10 heures du matin, rien n’était assuré mais la vie me semblait déjà plus supportable, plus stable et plus belle. Katelyn se débattant dans le lit et me donnant des coups de pieds pour me réveiller… ne se rendait pas vraiment compte que maman avait besoin de dormir. Ca fait quoi exactement d’être une femme, une mère et une sœur qui doivent accomplir tout ça en même temps sans oublier une actrice mais c’était un peu le cadet de mes soucis. Et quelques mois, j’étais revenue à Sydney… j’avais osée enfin annoncer à Andrew qu’il était papa ce qui était plus simple que prévu en fait car maladroitement ce fut fait. Katelyn ? Elle ne sait pas encore qui est son père, je ne lui dirais pas avant d’être persuadée qu’il tiendra son rôle. C’est bizarre, non ? Mon rôle de sœur jumelle aussi est tout aussi important. Je me dois de rattraper les années gâchées avec des bêtises pour l’instant. Je n’ai fait que me montrer comme les vedettes et oublier ce qui compte sans le vouloir, sans même le chercher, je ne voulais même pas de cette vie, je voulais une vie normale avec la chance d’aller au lycée. Devenir pompom girls peut-être enfin une vraie pas une pompom girl que l’on joue au cinéma et sachez que j’en ai fait beaucoup mais je voulais pouvoir aller aux matchs de foot, des vrais pas des chorégraphies et mises en scène. Je voulais une adolescence. Là, je suis mère : un peu obligée de rester adulte pour mon enfant et ce n’est pas compliqué à faire car quand on aime, on peut, non ? Ouvrant alors les yeux pour regarder les jolis petits joues rosées de Katelyn, je ne pouvais m’empêcher de sourire et aller la chatouiller avec longueur ce qui était tellement stimulant et la faisait rire à gorge déployée « Maman, stop », disait-elle avec son air enfantin, sa petite douceur et sa voix si mélodieuse de petite fille à peine sortie du sommeil. C’est un peu ironique oui mais je n’arrêtais pas et je continuais. « Tu arrêtes de donner des coups à maman, oui ? Tu vas la blesser », disais-je en riant tout en me redressant et continuant les chatouillent en l’attirant sur mes genoux. Je la chatouillais encore et encore avec beaucoup de joie, cela m’amusait et elle aussi même si elle se débattait et marmonnait quelques petits trucs presque incompréhensible « Hein ? Tu peux répéter ? » Rajoutais-je en continuant et finissant par arrêter au bout de quelques petites minutes. Je ne pouvais pas faire autrement que la chatouiller et la chatouiller encore et encore enfin c’était plus fort que moi mais je devais arrêter sinon elle allait arrêter de respirer et quitte à choisir entre ma fille ou le plaisir de la faire rire : je choisis ma fille. La soulevant alors tout en me levant et sortant du lit, je lui souris. « Allez… un peu de Kellogg pour la petite Anderson », oui… de temps à autres je lui autorisais plus que des fruits et toutes les choses bonnes pour sa santé mais pas toujours appétissant. La maman parfaite qui veut le meilleur pour son enfant ? Oui mais j’aime ça. « Ouhhhh », disait-elle comme si c’était une chose rare et merveilleuse le genre de « ouh » que ferait un homme en voyant une femme super canon, tu vois ? Je ne vais pas te l’expliquer autrement, tu me comprends parfaitement. Je ne pouvais m’empêcher de sourire à sa réaction mais c’était amusant en soit car c’était une sorte de petit jeu qu’on avait en commun enfin un truc qui nous détendait assez. Servant alors Katelyn après l’avoir mise dans sa chaise… je contemplais mon portable. J’avais une première important, non pas pour mon film car je n’avais plus rien tournée depuis deux ans mais une invitation qui d’après mon agent : je ne pouvais refuser mais après deux ans, je ne voulais pas vraiment faire ça seule. Je prenais alors mon portable et composais le numéro d’Olivia pour un sms bien envoyé sans savoir si j’aurais de réponses mais au fond, on s’était déjà dit que l’on allait tenter de renouer donc il était temps d’essayer en entrant chacune dans nos mondes. « Bonjour Olivia, je me demandais si tu voulais m’accompagner à la première de Tétrodes. Cela m’a l’air ringard mais bon, c’est mieux que rien. On pourra se moquer et puis juste pour aller enfiler des robes à un prix affolant et se faire pouponner c’est déjà merveilleux, non ? Cela ne tient qu’à toi… si tu veux m’accompagner, j’y serais à 12 heures chez le styliste. Je crois que tu dois connaitre l’adresse », oui nous avions le même agent donc cela ne devrait pas poser de problèmes. Je préférais lui laisser le choix, elle venait ou elle ne venait pas… qui vivra verra au fond, non ? Allant alors prés de Katelyn, je déposais un baiser sur sa joue. « Maman va s’habiller, tu ne bouges pas hein ? » je savais bien qu’une fois qu’elle était bien attachée, elle restait calme et n’était point une casse-cou, pas comme sa mère du moins. Heureusement qu’elle ne tient pas ça de moi. J’allais alors m’apprêter pour enfiler un simple jeans et attacher mes cheveux rapidement, rien de folichon. Je revenais alors pour prendre Katelyn et aller l’habiller d’une petite robe, elle ne resterait qu’au début car sa nounou doit passer la prendre vers 14 heures et quelques donc je n’avais pas vraiment à m’inquiéter pour ce soir. Je ne voulais pas que sa nounou passe plus de temps que moi avec elle, je voulais être présente pour ma fille et ne jamais la lâcher.

Nous prenions alors la route pour le centre-ville et sortant de la voiture, j’allais devant le bâtiment avec des lunettes de soleil pour passer incognito. Je n’aimais pas vraiment me faire remarquer quand j’avais ma fille car je ne voulais point qu’elle finisse dans tous les tabloïds juste par ce que je suis « connue », je ne voulais pas que ma fille vive ce que j’avais vécue. J’attendais alors comme ça avec Katelyn dans les bras qui mangeait un bonbon calmement dans mes bras et racontait un peu sa vie mais ce n’était pas vraiment compréhensible et je voulais surtout éviter que cela le soit car on pourrait rapidement me repérer, je voulais me faire discrètement. Elle me regardait en souriant « Maman, il n’y a pas de soleil… tu sais, hein ? », je riais en la regardant « Pourquoi tu me dis ça ? », elle me souriait et montrait les lunettes en mettant son doigt dessus, je n’aurais pas eu de lunette… j’aurais eu un doigt dans l’œil… merci Katelyn. Chuchotant alors à son oreille en souriant « Maman joue à cache-cache, mon trésor et c’est aussi pour ça que tu portes un chapeau. On se cache des messieurs avec les appareils photos. ». Je ris doucement en remontant les lunettes sur mon front « mais c’est vrai que maman est trop vielle pour jouer à cache-cache. » Je lui souris en allant me mettre sur un banc et la posant sur mes genoux, je prenais son doudou dans mes mains et la laissait manger son biscuit tout en caressant ses cheveux.

Mon portable soudainement, se met à vibrer encore plus fort qu'un sex toy. A peine dans le coaltar, j’entreprends toutefois de savoir qui vient emmerder mon monde et surtout de quoi il s'agit. Aimable ? Oh, c'est mon deuxième prénom, ne pas en douter. Alors je me munis de cet engin perturbateur avant de devenir folle par toutes ces ondes de choc, non pas pour faire des cochonneries avec hein, mais pour lire sur l'écran les informations à savoir. Fuck, c'est elle, pardon je veux dire mon sosie, celui qui m'a empoisonné l'existence pendant des années : « Bonjour Olivia, je me demandais si tu voulais m’accompagner à la première de Tétrodes. Cela m’a l’air ringard mais bon, c’est mieux que rien. On pourra se moquer et puis juste pour aller enfiler des robes à un prix affolant et se faire pouponner c’est déjà merveilleux, non ? Cela ne tient qu’à toi… si tu veux m’accompagner, j’y serais à 12 heures chez le styliste. Je crois que tu dois connaître l’adresse »

Tu veux que je te dise Lily, ce que j'en pense ? Je trouve ça gonflé, bon ok je ne suis pas aussi rancunière que toi , quoique, mais tout de même. Avec toi c'est tout noir ou tout blanc, allez vas-y essaye de tenir ton rôle de jumelle maintenant avant qu'il ne soit trop tard : sans doute pour t'acheter une bonne conscience, moi je n'ai pas à le faire. Oh non, parce que je n'en ai pas et je suis même prête à le revendiquer ! En revanche avoir besoin de toi [...] Cherche de quelconques prétextes, des futilités pour nous tenir en haleine Lizzie et moi, joue avec nos émotions aussi et surtout nos sentiments. J'ai à moitié l'envie de ne pas te répondre ou encore de te poser un lapin [...] Je ne sais pas trop, devrais-je le faire ? Après tout, je suis capable du pire comme du meilleur, de te tourmenter, ruiner ta carrière, détruire ton image. Mais être partagée entre l'envie de reprendre contact pour de bon ou me venger de la malédiction de naître avec un double maléfique n'est pas de tout repos, être le vilain petit canard de la famille a forcément des conséquences dans le futur, vois-tu le tableau ou peut-être faut-il un dessin ?

Voilà ma réaction à la lecture de son texto, réponse mentale ou orale, un monologue en quelque sorte donc. Faut dire que le matin... je ne suis pas matinale, peu d'humeur et les plans de dernière minute m'emballent rarement. Bon je n'ai pas fait gaffe non plus à l'heure où je l'ai reçu, venant à peine de me réveiller depuis une poignée de minutes longues et indéterminées. Je tourne ma cuillère dans mon café sans sucre, le porte à mes lèvres et en déduit qu'il est immonde en m'étouffant avec. Normal, il n'y a RIEN de plus que ce liquide noir infect et puis il est trop fort de toute évidence. C'est fou ce que la journée commence bien ! Pour en revenir au message, je finis par lui répondre d'aller se faire voir chez les grecs et qu'elle ne me fasse pas chier car j'ai bien mieux à faire que d'aller mater un pseudo navet avec une gonzesse dont nous n'avons en commun que le physique et encore, elle a accouché donc mon corps est mieux fichu. Non, attends, c'est pas vrai je déconne. Ce que j'envoie réellement à une vitesse de tortue est : « Hey Lil', euh... ouais pourquoi pas. Ok, j'y serais. Effectivement l'endroit ne m'est pas inconnu alors à toute à l'heure. » avant de balancer le téléphone à l'autre bout de la table et qu'il s'écrase bêtement au sol. Qui a dit que la technologie était ou rendait intelligente ? Pas moi, en tout cas. Je me lève, me penche pour le ramasser en grommelant. Quittant la cuisine, mon peignoir, ma nuisette, je file sous la douche. En même temps, je vais bien trouver un moyen de retrouver le sourire et il n'y a pas mieux pour son bien être que de filer nue sous une cascade d'eau tiède avec du savon qui sent bon la vanille. Bon rectification, il y a aussi les orgasmes pour changer les idées mais là ce n'est pas d'actualité étant donné que je suis seule, du moins je vis avec ma petite sœur en plus donc ce serait malsain : même si elle est bien adulte et qu'elle comprendrait, pulsions de nymphomane tsss. Et puis même si je me masturbais dans la salle de bain pendant qu'elle n'est pas là, on en saurait rien... Est-ce le genre de choses qu'on avoue clairement ? Non, of course. Habillage en un temps record, jean, simple, je me coiffe et attache mes cheveux avant de prendre la route direction le centre commercial. Lunettes de soleil, parce que voilà, soit on va me soûler pour un autographe en pensant que je suis Lily, soit parce que c'est moi et oui, je perce moi aussi dans le métier. Enfin qu'importe. Je erre dans les allées avant de l'apercevoir, elle et sa fille sur un banc. Bien, sur la même longueur d'onde jusque dans le type de choix vestimentaire ! Je soupire et relève mes lunettes sur mon front.

Tu sais, être jumelle, ce n'est pas forcément se connecter sur le même mode de pensée que l'autre. Avoir une idée et se rendre compte que toi aussi tu auras la même ! Au fond, je suis pas mal effrayée sur l'avenir, sur notre relation. Se dire que finalement, y'a pas que l'apparence en commun. Que nos réactions peuvent être semblables, notre mode de vie. Même si tu es maman, même si je suis tante, même si tu as un homme ou plus ou moins [...] le même depuis quelques temps alors que moi j'ai des ex et une amante. Mais oui, dans l'absolu on est pareilles et différentes à la fois. Je ne comprendrais jamais rien sur ce qui est de la sympathie/antipathie fraternelle ? Peut-on l'être ? Et pourtant, je suis agacée que même sur un détail à la con sur le choix de nos fringues, on se retrouve comme deux cruches stéréotypées dans notre allure. Et ce n'est la faute d'aucune de nous, oui j'en ai conscience. Bref, après l'épreuve styliste on fera attention cette fois.

Je m'avance vers les filles, Katelyn me jette un regard tout noir. Bah quoi ? Pas ma faute si je porte le même visage que sa mère, je m'en serais d'ailleurs passé. Tout de même je parviens à lui faire la bise, qu'elle me redonne en retour mais sans plus. Gagner l'affection d'une Anderson, chose difficile et je suis bien placée pour le savoir. Toutefois, elle n'est pas non plus des plus hostiles, juste un peu timide. Il y a des gosses bien durs à dompter en comparaison. Roo dompter, pas dans le sens négatif, pessimiste ou en comparaison avec des animaux. Le mot est juste mal choisit, mais bref. Je fais aussi une légère étreinte à ma jumelle, étrange sensation mais pas désagréable. « Hum je croyais que le programme du jour consistait à aller nous pomponner, faire des achats et nous préparer. Mais du camping sur un banc me paraît une idée intéressante. A méditer donc... Par contre, la petite on ne l'expose pas avec nous à la première n'est-ce pas ? » Je précise que je parle normalement, calmement, en plaisantant certes mais de façon à ce que l'on ne fasse pas griller par des paparazzis. Enfin à deux jumelles, pour passer inaperçues, peine perdue à présent. Et j'en vois déjà un qui va faire de jolis candids sur nos frimousses. Héhé, j'ai l’œil. Sur ce, je ne m'assoie pas, faisant signe aux miss qu'on devrait bouger ailleurs, voir se prendre un café express que je désigne d'un mouvement de tête (oui il m'en faut un digne de ce nom) puis bien sur aviser ensuite.

Katelyn jetait son regard noir surtout par ce qu’elle ne comprend pas encore le fait que sa maman soit en double, pour elle… c’était pas normale mais elle est si petite que c’était presque logique. Elle trouvait ça étrange que sa maman soit deux personnes et que maman lui fasse la bise alors qu’elle l’avait dans les bras. Cela m’amusait assez de participer à ça car c’était amusant de voir les réactions des enfants à ce genre de situation, c’était assez nouveau pour moi autant que pour elle. Je participai alors à cette étreinte mais j’étais un peu surprise aussi de ce geste, je ne m’y attendais pas vraiment surement par ce que c’est nouveau, rare tout comme Katelyn qui ne comprend pas que maman soit en double. C’était étrange. Je l’écoutais alors que Katelyn me grimpait dessus pour attraper mon oreille et me déconcentrait assez mais je tenais bon pour écouter ce que disait ma sœur jumelle. « Salut ! Ben… j’ai oublié la tante et le feu de camps… oublions le camping », je n’avais pas vu les paparazzis dans le coin mais je me doutais qu’il n’était jamais loin. C’est un endroit assez réputé pour recevoir les stars lors des grandes soirées, on avait toujours l’habitude d’y trouver des petits filous, c’est comme sur les plages des grands hôtels ou alors simplement devant les grands hôtels. Les fans et les photographes s’y pointent dans l’espoir d’un autographe. De plus, une photo des deux sœurs Anderson devrait valoir de l’or entre nous. Je me levais alors en portant Katelyn dans mes bras et remettant mes lunettes tout de même car j’avais peu envie que l’on me voit partout sur les tabloïds, vraiment pas et ce n’était pas la présence d’Olivia mais simplement de Katelyn. « …mais sinon, non… elle ne fera pas sa star sur le tapis. Sa nounou passe dans une petite heure ou deux », dis-je en regardant rapidement ma montre. Je suivais son signe de tête en hochant de suite. Un café ? Pourquoi pas. Je souris et allant alors vers le café avec elle et la regardait « A midi, il y a bien un paparazzi ? Je ne suis pas folle. », Oui… d’un petit regard, je l’avais remarqué rapidement mais je n’étais pas encore trop certaine de moi sur ce coup. Je cherchais encore un peu autour de moi si j’avais rêvée ou non mais il se cachait partout. Katelyn gigotait un peu dans mes bras, parfois… je regrette de ne pas prendre plus souvent la poussette mais c’est tellement encombrant que pour une petite d’un an qui commence à marcher, c’est assez triste de lui prendre la poussette et la forcer à rester attachée. Je pourrais la laisser trainer par terre mais erk, je ne suis pas comme les 90% de parents, irresponsable qui laissent leurs enfants se balader dans la rue avec les déchets et tout, pas cool comme parent. Je vous jure. C’est ignoble.

J’entrais alors dans ce café, un starbuck pour pousser la porte et regarder autour de moi afin de m’assurer que l’on ne se rue pas sur nous pour des autographes, je n’aimais pas trop avoir tout le monde autour de nous et à demander des signatures sur des photos alors que 50% vont les vendre sur Ebay et se faire un peu de pognon. Qui ne ferait pas semblant d’être fan pour arnaquer des vrais fans qui ont peur de venir chercher un autographe, sérieusement ? Je désignais alors une table du doigt car c’était l’une des seules libres pour l’instant. Nous n’avions pas des masses de temps avant d’aller rejoindre le bâtiment des stylistes mais pourtant je voulais ce petit café. Je voulais trouver un semblant de normalité dans ma vie donc un café en compagnie de ma sœur jumelle comme ça devrait l’être avec ma fille en plus car il ne faut pas oublier la petite Katelyn que je posais sur la chaise à côté de la mienne une fois à la table mais aussi après avoir rapidement été commander un café comme je l’adorais avec la petite mousse et tout et tout et un morceau de brownies pour Mini-Anderson qui adorait ça même si je n’étais pas du genre maman à donner des sucreries à ma fille surtout qu’elle était un peu jeune pour le chocolat… Une fois à table, je lui souris. Je ne savais pas trop que dire, ce n’était pas facile de parler avec déjà une personne perdue de vue mais une sœur jumelle, c’était pire. « J’ai vu que tu allais au même casting que le mien », oui… notre agent car on avait le même… après tout, ils ne sont pas nombreux à être excellent à Sydney et le meilleur devait nous être proposé mais oui, j’avais un projet sur lequel je pouvais remarquer que nous étions en compétition même si je ne voulais pas vraiment d’un projet en ce moment. Je ne voulais pas grand-chose au niveau cinéma et tout, je voulais seulement m’occuper de ma fille. « J’espère seulement que ce n’est pas encore un stéréotype. », je lui souris et me mit à rire légèrement alors que je me rendais compte que Jewel était douée pour les stéréotypes. « Quoique comme je connais Jewel, elle serait capable de tout comme une pompom girls juste par ce qu’on est canon et qu’on ne fait pas spécialement notre âge mais encore… », je riais à l’idée. « Elle pourrait nous mettre des rôles de jumelles. », je secouais doucement la tête en souriant. « Enfin, je ne serais pas contre l’idée du tout mais je pense que ce serait un peu trop simple pour l’obtenir et surtout qu’à part les Olsen… on a nos chances. C’est nul, peu de suspens. ». Je n’aimais pas spécialement me battre pour un rôle mais je faisais un peu d’humour. Les « castings surprises » de Jewel m’effrayaient toujours car elle avait l’art de ne jamais en parler avant qu’on y soit. « Pour tout te dire, je ne suis même pas sur de vouloir reprendre ma carrière… », je jetais un coup d’œil vers Katelyn et sourit. « Je veux seulement jouer le rôle de maman », je ne savais pas pourquoi mais je comblais le manque de sujet et la gêne en parlant de la premiére chose que j’avais en tête et serait un peu bien pour un début. Je ne savais pas réellement enfin j’étais tellement perdue dans la façon d’amener la discussion que moi-même… je ne savais comment la faire débuter. Parler cinéma, non mais sérieusement ? Je n’avais pas mieux ?

Paparazzi à midi... Midi comme l'heure de notre rendez-vous ? Était-ce là un réel sens de l'orientation ? Parce que bon vu l'angle de vue -pas spécialement discret- dans lequel ce gaillard se trouvait être, j'aurais plutôt indiqué une heure voir deux : à moins que Lily ne sache pas comment tourne les aiguilles sur une horloge. Toutefois, je restais d'accord sur le fait qu'on l'avait repéré l'imbécile et qu'il ne pourrait nous mitrailler de façon nette. Par conséquent, j'affirme d'un mouvement de tête bref. Faisant signe de bouger, la jumelle ne se fit pas prier pour embarquer et protéger sa naine vêtue bizarrement, tsss les jeunes mamans ne peuvent s'en empêcher ! Plissant les yeux et courbant les cils, nous exécutions les mêmes gestes en mode synchronisé -lunettes sur le nez- avant de nous retrouver face au Starbuck, un café, ma délivrance, mon bonheur. Je ne pouvais cacher un tel besoin de caféine dans le sang, surtout par une matinée pareille et je ne pourrais avouer ouvertement que je pourrais tuer pour obtenir un café aussi bon qu'ici. Sans parler des donuts et autres délices, mais là je me fais directement l'effet d'un Homer Simpson. Ça fait peur, si jaune, si chauve, si vulgaire... Je sortis mon miroir pas pour me rassurer et vérifier que mon visage reste semblable à celui qui est à côté de moi mais en douce pour vérifier ce qu'il se passe dans mon dos. Question de tactique pure, me retourner et je serais piégée : n'étant pas le moins du monde discrète !

Comment entamer la conversation ? Elle le fit, me parlant de casting. Charmant, Jewel nous lance encore en compétition. Soupirant, pour être franche on ne m'en a rien dit mais je ne suis pas étonnée qu'elle soit de la partie. Tout comme, j'étais au courant d'avoir nettement moins de chances qu'elle pour avoir le rôle. Son expérience est dans le cinéma, moi le théâtre. Bien que petite, comme pour les Olsen on a déjà du partager ne serait-ce que de simples apparitions car la loi américaine est très stricte sur ce qui est de faire travailler des jeunes enfants. Cette-fois ; ce fut différent : des années nous séparant et donc... « C'est bien ça, le même ! Enfin on verra ce que ça donnera. » Je haussais les épaules. Qu'est-ce qu'elle voulait que je lui dise de plus ? Nos connaissances ne sont pas forcément les mêmes. Pour être franche, ce que j'en ai lu, le script est bon et le personnage que l'on me propose aussi. Ce serait une occasion, un tremplin, sortir des spectacles restreints, être a nouveau sur un grand écran... Ceci ne m'arrivant bien trop occasionnellement et nullement de premier rôle. Bref donner la réplique à un futur Johnny Depp me branchait, je ne voulais pas m'exprimer sur le sujet tant que je ne connaissais pas ses ambitions. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'elle parut faussement emballée en poursuivant la discussion, moi je me contentais de mordre mes cochonneries de nourriture commandées, indigne d'un déjeuner de midi au passage mais si bon, si bon. Lily n'avait pas tort pour ce qui est des stéréotype, on en voit à toutes les sauces et quand notre manager nous propose du boulot, on a les bons vieux classiques pour des séries destinées aux teenagers, l'allumeuse sexy/populaire qui pique le gars de sa meilleure amie et ce même mec qui hésite entre les deux filles. Jouer une future Brooke Davis ou une Jennifer Lindley me pompait l'air d'avance. Hum des rôles de jumelles, hein ? Alors j'arquais un sourcil, pourquoi faire ? Elle-même n'a jamais été capable de le tenir en vrai donc jouer la comédie là-dessus, elle ne peut être que mauvaise ! Cependant, je gardais cette méchante réflexion dans un coin de ma tête. A dire vrai, je ne faisais rien pour faciliter les choses ou le cours de la conversation plutôt. « Il paraît que ce projet est plutôt bien payé, j'avoue n'avoir rien demandé de plus que le salaire. Ma motivation principale, qui sait ! » Je souris et ce ne fut pas hypocrite, en ayant glissé cette mini-confidence mine de rien. L'argent, oui c'était ma valeur. Pour elle par contre, ça crève les yeux : amour et famille. « Je ne saurais te dire si les Olsen sont au menu d'Hollywood... elles sont plus vraiment branchées, ayant suffisamment de pognon pour vivre sans rien faire, j'ai l'impression qu'elles se la coulent douce... Et ce n'est pas mon problème ! Si c'est un rôle pour des jumelles, on ferait mieux de décliner nous aussi. » Elle plaisantait, non ? Certes, je n'avais pas tilté du premier coup. La suite m'intriguait, elle semblait renoncer à sa carrière bien que cela n'avait rien de définitif pour s'occuper de sa fille. Mignon, peut être que je devrais en profiter pendant ce temps. Arf, je n'aimais pas cela non plus parce que je voulais briller par moi-même et si elle lâche tout, ce serait si simple pour moi. Comme elle le disait, plus de suspens, peu le besoin de se battre.

« Attends, attends. Tu es vraiment sérieuse là ? Tu sais, je comprends que tu veuilles passer le plus de temps avec ta fille mais quand même... » Son choix me laissait perplexe, je terminais mon café d'un délice incomparable. Et puis bon, parler de cinéma me soûlait à la longue car cela revenait à parler travail quoique avec une pointe de passion. Là, ça amenait petit à petit au sujet de la famille : sa fille Katelyn. Et ses sœurs ? Se remettra t-elle à penser à ses sœurs un jour ? « Bah écoutes, on t'aurait bien soutenu y'a quelques temps avant que tu ne partes et que tu caches ta grossesse pour mieux l'apprendre par intermédiaires mais non, je ne suis pas si rancunière. De l'eau a coulé sous les ponts. Te dire quelque chose à ce sujet ne serait pas objectif, le rôle m'a l'air plaisant et moi je le veux bien donc ça m'arrangerait, tout en me laissant le sentiment de profiter de la situation alors que je cherche une trêve, du moins j'essaie. Enfin si tu as besoin d'un break pour élever ta fille, fais le donc avant qu'elle ne rentre à l'école... » Alalalala, avancer la conversation m'était chose difficile parce que nous abordions des points personnels et donc qui méritaient ensuite que l'on s'y attarde. Quoique, je faisais gaffe à certaines paires d'oreilles traînant dans le coin. Je réfléchissais, marquant une pause, mais redoutant le blanc. Il nous faudra aussi instaurer des codes de langage à l'avenir. Puis je sortis mon portable deux secondes afin de regarder l'heure, ça n'avançait pas trop mal, preuve que nous devenions sœurs autrement que par les liens du sang. « Tu as pu reprendre contact avec Lizzie depuis ? Elle t'en veut, tu sais. Aussi rancunière que papa... » Pensant fortement « et toi. », le murmurant. Mais là encore, elle rêverait de se lier de nouveau à elle. Un jour, on se fera peut-être une sortie à trois.