séchant le visage je me regardais longuement dans le miroir. La cicatrice sur mon front était toujours présente. Le coin de la table que j’avais prise quand mon père m’avait alors frappé… Une marque à vie, me rappelant sans cesse ce fameux jour ou il avait détruit ma vie…

Gémissant doucement, je sorti alors de la pièce, éteignant la lumière pour rejoindre Sam. Sa sentait extrêmement bon dans la cuisine. Il était en train de cuisiner. Un léger sourire aux lèvres, je m’installais sur une des chaises hautes du comptoir de sa cuisine. Cet homme savait donc tout faire ? Fantastique… Je n’avais vraiment pas l’habitude de vivre avec des hommes moi… Le regardant couper l’omelette qu’il avait faite, je me pinçais légèrement les lèvres. J’aimais les omelettes… Vraiment, je ne me faisais que ça en tant normal… Puis faut dire, que je ne pouvais pas me payer grand-chose avec mon salaire de misère… Payer mon loyer me prenait déjà tout le salaire… Obligé d’avoir deux boulots, ce n’était pas une vie… Mais maintenant que je vivais sous le toit de ma mère… Je pourrais économiser et pourquoi ne pas reprendre mes études… Mais… je n’avais pas de quoi payer l’école… Dix milles dollars, je n’avais même pas deux cents en poches… « Voilà, j'espère que c'est bon » le regardant me mettre la moitié de l’omelette dans l’assiette, je fus surprise de voir qu’il ne mangeait que ça. J’étais trop habitué a Gaylwen qui lui mangeait pour quatre.

A la cantine, il mangeait même mes plats, il les finissait et aller toujours se resservir, je ne sais combien de fois. Un vrai petit ogre. Est-ce qu’il était toujours pareil ? Mangeant pour quatre ? La gorge serrait, je passais ma main dans mes cheveux. « Merci Sam, un vrai petit cuistot dit donc ! Tien qu’à l’odeur sa a l’air super bon ! » Dis-je doucement en prenant ma fourchette et mon couteau pour commencer à couper mon repas. Soufflant légèrement dessus, je mangeais alors ma première bouchée. Un sourire aux lèvres, je le regardais rapidement. « Franchement, c’est super bon » soufflais-je en continuant alors de manger. Le regardant manger a son tour, je posais un de mes coudes sur la table. « Alors, Sam… tu fais quoi dans la vie ? A part sauver les jeunes filles malheureuses comme moi… » Dis-je en rigolant doucement, baissant mon regard qui se remplissait à nouveau de larmes.

Si Sam était aussi démerde et qu'il savait tout gérer c'est que enfant, sa mère est morte de la même maladie de coeur que lui a, donc pendant que son père travaillait pour nourrir la famille, lui s'occupait de ses frères et soeurs. Eh oui une famille de 7 enfants, des vraies terreurs en plus! Etant le plus âgé, c'était lui qui veillait sur tout le monde; il changeait les plus petits, faisait à manger, nettoyait, rangeait bref ça demandait beaucoup de travail. Y avait eu des jours ou il n'en pouvait juste plus, allez demander à un enfant de s'occuper des autres avant de s'occuper de lui-même, de grandir d'un coup, aussi rapidement, normal que certains jours il tombait de fatigue et tombait malade. Surtout qu'avec sa maladie de coeur il s'épuise très facilement donc c'était pas évident... Aujourd'hui, il remerciait le ciel de lui avoir montré ce type de vie car à présent il sait se débrouiller seul, sans une femme qui a cet instinct en elle. Un homme est bien différent, il faut tout lui dire, lui rappeler voir passer derrière lui pour ranger ce qu'il laisse sur le chemin (ça se voit que je m'inspire de mon copain là? XD), bref allez visiter un appartement d'un homme célibataire un jour et bonne chance si vous arrivez à peine à y rentrer et si vous pouvez y respirer aussi.

Ses craintes à propos du repas furent envolées lorsque Shanea lui dit que c'était bon. Tant mieux, c'était un de ses plats préféré. C'était une fois encore l'infirmière Suisse qu'il avait eu au centre de désintoxication qui lui avait appris cette recette. Sam allait dire quelque chose quand quelqu'un attira l'attention sur lui; Peanut son chien "Ah! Désolé mon gars, je t'avais oublié!" Le chien vivait sa vie pendant que Sam n'était pas à la maison mais il fallait qu'il apprenne à se manifester car avec tout ce que le photographe fait durant sa journée, il a tendance à oublier que le canin a faim. Le trentenaire se leva et alla mettre des croquettes dans l'equelle avec un oeuf par-dessus pour un beau poil "J'en ai même oublié les bonnes manières! Shanea, Peanut, Peanut, Shanae!" Sam rigola puis retourna à sa place. La jeune femme lui demanda ce qu'il faisait dans la vie à part sauver des filles malheureuses comme elle. Sam avala ce qu'il venait de mettre dans sa bouche et s'essuya les lèvres avec une serviette "Je suis photographe" il fit un signe en direction d'un mur du salon ou étaient accrochés certains de ses plus beaux clichés, ceux qui lui ont valu la meilleur mention à ses examens d'université "N'oublie pas de boire le cachet contre la gueule de bois" dit-il en faisant un clin d'oeil à la jeune femme. C'est dans ce genre de moment qu'il se boirait bien une bière ou un Martini blanc mais bon, il se rappelait à chaque fois que le badge qu'il avait dans son porte monnaie n'était pas tombé tout seul. Cela faisait trois ans qu'il n'avait pas touché à de l'alcool "Et toi? Tu travailles?" Il demandait ça car la jeune femme était plutôt bien habillée pour sortir d'un bar donc peut-être que c'était papa qui payait tout ou bien elle avait un excellent job. Il ne voulait pas lui demander pourquoi il l'avait trouvé dans cet état devant le bar, elle lui en parlerait si elle le voudrait.

Manger, ça faisait combien d’heures que je n’avais pas mangé ? Je n’en savais trop rien… J’avais tellement prit l’habitude de ne pas manger, de simplement me laisser aller… Boire un grand verre d’eau quand j’avais faim, ou simplement une pomme, mais avec les années on s’y habitue. Je mangeais la portion d’un enfant alors que j’avais vingt quatre ans… Je n’avais malheureusement pas eu le choix. Mes parents ne me donnant pratiquement pas d’argent et n’ayant pas un boulot qui pait plus que de raison… Il était clair que chaque centime comptait pour moi… Continuant de manger le repas, au bout de six bouchées je fus carrément calé. Pinçant les lèvres, je regardais alors par la fenêtre pour voir le paysage. « Ah! Désolé mon gars, je t'avais oublié! » Haussant un sourcil, je ne compris pas de suite. Il y avait un autre homme ? Me tournant, je vis alors un chien. Souriant doucement, ce chien était magnifique. Se levant, je le regardais préparer alors le repas du petit chien. Le pauvre, j’espère qu’il ne l’oublie pas si souvent que ça… Mais a mon avis j’avais perturbé son train-train habituel…

Regardant le chien manger je plissais doucement le nez en me mordant la lèvre. « J'en ai même oublié les bonnes manières! Shanea, Peanut, Peanut, Shanae! » Souriant fortement, je regardais le chien les yeux brillant. « Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave ! Enchanté Peanut ! Jolie chien au passage ! » Dis-je doucement en le regardant manger ses croquettes. Pauvre chien, toujours à bouffer des croquettes, ça ne doit pas être si génial que cela… Alors que nous, nous avions quand même pas mal de choix, trop même parfois… « Je suis photographe » Dit-il pour répondre à ma question. Tournant le regard vers le sien, je regardais alors un magnifique tableau. Souriant doucement, je le trouvais très beau. Mon frère, aurait tellement voulu être photographe… « C’est très beau, mon frère voulait devenir photographe… Malheureusement, mes parents l’ont inscrit en fac de droit… » Soufflais-je doucement en me tournant vers lui. « N'oublie pas de boire le cachet contre la gueule de bois » Clignant des yeux, je regardais mon verre. J’avais totalement oublié.

Ce fameux cachet, combien de fois en avais-je pris ? Je ne les comptais plus. Souriant doucement a son clin d’œil, je pris le verre le remuant doucement puis le bu entièrement, d’un seul coup. « Merci pour le cachet mais, ne t’inquiète pas, je n’ai pas bu des masses… Du moins pas cette fois… » Dis-je doucement en reposant le verre sur le comptoir. Regardant mon assiette je repris ma fourchette pour manger à nouveau un morceau. Je n’avais plus faim, mais je devais quand même rester poli et manger entièrement l’assiette. « Et toi? Tu travailles? » Inspirant doucement je reposais alors ma fourchette en posant mes mains sur mes genoux. « Je travaillais… » Dis-je doucement en regardant à nouveau le chien. « Je viens de Los Angeles, je reviens sur Sydney depuis trois jours… Du coup, je cherche du travail… A la base je suis danseuse professionnelle… Mais l’opéra de Sydney ne veut pas de moi… soit disant que celui de Los Angeles n’a pas le niveau de celui-ci… Sympathique… J’ai fait quatre ans d’’étude pour rien… du coup… Je pense chercher dans les bars pour être serveuse j’ai bossé la dedans pendant huit ans… » Dis-je doucement en passant ma langue sur mes lèvres. Inspirant un long moment je le regardais attentivement un petit moment. « En fait, il y a huit ans mes parents m’ont inscrit de force a l’université d’Harvard pour être avocate… Génial… Du coup ils m’ont viré au States… Enervé j’ai démissionné de la fac en pensant qu’ils me rendraient l’argent… sauf que la fac l’a renvoyé a mes parents… du coup je me suis retrouvée à la rue… Et j’ai galéré pendant huit ans… J’ai décidé de me payer l’école de danse, mais je devais travailler le soir… Donc bon entre, l’école, le loyer et tout… Bref c’est pas la joie… » Dis-je en me sentant bien d’en parler un peu…

Comme je le disais plus haut, le jeune homme n'est pas très bavard, il préfère écouter les gens, pour ça il était une excellente épaule et oreille. Il était rôdé avec sa meilleure amie Padorà, vous la lancez sur un sujet et elle peut en parler pendant des heures et c'est exactement ce dont le trentenaire avait besoin car à force d'avoir évolué seul il avait besoin d'une présence. C'est aussi pour ça qu'il avait posé une question à Shanae, parce que c'est pas lui qui allait vraiment parler donc autant que elle, elle explique un peu ce qui se passe dans sa vie comme ça d'une part ça lui fait du bien à elle et d'autre part, lui n'est pas tout seul à supporter le silence.

A écouter un bout de l'histoire de la jeune femme, Sam comprenait qu'elle se laisse facilement aller avec la boisson alcoolisée. La vie est décidement cruelle... Sam grimaça puis posa une main réconfortante sur l'épaule de la jeune femme "Je ne vais pas te juger, je comprends que ce que tu traverses est dur et je suis sûr qu'il n'y a pas que ça. Je sais aussi qu'on t'a certainement déjà fait la morale, mais tu as en face de toi un homme qui a serré la main à la mort suite é une overdose. Si la vie n'avait pas eu des projets pour moi, je ne serais pas là pour te parler en ce moment. La roue tourne, crois-moi que si tu es là tu as des choses à accomplir et je suis certain qu'il va t'arriver de bonnes choses et que tu vas t'en sortir." Sam reprit une morse de l'omelette. De nos jour, il est vraiment dur de trouver un travail qui paie bien lorsqu'on est étudiant ou qu'on fait une quelconque école et les agences immobilières sont vraiment dures avec les jeunes qui cherchent un studio ou un appartement, il faut remplir certains critères et au contraire ne pas être ou faire certaines choses "Si tu veux, je peux parler à mon boss, on n'a jamais assez de mannequin et ça met un peu de beurre dans les épinards" La jeune femme est belle, mince et grande elle pourrait tout à fait correspondre aux critères de l'agence et poser de temps en temps, ça paie pas mal.

(Désolée j'ai pas plus d'inspi =/)

Raconter ma vie a un parfait inconnu ce n’était pas du tout dans mes habitudes… Mais bon parfois ça faisait réellement du bien. Oui car même si je ne parlais pas souvent de ma vie a grand monde, lui dire là a lui ce que je ressentais et ce que mes parents avaient fait, me faisait un bien fou, inimaginable… comme si… C’était tout à fait normal de raconter sa vie à un inconnu. Sam était un garçon gentil et surtout au grand cœur, plus on parlait et plus je m’en rendais compte. Comment passer à coté ? Franchement ? Il devait d’ailleurs forcément avoir une copine ! Un type comme lui était vraiment un homme à marier … Oui on ne pouvait pas passer à côtés… Vraiment pas… « Je ne vais pas te juger, je comprends que ce que tu traverses est dur et je suis sûr qu'il n'y a pas que ça. Je sais aussi qu'on t'a certainement déjà fait la morale, mais tu as en face de toi un homme qui a serré la main à la mort suite à une overdose. Si la vie n'avait pas eu des projets pour moi, je ne serais pas là pour te parler en ce moment. La roue tourne, crois-moi que si tu es là tu as des choses à accomplir et je suis certain qu'il va t'arriver de bonnes choses et que tu vas t'en sortir. »

Le regardant attentivement, je comprenais mieux pourquoi il était ainsi… Il avait fait une overdose… Il voulait aider les gens qui… Bon sang, je passais pour une alcoolique… tout ce que je ne voulais pas… Me mordant la lèvre, je souriais faiblement. « Si tu veux, je peux parler à mon boss, on n'a jamais assez de mannequin et ça met un peu de beurre dans les épinards » Relevant le regard, j’écarquillais les yeux. Il me proposait du travail ? Wow… Cet homme était vraiment parfait… Déglutissant longuement je posais mes coudes sur la table en soufflant légèrement. « Je vois, je suis désolée pour tout ce qui t’es arrivé…J’ai fais de nombreux coma éthylique… J’ai même était en cure de désintoxication… Mais, le mal être que j’ai me fait toujours replongé… Pourtant, je peux m’arrêter de boire pendant plusieurs jours, je ne ressens pas le manque… Je ne bois qu’en soirée… tu vois je ne suis pas la nana qui est chez elle et qui boit des le matin… » Soufflais-je doucement. Finissant rapidement mon assiette, je me levais pour débarrasser celle-ci le mettant dans l’évier pour la laver tranquillement. « C’est vrai ? tu pourrais parler à ton patron ? Sa serait sympa… T’es vraiment un type bien toi ! Ou est ta femme ? Il te faut une femme ! » Dis-je doucement en rigolant. Lavant tranquillement l’assiette, je me tournais alors vers lui. « Quand tu auras fini tu me donneras tes couverts, et pas de chichi ! Tu m’accueilles… Je peux bien faire la vaisselle ça ne me dérange pas hum… » Dis-je en regardant le chien me regarder.

Sam éait loin de consiéder la jeune femme comme étant une alcoolique, avant qu'elle lui dise qu'elle avait fait plusieurs comas il ne savait pas si c'était la première fois qu'elle finissait devant un bar en pleurs sous l'effet de l'alcool mais une fois qu'elle lui eut raconté tout ça, Sam grimaça "Je ne suis pas ton père on est d'accord mais, j'essaie juste... Tu sais ce que c'est la désintox, et j'veux que tu puisses t'en sortir autrement" Le photographe rigola lorsqu'elle lui demanda où était sa femme "J'ai l'air si vieux que ça que tu en déduis que je suis marié?" C'était mignon et drôle à la fois, cependant le sourire du jeune homme disparu petit à petit "Je suis seul. Les femmes accro aux ex toxicomane et ayant une maladie de coeur, ne courent pas les rues"

A vrai dire... Il y en avait une, mais leur relation devait rester secrète... Quelle relation d'ailleurs? C'était un peu vague mais pour expliquer la situation de manière simple, elle a vint ans - donc pas encore majeure - elle travaille avec lui comme mannequin, une quelconque relation plus qu'amicale était donc tout à fait impossible. D'une part parce que si ça arrivait au grand jour il pourrait bien finir en prison pour détournement de mineur et si à l'agence on l'apprenait il pourrait dire bye bye à son job et donc à son appartement. Le trentenaire faisait tout pour ne pas penser à elle car il s'en sentait sale. S'être éprit une petite jeunette qui a toute la vie devant elle, qui devrait plus se préoccuper de sortir et de s'amuser était tout simplement stupide et immoral. Que diraient ses parents s'il l'apprenait... Pourtant son sourire, ses yeux et sa peau lisse ne faisaient que hanter son esprit, mais il ne devait pas céder à la tentation.

Shanae enchaina son monologue pendant que le jeune homme était dans ses pensées - toutes tournées vers Summer, il préférait l'appeler Lilly - ce qui le fit revenir sur terre. Elle insista pour faire la vaisselle une fois qu'il aurait terminé, Sam rigola "Pas de soucis, si tu y tiens! Hein Peanut?" dit-il en faisant un hochement de tête à son chien. Alala, Sam et son chien c'est toute une histoire. Dès qu'il pouvait le prendre avec il le faisait, il avait été son seul compagnon lors de sa cure alors normal qu'il lui fasse la vie douce comme un brave vieux toutou "Dis... C'est à cause de tes problèmes d'argent et de travail que tu étais comme ça devant le bar?" demanda-t-il doucement en prenant la main de la jeune femme afin de voir comment allaient ses érraflures. Sam avait beau être un homme il avait des mains douces et délicates. Comme tout sport ou travail épuisant lui était interdit et que le seul truc qu'il prenait en main était son appareil photo, ses mains n'étaient pas abîmées.

Sam, cet homme était vraiment, un chic type, il n’y avait pas a redire… Vraiment pas… Il était simple, gentil, et surtout il avait l’air d’être très protecteur. Quoi de mieux ? Toutes femmes le voudrait à ces côtés c’était clair ! Le regardant attentivement, je lui fis un léger sourire du coin des lèvres. « Je ne suis pas ton père on est d'accord mais, j'essaie juste... Tu sais ce que c'est la désintox, et j'veux que tu puisses t'en sortir autrement » Fronçant les sourcils, je rigolais doucement. « De toute façon, mon père et mort, grand bien lui face… Et même s’il avait été au courant il n’aurait rien fait… Mais je te comprends… Ne t’inquiète pas. Un jour j’aurais le déclic, et peut être que sa sera demain, peut être dans un mois, mais je sais que quelque chose sera mon déclencheur… Suffit que je le trouve… » Soufflais-je doucement. Oui, un jour je l’aurais, et peut être que je l’avais eu, peut être que de revoir Gaylwen, cela me permettra de ne plus boire ? Je n’en savais rien, vraiment rien du tout… C’était bizarre et frustrant à la fois.

« J'ai l'air si vieux que ça que tu en déduis que je suis marié? » Souriant doucement, il n’avait pas l’air si vieux que cela… Bon, il était plus âgé que moi, c’était sur mais surement pas de beaucoup. « Je suis seul. Les femmes accro aux ex toxicomane et ayant une maladie de coeur, ne courent pas les rues » Boguant sur place, je plongeais mon regard dans le sien. Une maladie du cœur ? Oh… wow… Je ne m’attendais pas à pareille révélation. Je ne savais pas quoi dire ni que faire. Sa ne devait pas être facile tous les jours pour lui… Inspirant doucement, je passais ma main dans mes cheveux les tirant doucement en arrière. « Les gens qui jugent, sont des cons ! Qu’est ce qu’on sans fou que tu sois un ex toxicomane ? Ou que tu ais une maladie du cœur ? Franchement, pathétique ! Tu es un mec génial ! tu trouveras la femme parfaite pour toi ! J’en suis sûre et certaine ! » Dis-je doucement en le regardant droit dans les yeux. « Et au passage, tu n’as pas l’air si vieux que cela… Je te donne vingt sept, vingt huit ans… Certes plus vieux que moi… Mais pas plus ! » Dis-je doucement en me levant pour aller faire la vaisselle.

J’insistais d’ailleurs fortement sur ce point là, il était hors de question qu’il la fasse. Je devais au moins faire ça, je lui devais bien… Il m’hébergeait, il s’occupait de moi, je pouvais vraiment faire la vaisselle, puis j’étais tellement habitué à faire la vaisselle… « Pas de soucis, si tu y tiens! Hein Peanut? » Souriant doucement, je me tournais rapidement vers lui pour voir le chien. Ils étaient mignons tous les deux. Finissant de faire la vaisselle, je me rinçais les mains, quand tout à coup il prit ma main dans la sienne. Frissonnant doucement je plissais le nez, le laissant faire. Je n’étais pas habitué à ce genre de contact… Vraiment pas, ou du moins, plus. « Dis... C'est à cause de tes problèmes d'argent et de travail que tu étais comme ça devant le bar? » Entrouvrant la bouche, je rigolais nerveusement. Me tournant alors vers lui, je plongeais mon regard dans le sien. « Non pas du tout… C’est tellement secondaire pour moi ça… T’imagine même pas… Non… Je viens de retrouver mon ex fiancé… Après huit ans de séparation… Je l’aime toujours, je suis raide dingue de lui, et le revoir, sa m’a foutu un choc et de voir qu’on est plus en si bon terme… Mes parents m’ont envoyé de force sur New-York… Et je n’ai pas pu le prévenir… J’ai eu beau l’appeler, lui envoyer des lettres, en huit ans je n’ai jamais eu de réponses… Il m’a oublié… Après quatorze ans d’amour…. Ainsi va la vie hein… » Dis-je les yeux remplit de larme. Me mordant la lèvre, je repris doucement ma main pour la passer dans mes cheveux. Vieux tic depuis toujours à vrai dire. « Ne t’inquiète pas, je n’ai pas mal, j’ai connu pire, bien pire… » soufflais-je doucement en regardant alors le chien.

Après les dernières révélation de la jeune femme à propos de son ex fiancé, ses yeux se remplirent de larmes... Sam ne pu faire autrement que de se lever et d'aller derrière elle afin de l'enlacer doucement comme une mère le ferait avec son enfant. Il n'essayait pas de dévaloriser les problèmes de la jeune femme mais il voulait juste lui rendre la vie plus douce plus rose car comme on lui avait apprit au centre de désintoxication, dans la vie il n'y a pas que du noir ou du blanc, y a aussi du gris. Gentiment il lui frotta les bras et décida de changer de sujet

"J'ai trente an. Un vrai papy" dit-il avec une petite pointe d'humour pour essayer de décrocher un sourire à la jeune femme tout en la gardant dans ses bras. Il aurait tellement voulu qu'on le fasse pour lui quand il en avait besoin qu'aujourd'hui dès qu'il pouvait enlacer quelqu'un qui avait eu une mauvaise journée, il le faisait, sachant que ça ne pouvait faire que du bien. Doucement il s'écarta et alla en face d'elle "Si ça ne te dérange pas de côtoyer un papy comme moi, tu pourrais très certainement sur un malentendu venir habiter ici quelques temps, jusqu'à ce que ta situation se stabilise. Ca ne me pose pas de problème. Et si tu veux, tu peux poser pour moi et je te paierais, si tu pouvait m'aider un peu à la maison pareil. Tu sais que je suis là pour t'aider"

Sam pensa à Summer, enfin Lilly comme il préférait l'appeler. Si un jour elle venait chez lui et qu'elle verrait Shanae chez lui elle se poserait sûrement des questions mais bon, on en était pas encore là du tout, pour l'instant, le photographe refusait toute relation avec elle ne voulant pas terminer en prison et ne voulant pas lui gâcher sa jeunesse avec ses combat quotidien pour l'alcool et son coeur.

Peanut aboya afin de faire remarquer sa présence, Sam alla lui ouvrir la porte du balcon pour qu'il puisse aller prendre un peu l'air et ronchonner après les mouettes qui passaient tout près. Il revint vers Shanae "Alors, qu'est-ce que tu en penses?" Oui ils s'étaient rencontrés y a pas longtemps, deux heures à peine mais elle n'avait pas l'air d'être une profiteuse et Sam trouvait nul de ne pas faire confiance à quelqu'un alors qu'on pourrait manquer une chouette occasion de rire et de passer du bon temps. Si elle venait à accepter sa proposition il n'y aurait pas de problème pour qu'elle s'installe. Il mettrait un lit dans son bureau et l'affaire était jouée. Juste quelque temps

Je n’étais ici que depuis quelques heures et pourtant, je me sentais déjà à l’aise. Sam était un inconnu pour moi, oui, je ne le connaissais que depuis ce soir, et pourtant j’allais dormir chez lui… chose qui me paraissait bizarre… Surtout lorsque j’y réfléchissais… Qu’allait devenir ma mère ? Ok, je m’en fou en temps normal, mais, depuis que j’étais rentré, tous les soirs elle se perdait, tous les soirs elle chercher son mari défunt, ou bien même son fils tout aussi défunt… J’étais obligé de la secouer, de lui hurler dessus pour qu’elle cesse ses crises et réalise un peu ce qu’il se passait… Oui… Nikkie avait la maladie d’Alzheimer… Et parfois ça me gavait, un coup elle perdait la tête, un coup elle était lucide… Elle arrivait même parfois à me vexer… Me parlant de Gaylwen, comme il y a huit ans… Oui retour dans le passé c’était horrible… Ou bien alors le présent et la elle me demander pourquoi je n’étais pas au states… Pourquoi j’étais revenu… C’était une chose totalement horrible, parfois elle ne me reconnaissait même pas…

La maladie évoluait rapidement chez elle, et ce qui me faisait peur… C’est d’avoir moi aussi la maladie … Tout à coup, je sentis des bras m’encercler. Entrouvrant la bouche, je laissais mes mains sur l’évier. Je n’étais pas très tactile, a vrai dire il était rare que je prenne les gens dans mes bras. La seule personne qui y avait droit c’était Gaylwen, sa sœur de temps en temps et mon frère… Mais le reste je n’aimais pas que l’on me touche. Ne disant rien, je frissonnais quand il me lâcha. « J'ai trente an. Un vrai papy » Souriant doucement, je le regardais il n’était pas si vieux que cela… « Oh juste six ans de plus que moi, tu n’es pas vieux ! » Dis-je doucement en me tournant pour aller dans le salon. Certes dans le taxi, il m’avait prit dans ses bras, mais bizarrement, étant triste et mal en point sa ne m’avait rien fait du tout… Mais là… J’en avais la chair de poule. « Si ça ne te dérange pas de côtoyer un papy comme moi, tu pourrais très certainement sur un malentendu venir habiter ici quelques temps, jusqu'à ce que ta situation se stabilise. Ca ne me pose pas de problème. Et si tu veux, tu peux poser pour moi et je te paierais, si tu pouvait m'aider un peu à la maison pareil. Tu sais que je suis là pour t'aider »

Le regardant, j’entrouvrais la bouche. On ne se connaissait que depuis quelques heures et il voulait que je vienne vivre chez lui ? Non… Il en était hors de question, Nikkie avait besoin de moi, même si je voulais qu’elle meure… Et… Et…. Non, je ne voulais pas vivre avec un autre homme que Gaylwen… Déglutissant longuement, je riais nerveusement. Il venait de me mettre plus que mal à l’aise. Le regardant partir, je le regardais ouvrir au chien. Le rejoignant lentement, je me sentais tout à coup très mal d’être ici. Ok, il m’avait aidé, il était sympa, mais … Bon sang, j’avais envie de retrouver Gaylwen… « Alors, qu'est-ce que tu en penses? » Relevant la tête, je le regardais en souriant doucement. « Ta proposition est gentille, Sam, mais non. Je dois m’occuper de ma mère qui est malade, puis, je ne me sentirais pas à mon aise… Je préfère vivre dans la maison de ma mère…. » Dis-je doucement en croisant lentement les bras. Regardant a nouveau son appartement, je pris une bouffée d’air en frissonnant à nouveau. « Même en y réfléchissant, dormir ici… j’ai l’impression de profiter… » Soufflais-je doucement.