Maintenant qu'Alek était arrivé, la soirée pouvait enfin commencer et j'en étais toute excitée rien qu'à l'idée, que nous allions passer l'une de ces moments là, où l'on boit, chante, parle, rit et parfois crie, bon j'avoue, c'est moi qui hurle. J'adorais nos petites soirées même si le lendemain, j'avais l'impression de voir le reflet de ma mère dans le miroir au lieu du mien, à cause des méfaits de l'alcool sur mon visage, ma voix et ma façon de marcher qui, n'avait rien à voir avec ma façon si sûr et gracieuse à la fois de mettre un pied devant l'autre. Au moins, cela avait l'avantage –si on peut dire, de faire rire mon meilleur ami, les fois où il restait dormir à la maison après l'une de nos soirées alcoolisées. A parler d'alcool, on croirait que j'étais une alcoolique et on le croirait encore plus en voyant ma réserve de vin, sauf que, je ne l'étais pas et je ne le serais jamais. Je buvais certes, mais, jamais les jours de travail.

- Je sais, ma compagnie est toujours agréable! M'exclamais-je avec un petit sourire mutin.

Mon sourire s'agrandit alors qu'Aleksander me montrait sa guitare qu'il avait amenée avec lui. Il avait hâte de m'entendre chanter disait-il, avec un air plaisantin sur son joli visage et je savais très bien qu'il disait cela pour me taquiner. On ne pouvait pas être doué partout, j'étais excellente au volley-ball et complètement nul au chant mais bon, ce n'était pas un drame. A vrai dire, j'utilisais ce défaut comme arme de chantage parfois, oui, il m'arrivait souvent de me mettre à chanter comme une casserole devant un ou une de mes ami(e)s –enfin surtout Pandorà, pour avoir ce que je veux.

- T'as surtout hâte de te moquer de moi, ouais! Lançais-je avant de rire. Ce soir, tu seras servis mais, vient pas m'engueuler si demain, t'as mal au tympan! Ajoutais-je avant de lui tiré la langue.

Au dire de Pandy, ma meilleure amie, quand on tire la langue à quelqu'un, c'est qu'on veut l'embrasser, bon, j'ai pas chercher à savoir comment elle sait cela et si c'est vrai mais, maintenant à chaque fois que je me mettais à faire la grimace, j'avais une pensée pour ma brunette. Je revins à la réalité juste à temps pour entendre le jeune homme me demander combien de chaussure, Jack s'était fait les dents dessus. Je souris tout en regardant ma boule de poils s'en aller dans la cuisine. Depuis que j'avais sorti le chiot du centre de refuge pour animaux afin de le ramener chez moi, beaucoup de mes affaires avait soit a) disparues, b) été complètement déchiquetées, c) arrosées ou d) retrouvé enterré dans le jardin. Parfois, ça devenait une vraie chasse aux trésors. Mais cela avait du bon comme pouvait le dire Aleksander, je me sentais bien moins coupable à chaque paire de chaussures couteuses achetées Il me connaissait que trop bien celui là!

- Une petite dizaine…disais-je avec une petite moue.

Plus les cinq autres et la nouvelle paire de bottine acheté hier, pensais-je. S'il arrêtait de les manger, je n'aurais pas à en racheter! Mais bon, je dois avouer que Jack à de goût! Il ne mord que celle de grande marque.

- S'il stoppait son activité de dévoreur de talon, je n'aurais pas à en racheter à chaque fois, hein! Lançais-je. C'est un vrai McGuyver, il trouve toujours une solution pour ouvrir mes placards!

Nous entrâmes dans le salon, là, où notre petite fête à deux allait se débuter. C'est vrai, en regardant tout ce que j'avais pu poser sur la table basse, on aurait pu croire que tout le quartier avait été invité mais, ce n'était pas le cas. Bon, je n'avais pas non plus en tête de tout boire avec mon meilleur ami, parce que de un, ça serait pas possible et de deux, ce ne serait plus ma mère que je verrais dans le reflet du miroir de ma salle de bain le lendemain matin mais, mon père. Les mains posées sur mes hanches, je levai les yeux à sa question.

- Bien entendu, je nous considère comme des goinfres alcooliques! M'exclamais-je. Quelle question!

Appelons un chat, un chat, certes, nous n'allions pas tout descendre mais, nous n'étions pas innocents et nous n'avions pas la main légère sur l'alcool en soirée. Et puis, il y avait tout ce qu'il fallait comme boisson pour faire des jeux. Oui, ce soir je n'étais plus Nina, 26 ans, entraineuse de volley mais Nina la dépravée de 20 ans qui s'en fou du lendemain….même si, je regretterais d'avoir pensée cela demain au réveil. Je me laissai tomber dans le canapé et tapota la place à coté de moi, pour qu'Alek s'y installe.

Je savais très bien que j'allais passer à la " casserole", qu'il m'était impossible de ne pas pousser la chansonnette, ce soir. Et puis, cela faisait tellement plaisir à Aleksander de m'entendre massacrer une Mélodie, je ne pouvais donc pas lui refuser! Les mains dans les poches de mon jeans, je lui fis une petite moue alors, qu'il m'offrait l'un de ses sourires qui voulait dire "t'as pas le choix! Muhahaha!". Je ne sais pas pourquoi mon meilleur ami aimait entendre ma voix, il était peut être un peu sado envers lui-même, parce que même mon chien me faisait remarquer que j'étais complètement nul en chant. Jack, se croisé pit-bull avait apporté tellement de bonne chose dans ma vie! Il m'attendait sagement tout les soirs, quand je rentrais du travail, il m'apportait du réconfort en cas de blues, une meilleure hygiène de vie, une certaine protection et de l'amour, beaucoup d'amour. Quand je l'ai vu assis au milieu de sa cage, j'ai tout de suite su que c'était lui, comme si, notre rencontre était destiné.

- Pourquoi aurais-je besoin de…Lui dis-je avant de me stopper. Oui, bon, d'accord, il est ma meilleure excuse! Avouais-je. Et non, ce n'est pas quelques unes! Pour Jack, c'est une chaussure par jour et encore, j'en ai retrouvé une, enterrée dans le jardin alors, qui sait combien de mes pauvres escarpins sont sous terre, à l'heure actuelle.

Je soupirai tout en croisant le regard de mon chien, toujours aussi heureux de voir Aleksander. C'était tellement faut ce que l'on pouvait dire sur les pit-bulls, ils ne sont pas méchant et encore moins agressif, ce sont de grosses boules de poils qui demandent autant d'amour que les autres chiens. Installée dans le canapé, je regardais les bouteilles d'alcools tout en me demandant par quoi, j'allais commencer, une bière? Un bon verre de vin, un martini? Je me mordillais la lèvre inférieure alors que ma main se posa au dessus d'une bouteille de pinot noire tout droit sorti de ma réserve personnelle. Je la débouchonnai et rempli une coupe tout en écoutant mon meilleur ami sous entendre qu'il n'allait peut être pas boire, se soir. Je le regardais dans les yeux et arqua un sourcil, qu'est ce qui me faisais penser qu'il allait boire ? Réponse: toutes les fois où, il avait bu après avoir sorti cette phrase.

- Je te connais que trop bien, mister. Lançais-je avec un petit sourire mutin. A cette soirée! M'exclamais-je pour trinquer.

Je bus quelques gorgées de mon vin, appréciant le goût sur ma langue. Je ne savais pas vraiment d'où me venait ce hobbie pour le vin mais, j'aimais en garder quelques unes, les meilleures bien entendus, celles qui avaient un certain prix sentimentale pour moi. Comme par exemple, la toute première que j'avais reçue après avoir gagner mon tout premier tournoi professionnel. Il me suffit de les regarder et je replonge direct dans mes souvenirs et c'est pareil avec les trophées qu'Aleksander pointait du doigt.

- Je ne les traumatise pas! M'exclamais-je avant de le taper sur l'épaule. Je suis strict avec elle parce que, c'est le meilleur moyen pour qu'elles restent concentrées et donnent le meilleure d'elles-mêmes!

J'éclatai de rire alors que mon meilleur ami m'imitait en train de disputer mon équipe. Certes, il le faisait plutôt bien mais, je n'étais pas si sévère que cela. Il me regardait avec tellement de sérieux que, j'avais l'impression qu'il ne rigolait pas en m'ordonnant de faire ses 100 pompes. Je l'observais avec un air de défi dans les yeux alors que, je buvais une gorgée de ma boisson avant de la poser sur la table basse.

- Alors là, si tu crois que je vais faire tes pompes, c'est que tu rêve! M'exclamais-je.

Je pris l'oreiller qui me tenait le dos et le lui lançai en pleine tête en faisant attention de viser sa tête et non pas sa bouteille de bière.

Je venais tout juste d'ouvrir ma bouteille de Pinot noir, un vin que j'adorais beaucoup pour son bon goût fruité. Pour je ne sais quel raison, le vin blanc ne passait pas et encore moins le rosé, oui, seul le vin rouge était fais pour moi! J'humais doucement son parfum délicat tout en regardant mon meilleur ami qui connaissait très bien mon goût pour les bons vins, j'étais sûr qu'a la fin de cette soirée, la bouteille et son autre copine encore précieusement fermées seraient vide. Un sourire se dessina sur mes lèvres avec un brin de malice alors que, je prenais une autre position bien plus confortable sur le canapé, en faisant bien attention à ne pas renverser mon verre, une tache de rouge sur mon sofa couleur crème…ça ne pardonne pas.

- Tu ne trouveras jamais de boissons de sous marque chez moi! Lançais-je avant de prendre une gorgée. Juste le meilleur et rien que le meilleur, ajoutais-je alors que mon sourire s'agrandit.

Une chose que je savais très bien à propos d'Aleksander, c'est qu'il adorait me taquiner et en plus de cela, il était très doué! Oui il prenait un grand plaisir à m'embêter et moi de mon côté, je rentrais dans son jeu, jouant la fille outrée par ses propos alors que, je savais très bien qu'il ne pensait pas ce qu'il disait. Oui, j'aimais prolonger ce petit jeu qui, nous faisait parfois dire et faire n'importe quoi! Comme maintenant alors que je venais de faire comprendre à Alek qu'il était hors de question que je fasse cent pompes bien que, je savais très bien que je pouvais les faire et que, si il continuait dans sa lancée, je sauterais à plat ventre sur le tapis du salon pour lui montrer que j'étais capable tout en lui disant qu'il ne pourrait pas me battre…on était vraiment des gosses, parfois.

- Je te dis la vérité et crois moi, je suis bien plus douce que mon ancien coach! M'exclamais-je. Paix à son âme mais, crois moi, lui c'était un vrai tortionnaire, il nous faisait courir des kilomètres même si, il pleuvait ou si il y avait 10 cm de neige dehors, ajoutais-je tout en regardant le fond de mon verre. Moi je suis gentil, je les fais courir à l'intérieur.

Ce n'était pas mais, alors pas du tout une bonne idée de lui envoyer ce coussin en pleine figure mais, j'acceptais les conséquences de mon acte. Je le défiais du regard, un sourire mutin sur mes lèvres, levant à deux reprises mes sourcils pour montrer que je n'avais pas peur de ses représailles. C'est bien ce qu'il faut faire non? Montrer qu'on à pas peur même si au fond, on est une vraie poule mouillée. J'éclatai de rire alors, qu'il me prenait mon verre pour ne pas que je le renverse, je n'avais aucune idée de la torture que j'allais subir mais, cela me faisait déjà bien rire. Alek se jeta sur moi commençant à me chatouiller, jamais je n'aurais dû lui dire que les chatouilles faisaient parti de mes faiblesses. Je gigotais sous ses mains, essayant à tout prix de me défaire de son emprise mais, bien entendu, il était plus fort que moi et je ne pouvais rien faire d'autre que rire et le supplier d'arrêter. Enfin ce que je m’exclamais ne ressemblait en rien à des supplices, tellement je riais, oui, il m'était impossible de sortir trois simples mots, "s'il te plait, stop, arrêtes." A ma plus grande réjouissance, le petit jeu pris fin et je pu enfin reprendre mon souffle. Je remis mes cheveux en place alors que mon meilleur ami reprenait sa bière en main, signe que la punition était terminée. Je soufflai, remettant en place mon t-shirt et mon petit cardigan noir alors que, mon cœur battait fort dans ma poitrine. Je passais pour la seconde fois, ma main dans ma chevelure afin de mettre ma mèche de côté et attrapai mon verre avant de le boire, j'en avais grandement besoin.

- Mais bien sûr, je bas les hommes! Lançais-je sarcastiquement. Tu ne sais pas que, je suis Wonder Woman?! J'attrape les hommes avec mon lasso de vérité et ensuite, je les tabasse! M'exclamais-je comme si, ce que je disais, était vrai.

J'avoue avoir joué de vilain tours à Aleksander et donner son numéro de téléphone à un gentil homme gay faisait bien partie du top cinq, juste au dessus de la fois où, je l'avais maquillé alors qu'il dormait profondément sur mon canapé, après une soirée comme celle-ci. Je peux encore entendre son hurlement qu'il avait poussé en découvrant son visage dans le miroir de la salle de bain. Est-ce que je lui avais avoué avoir pris une bonne douzaine de photos? Non, je ne crois pas et c'est mieux comme ça! Je soupirai, nostalgique de cet évènement là. Peut être que ce soir, je lui ferais des moustaches de chat ou peut être, celle du bonhomme du jeu "monopoly".

- Je ne vois pas du tout, de quoi tu parles! Répondis-je avec un air innocent. Oui, je vais te présenter à l'une de mes collègues! Prof de gymnastique, la quarantaine, aussi dur que du bois et saquer comme un homme, je suis sûr que vous feriez la pair tout les deux! Lançais-je tout en pouffant de rire.

Méchante Nina, pensais-je tout en finissant mon verre. Je me penchai vers la table et attrapai la bouteille de vin, versant le liquide rouge sombre dans mon verre, ainsi que dans un autre propre que je tendis à Aleksander. Aller, après ce verre, des shots de vodka me réveilleront, lançais-je à moi-même tout en reprenant place dans le canapé.