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| Sujet: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) Dim 31 Juil - 11:03 | | | « Le ciel et la mer étaient beaux, le port était plein de bateaux. » Ridicule ! Pour la cinquième fois depuis le début de l’après-midi, Javen déchira sa feuille, en prit une nouvelle et se remit à écrire. Pour vous donner une idée de la fréquence à laquelle cette action se répétait, il n’était que 13h30. À vrai dire, cela faisait deux jours que plus rien n’allait. Il ne s’était pas rendu au travail, prétextant une poussée de fièvre et n’avait vu personne puisque Steffy était momentanément partie à l’étranger pour une enquête internationale. Mercredi, il avait vu pour la seconde fois en Australie Electre. Résultat : une main bleue et gonflée (qu’il n’avait toujours pas soignée d’ailleurs) et un cœur totalement brisé. Il savait qu’en général, lorsqu’il allait mal, il n’avait besoin de personne : une feuille, un crayon et un peu de tranquillité et le tour était joué. C’est pour cette raison qu’il était assis sur ce petit muret et cherchait à trouver les mots pour se libérer. Cela n’avait pas l’air d’être une réussite, mais il était persévérant.
« Tu m’as perturbé en deux heures, te refaire confiance me fait peur. » Nul, nul, nul et re-nul ! En plus, ils ne s’étaient pas du tout vus deux heures, il avait suffi de vingt minutes à la jeune fille pour faire tous ces dégâts en lui. Une nouvelle fois, il déchira sa feuille. Pour aujourd’hui, c’était peine perdue. De toute façon, à l’instant, il avait d’autres envies que celle d’aller mieux. Il ouvrit son iPad – un avocat peut bien se le permettre – et alla sur la page Facebook d’Electre. Il y allait assez souvent, pour vérifier qu’elle n’avait aucune autre relation, qu’elle ne l’oubliait pas mais surtout pour voir de jolies photographies de la fille qu’il aimait tant. Personne ne savait qu’il passait son temps à scruter sa page : il espionnait en quelque sorte, en sachant tout à fait qu’il ne pourrait pas lui en vouloir si elle avait de nouvelles relations. En regardant les images, il fit une nouvelle tentative pour réussir à tourner la page : vivre dans le passé, c’était bien mais il fallait maintenant qu’il avance. Dès lundi, il devrait recommencer à travailler et donc, cette rencontre malheureuse devrait être assimilée et digérée.
« Une erreur qui m’a fait souffrir et maintenant, tu me parles d’avenir. Je ne t’ai pas envoyée aux oubliettes, mais tu ne me parles plus depuis perpette’ ». Voilà qui était un peu mieux. Décidément, ce visage l’avait toujours énormément inspiré, que ce soit des joies au début de leur relation, du bonheur pur durant leur année de vie de couple ou de la tristesse pendant les neuf années qui ont suivi. Il ne lui restait plus que cela pour se souvenir : des photos, des sourires et des flash-back. Des phrases qu’elle avait prononcées lui revenaient également assez souvent. C’est ce qui lui inspira ce qu’il écrivit à ce moment-là. « Tu me cherches de ton regard et je te fuis : il est trop tard. J’ai peur de m’engager avec toi, qui sait ce que tu en feras ? J’aurais voulu être ton… »
Une rafale de vent ! Non ! Le papier ! Javen essaya de le poursuivre. Il courut, encore et encore pour le récupérer. Il ne fallait pas que quiconque tombe là-dessus. Il ne fallait pas qu’on apprenne qu’il était faible, qu’il était malheureux. Javen Charles Smith était un garçon fort, courageux et indépendant. Il n’avait pas besoin d’Electre, oh non ! Ce papier était à lui, il devait le récupérer à tout prix. Tellement décidé à attraper ce papier qui renfermait certains de ses sentiments les plus profond, Javen ne regardait pas où il allait. Distrait par son objectif, il finit par se cogner à une jeune fille…
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| Sujet: Re: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) Dim 31 Juil - 11:13 | | | Electre avait besoin de prendre l’air. Sa rencontre avec Javen, qui datait pourtant de plusieurs jours, l’avait complètement bouleversée. Il avait été dur et cruel et elle l’avait assez mal supporté. Elle avait passé plusieurs soirées chez elle à se morfondre et à se remémorer leur entretien. De plus, elle n’avait pu se confier à personne étant donné que sa meilleure amie était partie et que son meilleur ami avait ses propres problèmes à régler avec Maxyne. Résultat, elle était presque seule au monde et gardait ses problèmes pour elle ce qui ne l’aidait pas du tout à les analyser correctement. Elle ne cessait de se rappeler de ses paroles et de ses gestes mais, elle avait beau chercher, il n’y avait rien de positif à en tirer. A vrai dire, cette rencontre l’avait rendue plus triste que jamais. Elle se demandait maintenant sérieusement si une part de lui l’aimait toujours et s’il tenait encore un minimum à elle. Electre était perpétuellement perdue dans ses pensées que ce soit au boulot ou chez elle, le soir. Elle réfléchissait toute la nuit et dormait très peu. Il fallait absolument qu’elle sorte de cette spirale et qu’elle aille prendre l’air. Une petite sortie lui ferait du bien et, qui sait, elle croiserait peut-être quelqu’un qui pourrait lui remonter le moral ? Ni une ni deux, elle se dirigea alors vers le port. C’était un endroit qu’Electre aimait beaucoup étant donné que le vent soufflait diminuant ainsi la chaleur du soleil. De temps en temps, elle se baignait dans la mer pour avoir cette sensation de liberté et de bonheur qu’elle recherchait. Avant de partir, elle enfila donc un bikini et une robe légère par-dessus et se dirigea à pied en direction du port. Celui-ci était assez loin mais marcher lui ferait du bien. Au pire, elle pourrait toujours prendre un taxi pour le retour. Se promettant d’oublier tous ses problèmes l’espace d’une journée, elle se força à sourire et à paraître de bonne humeur. De temps à autre, elle rencontrait des connaissances, échangeait quelques mots avec eux et reprenait sa route. Le vent qui soufflait dans ses cheveux l’apaisait ; elle avait toujours aimé le vent. Finalement, elle aperçut enfin le port de loin. Au bout d’une heure de marche, elle y était enfin arrivée. Comme d’habitude, le paysage magnifique la relaxait. Elle aimait observer les bateaux, les mouvements de la mer ainsi que les oiseaux qui, de temps à autre, effectuaient des vols en piqué sur la mer afin de ferrer un poisson. Des pêcheurs étaient également présents et le bruit caractéristique des mouettes lui rappelait l’endroit exact où elle se trouvait. Décidément, personne n’aurait pu rester insensible face à cet environnement magique. Heureuse et souriante, elle marcha donc sur le trottoir qui longeait le port. Elle ne savait pas trop quand elle s’arrêterait mais, pour l’instant, elle comptait bien errer et se contenter d’admirer les alentours. Electre continua donc à marcher sans vraiment regarder devant elle. Elle était beaucoup plus occupée à observer l’horizon et le bleu intense de cette mer parfaite. Le soleil était naturellement présent mais la chaleur n’était pas du tout étouffante. Tout à coup, Electre fut interrompue dans son observation attentive des nuages par une feuille de papier qui vint se coller sur son visage. Le vent était tout à coup tellement fort qu’elle n’arrivait même pas à la décoller. Pestant intérieurement sur le fait que les gens laissaient vraiment traîner leurs déchets n’importe où, elle finit finalement par réussir à décoller cette fichue feuille de son visage. Aussitôt, elle se dirigea pour la mettre à la poubelle lorsque quelque chose l’en empêcha. Elle venait de reconnaître cette écriture. Elle ne savait plus à qui elle appartenait mais il n’y avait aucun doute sur le fait qu’elle connaissait bel et bien l’auteur de ce papier. Curieuse, elle se mit à le lire. Après tout, si cette feuille avait atterri sur elle c’est que son propriétaire n’en voulait plus. Médusée, elle avait du mal à comprendre ce qu’elle était entrain de lire. Tu me cherches de ton regard et je te fuis : il est trop tard. J’ai peur de m’engager avec toi, qui sait ce que tu en feras ? J’aurais voulu être ton… La phrase était incomplète. Electre ne comprenait pas vraiment ce qui était entrain de se passer. Cependant, elle se rappela soudain l’identité de la personne à laquelle appartenait cette écriture si reconnaissable. Cela ne pouvait quand même pas être … ? Une personne la cogna à ce moment là de plein fouet. Décidément, ce n’était pas son jour de chance. Son nez était douloureux et, d’une main, elle le couvrit tandis que l’autre serrait la feuille précieusement. Elle leva son regard et aperçut la personne qu’elle venait juste de soupçonner. Javen ! C’était donc bien lui qui avait écrit cette phrase ? Electre ne savait pas ce qu’elle devait en penser. Tout son corps lui soufflait que ces quelques mots parlaient d’elle tandis qu’une petite partie d’elle refusait d’y croire. Cependant, une flamme d’espoir se ralluma en elle, tout n’était peut-être pas vraiment perdu étant donné que ces simples lignes témoignaient bien du malheur et des interrogations de l’amour de sa vie. Réalisant soudain qu’elle venait de pénétrer au plus profond de son âme sans y être autorisée, elle lui tendit le papier auquel il avait l’air de tant tenir, l’air gêné. « Je pense que cette feuille est à toi … » Un silence gêné s’installa entre eux. Electre savait que, normalement, elle n’aurait jamais dû être au courant de ces mots. En revanche, ce qu’elle ne savait pas c’est comme le jeune homme allait réagir. Personnellement, elle aurait assez mal vécu le fait d’être ainsi découverte dans son intimité, cependant, elle ne pouvait pas laisser ces mots flotter dans sa tête vainement, il fallait qu’ils en parlent. Electre ne voulait pas commettre la même erreur que lors de leur dernière rencontre, ainsi, elle ne lui posa aucune question et se contenta de lui expliquer ce qu’elle venait de faire. Elle toussota. « Je … j’ai lu ce que tu as écrit » Elle se tut quelques secondes et continua, toujours de manière assez gênée. « C’est vraiment très touchant … » Il ne restait plus qu’à savoir si Javen était dans un de ses bons ou de ses mauvais jours. |
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| Sujet: Re: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) Dim 31 Juil - 11:17 | | | Ce n’était pas pour rien si, en ce début d’après-midi, le jeune homme avait décidé de se rendre au port : il y allait souvent depuis son arrivée et n’y avait jamais croisé une personne qu’il connaissait. C’était un endroit paisible où il pouvait aller à la rencontre de la nature sans rencontrer qui que ce soit. Il pouvait se retrouver seul face à lui-même et réfléchir. Ce vendredi-là, le jeune garçon en avait grand besoin : il était en train de sombrer dans une grande déprime depuis une discussion avec Electre, le mercredi de la même semaine. Devant elle, il avait fait le fort et pour cela, l’avait sans doute pas mal blessée mais la demoiselle n’avait pas été la seule à être blessée par le comportement de l’autre : dans les phrases d’Electre, Javen avait également trouvé énormément de raison de souffrir et de se sentir mal, sans d’ailleurs réellement les chercher. Elle lui avait fait un cinéma vivant, digne des plus grandes séries pour adolescents, pour finalement le laisser partir sans même un regard après l’avoir agressé parce qu’il passait du temps avec une amie. Le port, un lieu de réconfort. Ce port où il n’avait encore vécu que des moments en solitaire, mais où il avait déjà passé tellement de temps depuis son arrivée à Sydney.
Le désavantage de ce lieu est que la météo pouvait jouer des tours, et celui dont venait d’être victime le jeune garçon n’était pas réellement amusant. Une partie de lui était sur ce papier, personne ne pouvait le lire : il était impensable qu’il fasse face à quelqu’un qui aurait lu ses paroles. Il serait ridicule ! Il ne réfléchit donc pas énormément avant de se mettre à courir. Le paysage n’était pas très changeant le long du port, tout se ressemblait. Javen se sentait mal, il était gêné d’avoir noté un morceau de lui sur cette feuille et de la sorte, de se rendre vulnérable. C’est pour cette raison qu’il pourrait sans aucun doute courir de cette manière, malgré l’essoufflement et le manque de condition physique, pendant des heures entières. Sa fierté était en jeu : il devait à tout prix avoir ce papier avant que… BAM ! Effectivement, ça irait beaucoup moins vite comme cela. Il croisa le regard de la personne qu’il venait de heurter et ne parvint même pas à lui adresser ses excuses : Electre… Il ne pouvait rester avec elle très longtemps, il devait récupérer son papier, ces deux phrases qui le compromettaient totalement. Il fallait qu’il retrouve à tout prix ce bête morceau de papier.
Désolé je cherche…
Ha ben non, il ne devait plus le chercher : c’était Electre qui avait son morceau de papier en main. Il avait de la chance : il ne devrait plus courir. Elle le lui tendit d’ailleurs gentiment et il le récupéra. C’était le soulagement. Personne ne l’avait lu, il était sauvé. En effet, jamais le jeune garçon ne s’imaginait qu’Electre aurait été fouiller dans son existence et qu’elle s’y serait immiscée de la sorte. Il lui faisait entièrement confiance de ce point de vue-là. La jeune fille n’avait jamais eu besoin de fouiner pour savoir ce qu’elle voulait savoir de Javen, et elle aurait immédiatement reconnu son écriture, qui n’avait pas du tout changé depuis 9 ans. Elle aurait donc eu la décence de…
Deuxième désillusion ! La jeune fille avoua directement avoir lu ce morceau de papier. Il était foutu. Il n’écouta même pas ce qu’elle dit ensuite, en complimentant son écrit. Il se décomposa totalement : comment allait-il faire ? Le temps ne jouait pas en sa faveur, plus il passait, plus le jeune garçon devenait écarlate. Comment allait-il réagir maintenant ? Que pouvait-il faire pour ne pas se dévoiler davantage ? De toute façon, au point où il en était… Il mit le morceau de papier dans sa poche droite à l’aide de sa main gauche – car sa main droite n’était toujours pas opérationnelle, et réfléchit pendant quelques instants à la façon de réagir à ce qui venait de se passer. C’était une catastrophe : alors qu’il cherchait à tout prix à cacher à Electre qu’il tenait encore à elle, elle venait de tomber sur la preuve du contraire et, à voir la jeune fille, elle l’avait compris. Son regard était déjà tout autre que la dernière fois, au parc. Il allait falloir que les jeunes gens s’expliquent, mais par où commencer ?
C’est gentil, c’est le début d’un poème que je voulais envoyer à Helen, tu te souviens d’elle ? Elle était dans ta classe au collège…
Pitoyable ! Entre Helen et Javen, il n’y avait jamais eu d’ambiguïté, jamais eu le moindre souci. Ils s’étaient toujours entendus à merveille ! Pourquoi aurait-il écrit cela pour elle ? Javen n’attendait même pas de réaction de la jeune fille. À l’intérieur de son cerveau, tout bouillonnait déjà : il fallait trouver un moyen de se sortir de là…
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| Sujet: Re: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) Dim 31 Juil - 11:18 | | | Electre vit que Javen était très embarrassé qu’elle ait découvert ce papier. Il n’avait pas l’air de lui en vouloir qu’elle l’ait lu, c’est déjà ça. En même temps, certes, elle avait reconnu une écriture familière, mais il lui avait fallu du temps pour en découvrir l’auteur étant donné qu’elle était entrain de penser à autre chose à ce moment là. De toute façon, elle n’avait pas à se sentir coupable. N’importe qui aurait lu ce bout de papier s’il l’avait reçu en plein visage, ne serait-ce que pour savoir le nom de la personne qui l’avait écrit afin de lui rendre. Electre avait été très correcte de lui avouer. Au moins, il ne pourrait pas l’accuser d’avoir menti. La jeune femme était beaucoup plus gaie qu’ à leur dernière rencontre. Le fait de marcher le long du port lui avait fait du bien et elle était littéralement pétillante. Cela changeait de la dernière fois qu’il l’avait vue où elle s’était donnée en spectacle comme une idiote. Elle s’était jurée de ne plus jamais commettre cette erreur. Elle ne voulait plus jamais pleurer devant lui de la sorte et se montrer faible. Elle voulait lui montrer qu’elle avait grandi, qu’elle était devenue forte, tout comme il voulait lui montrer qu’il était devenu indépendant. Même si cela lui demandait beaucoup d’efforts, elle ne s’arrêtait pas de sourire, l’air sympathique. De toute manière, elle n’avait aucune raison de s’arrêter d’être joyeuse étant donné que leur rencontre se passait le mieux du monde pour le moment. Le ton n’était pas encore monté sans doute grâce au fait qu’elle l’avait ouvert comme une huître. Elle l’avait fait bien malgré elle et ne comptait pas utiliser ce fait pour le dominer. Elle savait ce que ça devait faire et n’allait certainement pas en profiter s’il ne la poussait pas à bout. Il fourra son papier dans sa poche et tint absolument à lui expliquer à qui il était destiné alors qu’elle ne lui avait rien demandé. Était-il gêné ? Se sentait-il trop fier pour avouer que cette phrase lui était destinée ? En effet, Electre en était de plus en plus persuadée et rien de ce qu’il pourrait dire ne pourrait la faire douter. Elle reconnaissait son style et savait qu’elle avait vu juste. Bien qu’elle aurait pu profiter de cela pour le dominer, pour le mettre à nu, pour lui dire qu’elle avait vu juste et pour l’agresser, elle ne fit rien de tout ça. Elle attendit simplement qu’il se remette à parler. C’est gentil, c’est le début d’un poème que je voulais envoyer à Helen, tu te souviens d’elle ? Elle était dans ta classe au collège… Helen ? Franchement, il aurait pu trouver mieux. Pour une fois, cette remarque censée être blessante n’eut aucun effet sur Electre. En effet, si la jeune femme avait encore de légers doutes, le fait qu’il parle d’Helen confirma ce qu’elle savait depuis le début : ce poème était pour elle et pour personne d’autre. Intérieurement, elle jubila. Il ressentait exactement la même chose qu’elle mais était trop fier pour le lui avouer. Elle attendit qu’un autre coup de vent ait fini de balayer ses cheveux pour répondre. « Helen ? La petite blonde que tu ne pouvais pas supporter à cause du fait qu’elle gloussait toujours comme une poule ? Il me semble qu’elle s’est mariée il y a à peine un an, elle m’a d’ailleurs envoyé une invitation juste avant que je n’arrive à Sydney » Electre sourit l’air indulgent. Elle ne comptait certainement pas se moquer de lui mais seulement lui signaler qu’elle avait vu clair dans son petit manège. Pas de chance pour lui, Helen avait en effet décidé d’inviter Electre à son mariage après quelques années sans nouvelles d’elle.
Après cette déclaration, elle vit que le visage de Javen devenait de plus en plus cramoisi. Electre ne dit rien de plus et attendit avec impatience de voir ce qu’il allait bien pouvoir inventer pour se sortir de là. De son côté, elle n’allait certainement pas l’aider en changeant de sujet. Il y avait toujours une petite chance qu’il finisse par lui avouer que c’était pour elle alors autant en profiter. Elle savait que cette chance était plus que minime mais elle existait quand même. Lorsqu’ils s’étaient croisés au parc, elle n’avait cessé de s’enfoncer en engageant sans cesse la conversation sur des terrains glissants. Pas question de refaire la même erreur. Electre avait en effet considérablement mûri en l’espace de quelques jours. Elle avait analysé son comportement, celui de Javen et en avait tiré de précieuses conclusions. Elle savait maintenant comment il réagissait et apprenait à connaître son nouveau caractère. Elle avait maintenant compris qu’il la blessait uniquement pour se protéger d’elle. Même si cela faisait souffrir Electre, cette pensée la réconfortait légèrement. Au moins, cela voulait dire que ses sentiments à son égard n’avaient pas totalement disparus, au contraire. Ayant fait cette analyse très pointilleuse de son âme sœur, elle avait maintenant un certain avantage sur lui. Elle pouvait prévoir certaines de ses réactions ce qui était un atout précieux dans ce genre de contexte.
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| Sujet: Re: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) Dim 31 Juil - 11:21 | | | L’heure de vérité. En fait, Electre se trompait : Helen n’était pas une fille que Javen ne supportait pas, celle-là, c’était Melody. Helen était à peu de choses près la petite sœur de cœur du jeune garçon. Mais cela ne changeait rien à la situation dramatique dans laquelle il se trouvait : l’ex-femme de sa vie qu’il aimait toujours venait de percer sa coquille à leur sujet, et en plus Javen se rendait compte qu’il était un temps en retard sur elle : elle avait dû mettre son temps à profit depuis mercredi, autrement que pour pleurnicher sur son sort. Au fond de lui-même, le garçon était fier de la femme qu’était devenue celle qui un jour avait tout représenté à ses yeux. Elle était devenue forte et indépendante, mature aussi. Bien sûr, la demoiselle n’était pas faible une dizaine d’années auparavant, mais il la voyait changée et grandie et cela lui faisait du bien. Il était heureux de voir qu’elle était parvenue à se développer, malgré les divers soucis qui avaient sans aucun doute dû se mettre en travers de son chemin. Il lui tardait de reprendre une relation avec elle, d’en savoir beaucoup plus sur sa vie et de pouvoir à nouveau être celui qui partage sa vie, celui à qui elle se confie. Mais l’heure était grave, il fallait trouver une solution, et de préférence assez rapidement, parce que là, ils avaient l’air tous les deux un peu ridicule.
Il ne servait plus à rien d’inventer quoi que ce soit sur ces bêtes mots écrits sur cette feuille, parce que de toute façon Electre avait compris que c’était adressé à elle, il le savait. Elle n’attendait qu’une chose, là, c’est qu’il le lui avoue. Ce n’était pas encore le moment pourtant, car Javen ne savait pas du tout comment s’y prendre et il ne voulait pas retomber dans ses bras de la sorte : elle le savait, mais il ne le lui avait pas dit, donc il restait en elle un petit doute qui ferait qu’elle se garderait de jouer avec ses pieds ou de répandre des horreurs à son sujet. Il pouvait encore garder le pouvoir, il pouvait retourner la situation. Pour cela, deux étapes importantes : la première était de se reprendre car il était difficile pour lui de cacher ses états d’âme à la demoiselle et la seconde était de trouver une solution pour changer de sujet, que ce soit adroit ou non, il s’en foutait. Finalement, il valait peut-être mieux ravaler sa méfiance l’espace d’une après-midi et profiter d’un moment sympathique avec elle, lui donner une petite place dans son après-midi plutôt que de devoir avouer ses sentiments actuels. Javen n’était pas préparé à cela et il ne voulait pas s’y résoudre, du moins pas tout de suite.
Il essaya donc de faire le vide l’espace de quelques instants dans sa tête et prit deux ou trois grandes inspirations. Le plus important dans les moments de grand embarras, c’était sans aucun doute de gérer sa respiration : il savait que c’était de là que démarrait tout le reste. En effet, après ce petit travail sur lui-même, le teint de Javen reprit une teinte plus ou moins normale et il put envisager calmement de chercher une solution à son problème. En attendant, cela faisait déjà cinq minutes qu’un silence s’était installé entre les deux jeunes adultes et le sourire d’Electre finissait par devenir agaçant. Elle avait un air victorieux en essayant bien entendu de ne pas y toucher, comme si elle avait attendu de se trouver dans cette position de force face au garçon depuis plusieurs années et que ce moment arrivait enfin. Mais elle se trompait : Javen avait une solution.
Aurais-tu un antidouleur, s’il te plaît ?
Le ton était bien évidemment différent de celui qu’avait employé le jeune homme deux jours plus tôt. Il n’avait pas les cartes en main et savait qu’Electre pourrait à tout moment le remettre dans l’état duquel il venait de se sortir assez difficilement, grâce à un lancement dans sa main droite. Il se félicita intérieurement d’avoir tapé dans cet arbre le mercredi précédent : c’est ce qui l’avait sauvé. Electre n’était cependant pas du genre à laisser tomber si vite, et Javen aurait beaucoup de chance si elle répondait à sa question sans lui en souffler une autre, au sujet de ce qu’elle venait de lire. Elle voudrait des explications, mais le garçon essayait de retarder ce moment le mieux possible : avec un peu de chance, lorsqu’elle aurait le courage de lui demander des éclaircissements, elle aurait oublié les mots exacts qu’il avait employés, et peut-être aurait-il eu du temps pour remettre en place cette carapace qui le caractérisait depuis maintenant 9 ans…
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| Sujet: Re: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) Dim 31 Juil - 11:21 | | | Electre attendait maintenant qu’il essaie de se dépêtrer de la situation dans laquelle il s’était mis. Bien qu’elle voulait l’éviter, elle avait malgré tout un petit air victorieux sur le visage. De toute manière, il pouvait inventer tous les mensonges du monde au sujet de ce papier, elle connaissait parfaitement la vérité sans qu’il ait besoin de dire quoique ce soit et, ça, il le savait très bien. Electre se souvenait par cœur de la phrase qu’elle avait lue, il n’y avait aucune chance qu’elle ne l’oublie. Elle avait toujours eu une mémoire photographique ce qui l’avait d’ailleurs beaucoup aidée dans ses études. Inutile de dire que la moindre chose qui concernait Javen était gravée dans sa mémoire à tout jamais. Au bout de quelques minutes, il se décida à lui répondre. Malgré le fait qu’il ait énormément changé de caractère, il avait toujours fondamentalement le même profil. Elle savait que son cerveau était entrain de travailler activement afin qu’il trouve une solution. Manifestement, il n’en avait pas trouvé étant donné qu’il changea de sujet, assez difficilement il fallait bien le dire. « Aurais-tu un antidouleur, s’il te plaît ? » Electre rit de manière discrète tout en hochant la tête. Dans le fond, c’était assez mignon. Pour une fois, ils ne se criaient pas dessus et profitaient aimablement de l’instant présent. Plus elle y réfléchissait, plus Electre savait que, si elle avait agi de manière totalement incontrôlée lors de leurs deux premières rencontres, c’était sûrement lié au fait qu’elle le revoyait après tant d’années. Une fois la surprise passée, Electre se comportait de manière naturelle comme elle le faisait avec les personnes qu’elle aimait. Cela la rendait sans doute beaucoup plus sympathique et naturelle aux yeux du jeune homme. En effet, tout le monde préférait côtoyer une jeune femme bien dans sa peau plutôt qu’une pleurnicheuse dépressive. Sans un mot, elle l’invita à la suivre afin qu’ils asseyent tous les deux sur le banc le plus proche. Electre s’assit, son énorme sac sur les genoux et commença à fouiller afin d’y trouver l’antidouleur demandé. Elle avait toujours une foule de médicaments dans son sac étant donné qu’elle était souvent malade. Elle avait de l’aspirine, des anti-inflammatoires, des médicaments pour faciliter la digestion, des pastilles pour la gorge et encore plein d’autres choses. Finalement, elle sortit une plaquette d’antidouleur et en sortit un qu’elle lui tendit. Tout en effectuant ce geste, elle regarda la main de Javen qui était toujours gonflée et bleuie. Même s’il devait beaucoup souffrir, elle était persuadée que cet antidouleur aurait pu attendre qu’il rentre chez lui, cela n’était qu’une tentative, un peu ratée, pour changer de sujet. Electre déposa donc dans la main de Javen le médicament qu’il lui avait demandé et alla même jusqu’à lui proposer de l’eau pour prendre avec. « Si tu veux, j’ai de l’eau dans mon sac. Il était tellement grand que j’ai toujours à peu près tout sur moi » Tout en riant de sa petite plaisanterie destinée à détendre l’atmosphère, elle lui tendit également la petite bouteille qui traînait dans son sac et attendit qu’il se décide à la prendre. Il devait sûrement penser qu’il venait de réussir à changer de sujet mais c’était bien mal connaître la jeune femme. Elle allait ramener le sujet de manière beaucoup plus délicate que lors de leur dernière rencontre.
La brune attendit donc que Javen ait pris son médicament et qu’un léger silence s’installe entre eux pour reprendre la parole. Elle ne comptait pas le laisser s’échapper aussi facilement et espérait, pourquoi pas, qu’ils puissent passer une journée agréable tous les deux, comme au bon vieux temps. Pour cela, il fallait agir comme un commandant en pleine guerre qui déplaçait ses troupes avec stratégie. Elle ne comptait pas le manipuler, loin de là, mais juste agir spontanément avec une pointe de finesse afin qu’il ne se mette pas hors de lui. « Tu sais … je pense qu’il faudra qu’on reparle de ce papier … quand tu seras prêt » Elle s’arrêta afin de mesurer son effet et continua la conversation de manière anodine pour lui laisser une porte de sortie. Elle ne voulait surtout pas le mettre au pied du mur, ce serait la meilleure manière pour qu’il se braque. « En attendant, si tu as un peu de temps libre, on pourrait peut-être marcher un peu, qu’en dis-tu ? » Elle avait fait exprès de ne pas employer l’expression « se balader » étant donné qu’il aurait pu mal interpréter ses propos. Elle ne comptait pas profiter de ce moment pour lui mettre le grappin dessus mais juste profiter de cette journée sans se prendre la tête. Elle savait que cette promenade, s’il l’acceptait, serait différente de celles qu’elle effectuait avec ses amis mais, elle ne lui dit pas. Elle savait que leur relation devait se bâtir petit à petit et qu’il ne fallait surtout pas brûler les étapes. Il fallait qu’ils recommencent tout depuis le début pour qu’ils puissent enfin se refaire confiance mutuellement. Les yeux pétillants, elle le regardait tout en lui souriant. Elle se sentait dans un jour de chance alors, qui sait, peut-être qu’il allait enfin accepter une de ses propositions ?
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| Sujet: Re: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) Dim 31 Juil - 11:22 | | | Pour se tirer de situations délicates, Javen n’était franchement pas doué. Mais tant pis, il avait trouvé une petite solution ridicule : la douleur de sa main et, pour une fois, Electre était rentrée dans la chose sans lui poser de question. Il était content qu’elle ne relève rien et qu’elle le suive un peu dans ce qu’il avait eu tant de mal à élaborer : on ne se retrouve pas tous les jours à devoir assumer deux petites phrases écrites sur un bout de papier et tombées par hasard entre les mains de la personne concernée. Il avait donc dû faire preuve d’imagination ce qui n’avait pas des masses fonctionné. Il accepta donc premièrement l’antidouleur que lui offrait Electre et sourit lorsqu’elle tenta une petite blague pour détendre l’atmosphère à propose de sa bouteille d’eau. Il ne répondit pas vraiment – d’ailleurs, qu’aurait-il pu répondre ? – mais accepta l’eau de la demoiselle avec plaisir. Cette main le faisait vraiment souffrir, l’antidouleur magique allait probablement l’aider.
Il réfléchit alors à un moyen de relancer la conversation : le papier était oublié, pensait-il, de la jeune fille mais il fallait meubler : ils ne pouvaient pas se résigner à se regarder droit dans les yeux pendant des heures avant de voir que le soleil était tombé et de rentrer chacun de leur côté. Bien sûr, Javen n’était pas venu sur la digue du port pour rester en compagnie mais Electre n’était ni Charlotte, ni Steffy : il ne pouvait tenter de s’en débarrasser comme une vieille chaussette car il refusait de lui faire une fois de plus du mal. Le jeune garçon demanda alors à sa petite cervelle de se remettre en état de fonctionnement : elle avait des circonstances atténuantes car la fille la plus belle de la planète ne pouvait que la perturber mais elle devait absolument reprendre ses esprits car cette même fille était toujours là et attendait qu’une conversation s’engage. Alors qu’il avait trouvé et allait ouvrir la bouche, ce petit trésor fit sortir de sa bouche une voix mélodieuse qui lui plaisait beaucoup. Il l’écouta alors attentivement et… Contrôla les poussées de chaleur qui montaient à ses joues : inutile de redevenir écarlate, Electre connaissait déjà la chanson !
Es-tu certaine que c’est nécessaire ? Ce ne sont que quelques phrases après tout…
Pour une fois, le jeune adulte était sincère. Il serait assez mal à l’aise qu’on base toute une discussion sur son ressenti, surtout que depuis qu’il avait quitté Electre, il n’avait eu ce genre de conversations avec personne – autant vous dire qu’il y avait pas mal de choses à raconter. Bien sûr, la jeune femme ne donnait encore aucune urgence à cette discussion, mais Javen n’était pas certain qu’il était possible de préparer ce genre d’évènements. Il n’avait jamais cru en ses capacités d’expression et généralement, seul son papier était le témoin de ce qui se trouvait au fond de lui. Mais Electre connaissait décidément très bien l’avocat : elle avait prévu une bouée de secours à Javen, au cas où il voulait à nouveau fuir cette conversation. En effet, il aurait été plus facile de le faire mais ce dernier n’y voyait pas trop d’intérêt. Tant qu’Electre ne rentrait pas dans le ressenti, il n’y aurait pas de problème. Envisager cette discussion lui faisait peur, mais il savait très bien cacher ses peurs : seuls la honte, la gêne et l’amour étaient difficiles à masquer face à la jeune fille.
Cependant, ils semblaient pour une fois sur la même longueur d’onde : ils avaient envie que ce moment, bien qu’improvisé et ayant au départ assez mal commencé pour le jeune homme, soit un bon moment, un instant dont ils se souviendraient avec plaisir plus tard, peu importe la situation dans laquelle ils se retrouveraient. Cependant, au sujet de cette marche le long du port de Sydney, Javen avait des doutes : qu’attendait Electre au fond d’elle-même ? Tisser petit à petit les liens d’une relation durable ? Le problème était que le garçon ne savait pas si il s’y sentait prêt, il ne savait pas si c’était une bonne idée de repasser des moments ensemble, surtout maintenant qu’il était extrêmement mal à l’aise à cause de ces deux petites phrases. Il fallait que Javen réinstaure sa carapace, qu’il ne laisse dorénavant plus la jeune fille y pénétrer car le problème était qu’elle saurait comment s’y prendre pour lui tirer les vers du nez. Elle le connaissait mieux que quiconque et elle arrivait toujours à en obtenir exactement ce qu’elle voulait. Il cessa cependant de réfléchir : il devait s’estimer heureux qu’elle ne rebondisse pas directement sur ce petit bout de papier. De temps en temps, il fallait faire des compromis.
Euh… D’accord.
L’enthousiasme n’était pas vraiment au rendez-vous, mais il fallait que les choses se fassent pas à pas. Javen était un garçon qui avait besoin de ses repères et de son cocon. Cela faisait neuf ans qu’Electre n’avait pas la moindre place dans sa vie – nous ne parlerons pas de son cœur, car celui-là c’était une autre histoire. Il était donc extrêmement difficile pour lui d’envisager passer ne fut-ce qu’une après-midi avec elle sans éprouver la moindre résistance. L’enthousiasme n’était pas vraiment au rendez-vous, mais il fallait prendre les choses dans leur contexte : la dernière fois que ces deux-là s’étaient vus, Javen avait terminé la main en sang – et il en souffrait encore aujourd’hui. Il était donc assez compliqué pour lui de s’imaginer un moment seul avec elle qui se déroulerait bien. L’enthousiasme n’était pas vraiment au rendez-vous, mais il ne fallait en retenir que le principal : Javen était d’accord de passer une partie de son après-midi avec Electre, malgré les doutes et les appréhensions.
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| Sujet: Re: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) Dim 31 Juil - 11:23 | | | Electre, assise sur ce banc, était beaucoup moins gênée que lors de leur première rencontre. Elle avait plus ou moins compris ce qu’il attendait d’elle et les choses qu’elle pouvait dire ou non. Ainsi, tout se passait, pour l’instant, pour le mieux. Javen prit son médicament et accepta même sa bouteille d’eau pour son plus grand plaisir. Electre ne lui parla pas de sa main, ne lui demanda pas si elle allait mieux étant donné que ça aurait été lui rappeler leur conversation précédente et elle ne le voulait pas, elle tenait plutôt à l’oublier et à ne plus y penser jusqu’à la fin de ses jours. Javen parut de nouveau mal à l’aise lorsqu’elle aborda le sujet du papier. Ses joues rosirent légèrement mais il parvint à se contrôler pour ne rien laisser paraître. C’était ça son problème, il ne laissait plus paraître aucun sentiment ce qui était assez difficile pour le comprendre. Il ne tenait pas à se laisser percer à jour et aimait surtout avoir son petit jardin secret dans lequel il mettait toutes les pensées qui concernaient la jeune femme. Elle, n’était pas du tout comme ça. Au contraire, elle ne laissait jamais aucun doute sur ses sentiments et était une fille qui faisait souvent des déclarations que ce soit en amour ou en amitié. Avant, il était un peu comme ça aussi mais leur mésaventure l’avait profondément changé. Electre hocha la tête négativement pour se reprendre, elle ne fallait plus qu’elle le compare à l’homme qu’il était avant. Les choses avaient changé et elle ne pouvait se contenter de vivre dans le passé. Javen reparla de son papier, l’air toujours un peu gêné. « Es-tu certaine que c’est nécessaire ? Ce ne sont que quelques phrases après tout… » Oh oui, elle en était sûre et certaine. Maintenant qu’elle avait ouvert une porte, elle ne comptait pas la laisser se refermer aussi facilement. Bien sûr, elle lui laisserait du temps mais elle était persuadée qu’ils finiraient par reparler de ce qui était écrit sur cette feuille un jour ou l’autre. Toutefois, elle ne répondit pas. Il ne servait à rien de continuer à parler de ce sujet alors qu’ils n’avaient, pour le moment, plus rien à en dire. Elle se contenta de sourire l’air compréhensif et changea bien vite de sujet.
Présentement, elle était un peu dans le rôle du chasseur qui était entrain d’apprivoiser une biche sauvage. Elle se rapprochait tout doucement de lui tout en prenant garde de ne pas l’effrayer. Mais, ce qui était important, c’était qu’elle était bel et bien entrain de faire un pas vers lui, pas qu’il avait l’air d’accepter. En effet, elle lui avait proposé une promenade et, même si l’enthousiasme n’était pas vraiment au rendez-vous du côté du jeune homme, il accepta. De toute façon, elle était suffisamment joyeuse pour deux. Son sourire s’élargit et illumina son visage. Après avoir refermé son sac, elle se leva de son banc et se plaça à côté de lui pour qu’ils puissent marcher l’un à côté de l’autre. Bien vite, un lourd silence s’installa. La jeune femme savait que c’était à elle de faire le premier pas pour engager une conversation mais rien ne lui venait. Elle avait l’impression d’être à son premier rendez-vous lorsque les deux personnes cherchaient désespérément un sujet de discussion pour essayer de se connaître mieux. Quel sujet pouvait-elle bien aborder ? Elle ne tenait pas à poser la fameuse question « ça va ». Personnellement, elle trouvait pathétique les gens qui posaient ce genre de questions. De toute manière, tout le monde mentait en y répondant alors à quoi cela servait de continuer ? Non, elle était bien au dessus de ça. Elle ne voulait pas vraiment non plus aborder un sujet bateau mais avait-elle vraiment le choix ? Elle se voyait mal lui parler comme si de rien n’était, comme s’ils étaient amis depuis longue date alors qu’ils ne l’étaient pas. Tellement de choses s’étaient passées depuis neuf ans … En ce moment, elle avait l’impression de tout ignorer de lui. Elle savait juste le métier qu’il faisait étant donné qu’ils s’étaient rencontrés à Canberra et qu’elle l’avait deviné mais elle ne savait rien d’autre. Elle ne pouvait pas lui parler de ses amies ou de ses conquêtes car cela la mettrait encore dans une position de faiblesse et, franchement, elle ne tenait pas du tout à l’entendre dire qu’il avait enchainé les conquêtes. Plus elle réfléchissait à un sujet correct, plus le temps passait et plus le silence s’installait. Electre commençait à avoir une boule au ventre craignant que toute leur promenade se passe dans ses conditions. D’ordinaire, Electre était une femme assez sociable qui trouvait toujours le mot pour rire mais, ici, elle avait peur de commettre une bourde en prononçant le mot qu’il ne fallait pas. Bon, de toute façon, il fallait bien qu’elle se lance. S’il n’était pas content, il n’aurait qu’à changer de sujet et puis voilà. « Tu t’es donc finalement dirigé vers le droit ? » Le mieux était encore de lui parler de son métier, ainsi, s’il était passionné, sa langue se délierait sûrement. Elle n’était pas vraiment fière d’elle en abordant ce sujet passe-partout mais, pour l’instant, elle n’avait pas pu trouver mieux. De toute façon, ils finiraient sûrement par être plus à l’aise lorsque la conversation serait vraiment entamée.
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| Sujet: Re: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) Dim 31 Juil - 11:54 | | | Javen avait donc accepté. Il avait choisi de passer un moment avec la seule jeune femme qu’il eût un jour aimé. Bien entendu, il n’était forcé à rien : il pouvait jouer au roi du silence et rester muet comme une carpe. Mais cela n’aurait rien arrangé. Au contraire : Electre se serait, de la sorte, rendue compte qu’il était mal à l’aise et n’avait pas réellement tiré un trait sur leur histoire. Or, c’était fait : Javen n’attendait plus rien d’Electre, il était venu pour la fuir et ne voulait en aucun cas revenir en arrière. Il ne voulait pas à nouveau avoir des comptes à rendre à cette personne qui lui avait fait tant de mal. Donc, une ballade à deux : d’accord. Reconstruire une relation, même si elle ne devait être qu’amicale : hors de question ! Il était temps d’assumer ses choix, de ne penser qu’à soi. Il était temps d’arrêter de craindre un mal-être pour la demoiselle : y avait-elle prêté attention, des années auparavant ?
Malheureusement pour Electre, Javen avait changé. Il avait maintenant atteint l’âge où on en a assez vécu pour parvenir à se protéger. Et la différence entre le début de leur rencontre ce jour-là, sur la digue du port, et maintenant, c’était simplement qu’il avait reconstruit sa carapace, qu’il était de nouveau inaccessible. C’était peut-être le plus gênant pour la jeune femme qui aimait, et il en était conscient, lire comme dans un livre ouvert dans les pensées des gens avec lesquels elle tissait des liens. Jay ne lui permettrait plus de le faire. C’était trop tard. Elle avait épuisé sa chance d’être la femme qui partagerait sa vie, ses nuits et son lit. Elle l’avait déçu, elle l’avait blessé.
Déçu, il le fut encore plus lorsqu’Electre prononça une nouvelle question. Ridicule, encore plus ridicule que ses multiples essais d’écriture, avant son arrivée ! Comment pouvait-elle aborder un sujet aussi banal que la vie professionnelle du garçon ? Il était réellement choqué, mais il rentra dans son jeu. Alors comme cela, elle voulait faire comme s’il n’avait aucune histoire commune ? Parfait.
« Oui, je voulais enseigner au départ. Tu le sais. Mais ensuite, je me suis dit qu’il valait mieux éviter de nombreuses injustices. »
Le ton était froid et distant. Electre avait pu pendant quelques minutes profiter d’un Javen en proie aux doutes et à la honte. Cette permission était à présent de l’ordre du passé : il avait rétabli les choses en lui, bien qu’il y repenserait sans doute dans la soirée, lorsqu’il se retrouverait seul face à lui-même. A l’image d’une paix intérieure revenue, le jeune avocat remit en place sa petite mèche qui cachait son regard. Le vent lui jouait décidément beaucoup de tours aujourd’hui : après avoir bouleversé son petit coin secret, le voilà qu’il se permettait de le décoiffer entièrement ! Il allait se servir de son métier d’avocat pour lui coller un procès, à ce sacré vent. Outrage à la vie privée, ça pouvait coûter cher.
Alors que Javen était dans ses pensées, assez farfelues il fallait l’avouer, son visage restait totalement fermé. Il ne laissait plus rien paraître parce qu’il ne voulait plus qu’on perturbe son équilibre. C’était fini, terminé. Javen Charles Smith était un homme, un homme fort, un homme entier. Il aimait autant son métier que la solitude. Les aventures avec les filles lui permettaient de garder un semblant de vie normale, et ça lui convenait parfaitement. L’heure de vérité, c’était maintenant. Il savait qui il était, ce qu’il voulait et où il allait. Pour le reste, aucune raison de se sentir faible face à celle qui avait découvert une partie de son secret. Jamais il ne lui dirait quoi que ce soit sur ce petit morceau de papier. Elle était coupable, elle avait tout gâché : il n’allait pas lui donner la satisfaction d’en souffrir une seconde fois.
Un nouveau coup de vent violent s’abattit sur le port où se trouvaient les jeunes adultes : une personne âgée, entraînée par son parapluie, cria à l’aide et finit par lâcher ce qui pouvait la garder au sec à contrecœur. Javen, toujours prêt à rendre service, courut après le parapluie – deuxième course effrénée de l’après-midi. Il bouscula différentes personnes pour finalement parvenir à l’attraper. Un parapluie blanc à pois rouge, cela lui rappela un peu ses origines françaises : c’était la couleur du maillot de meilleur grimpeur, sur le tour de France. Personne ici ne le savait, mais ce petit clin d’œil lui fit chaud au cœur : même en Australie, la France était présente ; même en Australie, il y avait des traces, complètement inconscientes il en était certain, de ce pays lointain. Parapluie récupéré, il alla le rapporter à la vieille dame et lui conseilla très gentiment :
« Il vaudrait peut-être mieux le fermer pour le moment. Comme vous avez pu le remarquer, le vent est assez fort. Il serait meilleur pour vous de rentrer immédiatement chez vous… »
Après un sourire bienveillant, Javen laissa la dame faire ses choix et rejoint le banc sur lequel il était assis. Ce vent était vraiment infernal. En tout cas, il avait eu sa dose de sport pour la journée. |
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| Sujet: Re: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) Dim 7 Aoû - 15:00 | | | Electre était assez déçue d’avoir amené un sujet bateau sur le tapis, néanmoins, il ne l’aidait pas vraiment non plus. Elle avait l’impression qu’il s’ennuyait avec elle et qu’il n’avait pas réellement envie de lui parler. Si cela continuait comme ça, ils n’auraient bientôt plus rien à se dire. Certes, Electre voulait réapprendre à connaître le jeune homme mais elle ne voulait pas non plus être la seule à faire des efforts. Elle savait qu’elle devait faire le premier pas étant donné leur histoire mais il ne fallait pas non plus qu’il fasse la forte tête en refusant d’alimenter la conversation. Electre l’aimait mais elle ne voulait pas non plus être prise pour une idiote. De plus, elle ne voulait pas qu’il se sente obligé de lui parler alors qu’il pouvait partir quand il le désirait. Un léger silence suivit sa question. Un moment elle pensa même qu’il n’allait tout simplement pas y répondre mais il y consentit finalement. « Oui, je voulais enseigner au départ. Tu le sais. Mais ensuite, je me suis dit qu’il valait mieux éviter de nombreuses injustices. » Electre écouta tout en marchant mais ne répondit pas pour la simple et bonne raison qu’elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait répondre. Il ne s’était même pas donné la peine de lui retourner la question, peut-être se fichait-il totalement d’elle finalement ? Si elle n’avait pas trouvé ce bout de papier quelques minutes plus tôt, elle l’aurait certainement pensé. En ce moment elle était perdue. D’un côté, il écrivait qu’il avait toujours des sentiments pour elle mais d’un autre il ne faisait strictement rien pour essayer d’avoir une conversation normale avec elle. Electre soupira. Y arriveraient-ils seulement un jour ? La jeune femme était en proie au doute lorsque soudain, elle vit courir Javen vers une dame dont le parapluie s’envolait. Tant mieux, cela lui donnerait le temps de réfléchir. De loin, elle l’entendit conseiller à la femme de rentrer directement chez elle. Elle songea pendant quelques instants que ce n’était pas ses affaires mais, heureusement, ne fit pas cette remarque tout haut. Alors qu’elle était restée debout près du grillage, elle vit Javen s’asseoir sur un banc. Leur ballade était donc déjà finie ? Electre hésita mais finalement s’avança et resta debout devant lui. D’un côté, elle ne voulait pas lui parler mais d’un autre, elle ne rêvait que de ça. Si seulement, il pouvait s’intéresser un peu à elle aussi … Electre ne s’assit pas et jeta un regard distrait vers la mer. Que ne donnerait-elle pas pour partir loin de tout, pour essayer d’oublier l’homme qui était à deux pas d’elle. Le problème est qu’elle avait déjà essayé et que ça avait été un foirage complet.
Elle resta là, le regard perdu sur l’horizon pendant quelques secondes et finalement daigna se retourner vers lui. A chaque fois qu’elle le voyait, elle se sentait vaciller. Elle avait beau être en colère contre lui, elle ne pouvait s’empêcher de tout lui pardonner et de s’écraser à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Néanmoins, Electre était également entrain de changer. Certes, elle pouvait accepter son indifférence et le fait qu’il ne lui retourne pas la question posée mais ce qui était sûr c’est que lorsqu’elle finirait par se rebeller, cela allait vraiment faire mal. Après tout, elle avait commis des erreurs mais ce n’était pas une raison pour ne pas lui parler plus que cela. Elle inspira un grand coup pour se donner du courage et reprit la parole. Le mieux était encore de lui avouer ce qu’elle ressentait sans essayer d’amener un nouveau sujet de conversation. « ça fait vraiment bizarre … on est resté ensemble si longtemps et maintenant, on ne sait même plus quoi se dire … » Elle se fichait de savoir si la réponse du jeune homme allait être sarcastique ou pas mais, au moins, elle avait dit ce qu’elle avait sur le cœur. Le mieux pour lancer une conversation était encore d’être sincère. Elle n’espérait pas qu’ils se remémorent leurs vieux souvenirs mais simplement que la tension qui était entrain de s’installer entre eux retombe un peu. Elle ne savait pas comment il allait pendre cette remarque mais s’il la prenait mal, tant pis pour lui ! Elle, savait qu’elle faisait de son mieux.
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| Sujet: Re: Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) | | | |
| | | | Je t'aime, moi non plus. (PV: Electre L. Matthews) | |
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